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Une remarque d’ordre général – Politique et culture
Ce serait évidemment une erreur, du point de vue de l’origine et du fond même de la pensée maurrassienne, d’intenter un procès au souci culturel, esthétique, spirituel ou, selon le mot d’aujourd’hui, sociétal et civilisationnel, souvent globalement qualifié de métapolitique. C’est justement à raison de ce souci, qui est historiquement premier dans son cheminement intellectuel, que Maurras est « entré en politique comme on entre en religion« . Maurras et nombre d’autres dirigeants et intellectuels de l’Action française sont, si l’on peut dire, venus à la politique par l’esthétique, d’autres à raison de leur foi, comme Bernanos, ou esprit scientifique, aspirations littéraires, amour et défense de la langue française, attachement aux racines régionales. Etc. Ou le tout ensemble.
Tous sont convenus de l’importance particulière du Politique, de la nécessité d’un Pouvoir assurant la stabilité, la justice, l’indépendance, la prospérité, si l’on veut la puissance, et la sécurité intérieure et extérieure, de la société nationale, pour que, précisément, s’épanouisse la Civilisation à laquelle ils aspiraient. Dans une société que le régime en place soumet à un « bombardement » systématique des éléments constitutifs de son héritage, ils ont travaillé à établir ou rétablir un tel Pouvoir. Mais ils n’ont cessé, d’un même mouvement, de s’appliquer à la défense ou à l’illustration, ou, mieux, à la création d’œuvres nouvelles diverses et à défendre la tradition nationale dans les différents domaines que nous avons cités. Ce qui signifie que l’engagement politique et métapolitique ne doivent pas être opposés mais combinés. La priorité du Politique (priorité, non pas primauté) n’exclut pas mais au contraire puise sa force dans les combats à mener pour préserver le plus possible de l’héritage national. Surtout en une période où tout ce qui constitue le substrat de la substance nationale est menacé de déconstruction et doit être défendu. Sans ce souci et sa traduction en actes, un combat strictement – ou plutôt faussement – « politique » serait abstrait et desséché.