Ce n’est pas la langue qu’aurait postulé la sociologie de Marseille. Son histoire, sa culture ancienne, son identité propre, oui.
Marseille : Dès le début de la Coupe du monde de rugby, à la rentrée, les dix-huit stations de la ligne M1 et les treize de la ligne M2 bénéficieront de ces annonces qui ne devraient pas manquer d’interpeller le public.
« Prochaine station, les Chartreux. » Voilà déjà plusieurs années que les usagers de la RTM ont pris l’habitude d’entendre cette douce voix féminine dans la rame de métro. Douce, et sans accent, comme le sont la plupart des messages standardisés qui ont envahi l’espace public provençal, à l’instar de ceux de la SNCF.
Autant dire que, dans quelques semaines, lorsque les voyageurs du métro entendront une autre voix annoncer « Estacien que vèn, Lei Chartrous« , la surprise devrait être de taille ! Traduire toutes les annonces des stations de métro en provençal, en apportant « un supplément d’âme et de couleur locale« , Jean-Michel Turc en rêvait, la RTM va le faire. L’idée a germé chez le professeur de provençal et conseiller d’arrondissements DVD dans les 13e et 14e, il y a plusieurs années. « Marseille est une ville-monde où l’on parle plus de 150 langues, rappelle-t-il. Faire entendre le provençal dans le métro, c’est faire entendre une langue en partage, dire qu’on a ici plusieurs cultures, rappeler aux Marseillais comme aux touristes notre ancrage territorial, à l’instar de Toulouse qui le fait dans ses transports avec l’occitan. »
« Une invitation aux autres langues du monde »
Dès le début de la Coupe du monde de rugby, à la rentrée, les dix-huit stations de la ligne M1 et les treize de la ligne M2 bénéficieront de ces annonces qui ne devraient pas manquer d’interpeller le public. « C’est une façon de donner des clefs supplémentaires pour comprendre l’espace dans lequel on vit, c’est tout sauf du repli sur soi, c’est une invitation aux autres langues du monde« , tient à souligner Jean-Michel Turc qui se plaît à noter que « Paris, toute ville métropolitaine qu’elle est, n’aura jamais ça« .
À terme, le réseau de tramway devrait aussi profiter de ces annonces traduites en provençal par Jean-Michel Turc qui, en tant qu’arrière-petit-fils de traminot de la RATVM, ne cache pas son émotion à l’idée de réinjecter un soupçon d’accent local dans le métro.
Une identité sonore qui sera d’autant plus appréciable lorsque le métro au si caractéristique intérieur orangé, marqueur de l’année 1977 qui l’a vu naître, affichera des couleurs beaucoup plus standardisées dès 2026. ■
17 juillet 2023
En effet, une très bonne nouvelle. C’est anecdotique et de peu d’importance (et la justification « multi-culturelle » invoquée est détestable, quoiqu’obligatoire), mais par les temps qui courent, on est quand même content d’apprendre ça.
Ridicule. Tutu-panpan, aïoli, farandole…
La langue de la France est le français, à l’exclusion des patois, idiomes et dialectes depuis l’Édit de Villers- Cotterets de 1539…
Il faut croire que les Français n’étaient pas au courant, ayant tranquillement continué de parler flamand, gallo, occitan, normand, alsacien, etc. jusqu’à une date assez récente.
D’ailleurs, Villers-Cotterêts n’avait qu’un but administratif. François Ier se moquait bien de savoir quelle langue on parlait dans ses terres de Bourgogne ou de Provence.
Une chose est de déplorer la disparition des « patois » en constatant son irréversibilité ; une autre est de s’en réjouir. Si j’étais de cette seconde catégorie, je serais républicain et jacobin.
L’édit de Villers-Cotterêts vaut pour la déclaration d’usage du français en place de celui de la langue latine dans les documents administratifs, certainement pas pour la réduction linguistique du pays au parler picard qui devait prévaloir seulement après la satanée révolution jacobine, laquelle proscrivit l’emploi des parlers régionaux – au sujet des langues dites «vulgaires», je préconise que les centralisateurs maladifs jettent un petit œil non wikipédien sur Joachim du Bellay et, surtout, sur Dante, afin de se tenir au courant de ce que ces hauts esprits auraient pu penser de la reductio ad «Ridicule. Tutu-panpan, aïoli, farandole».
Il serait bon que les historiens du dimanche daignent faire l’effort de s’informer encore un peu le lundi – voire jusqu’au mercredi –, afin de ne pas faire sempiternellement r(ai)sonner la même pompière sottise sur l’air de Villers-Cotterêts. On croirait entendre une rengaine ânonner par un député macronien à la TV citoyenne – «Par ma gidouille et ma chandelle verte ! La mère Ubu, je vous dis merdre !»
Tout en étant d’accord avec vous dans l’ensemble, je ne puis m’empêcher de remarquer, tout de même, que certains de nos rois se sont montré peu soucieux des langues régionales. Ainsi Louis XIV a-t-il imposé le français au détriment de l’occitan à l’académie des Jeux floraux.
Mais ce genre d’exemple me semble rarissime. Il ne témoigne certainement pas d’une politique continue contre les « patois ». Dieu merci, les thèses de Tocqueville sont depuis longtemps dépassées.
Eh, les gars, vous me trouvez un écrivain de qualité qui ait écrit en patois ? Alphonse D’audit, Jean Giono, Marcel Pagnol, Henri Bosco… et même Maria Borelly ou… Charles Maurras ?
Dieu merci, notre grand Louis XIV a commencé à unifier l’Etat…
Ha ben de fait, Maurras écrivait en provençal. De même que Mistral (je ne partage pas le mépris dans lequel vous semblez le tenir) ou Amouretti. Les troubadours chantaient en occitan, de même que Joseph Roumanille.
Je pourrais aussi citer des gens comme Michel de Swaen (flamand), ou Hersart de la Villemarqué (breton). Ou signaler que les jeux floraux se font toujours en occitan, que la langue corse est encore parlée, qu’il existe une académie de littérature polynésienne, etc.
Au moins, les parois font ils encore parler .
Le patois (dans la région toulousaine, le mot n’était péjoratif) était encore utilisé au deuxième tiers du vingtième siècle, en alternance avec le français, lors de conversations famillieres entre personnes d’un certain âge ; le patois était ainsi une langue parlée et non point écrite et c’est peut être la raison de la rareté de littérature en langue régionale. (Les écrivains cités sont du siècle dernier).
Cette absence , durant des siècles, de littérature a vraisemblablement contribué à l’abandon de ces dialectes , joint à la chasse au « pataoues » – le mot péjoratif – dans les écoles, et , il faut le dire, au côté populaire que pouvait avoir l’emploi de ce langage .
Pourquoi donc s’acharner ? Ces dialectes disparaissent lentement , même si l’on parle maintenant d’Occitan et non plus le patois , ce qui est un peu se hausser du col .
Le terme «patois» est devenu méprisant. Ce n’est pas parce que l’on déclare son mépris pour une donnée que cela la rend effectivement méprisable.
La question des langues diverses est essentielle à la compréhension des dispositions spirituelles d’un monde – et à la fondation de celui-ci.
Il est parfaitement infâme de rendre compte de ladite question en deux coups de cuillère à pot… Libre aux analphabètes oraux que nous sommes raisonnablement devenus de se prétendre les rois du discours et de la méthode, il n’en reste pas moins que le bien parler est grand et que les ânonniers de caniveau ne disposent que du napalm industriel des psittacisme franglais pour se faire valoir… Et ils se valent ! Ils triomphent ! À coups de guillotine académique faisant entrer des points d’inclusivité et des borborygmes dans le lexique bureaucrate – «Vas y, avale encore un dictionnaire !» rageait l’immensissime Knut Hamsun face à l’assassine goinfrerie de l’Anglais Gladstone – lire le sublime «Mystères» de l’indépassable Norvégien et, si possible, dans la première traduction de Georges Sautreau, qui est la seule complète.
Ceux-là ne s’intéressent évidemment pas à «Défense et Illustration de la langue française» de Joachim du Bellay, ni à «De vulgari eloquentia» de Dante. Ne leur en déplaise, cependant, le grand Roberto De Simone («Monument “national”» pour la Campanie) fait toujours vivre le napolitain, Pier Paolo Pasolini revivifiait pour lui en poésie le frioulan de sa mère, Mistral versifiait en provençal, etc.
Avant de considérer le voisinage, Maurras aimait sa parentèle, tout comme il privilégiait sa nation provençale par rapport à celle françoise, et ce, afin de mieux célébrer cette dernière et pour apprendre à se régaler du génie hellène.
De tous temps, les illettrés ont moqué les lettres dont ils ne savent pas un mot, tout comme les éducativement aphones n’émettent aucun son qui sonne.
L’infirmité des uns vaudrait donc pour établir l’état sanitaire des autres ? Ben oui : pour les Maquerons gominés d’entre deux eaux.
Si Dante avait raisonné ainsi, il n’y aurait pas eu de «Divine Comédie» et l’italien officiel actuel ne serait pas le toscan mais un autre – « Divina commedia» est, en effet, plus difficile à caricaturer que l’édit de Villers-Cotterêts, en effet.
Les Espagnes connaissent cinq langues (castillan, catalan, basque, galicien, portugais), cinq littératures pour la plus grande gloire ibérique.
Avec Richelieu et sa préjacobine Académie française, notre royaume est lentement entré en centralisatrice tambouille, démocratique, poétique, théâtrale, musicale, saltarelle et plastique.
Il suffit de comparer à la déconfiture des nôtres, la vie des arts encore opérants aujourd’hui derrière les Alpes, outre-Rhin, autour de la Baltique – spécialement en musique –, pour se faire une idée du malheur intellectuel et spirituel français… Mais, encore une fois, pour être capable, ne serait-ce que d’envisager la comparaison, il faudrait pour cela cesser de se polariser sur son nombril nombriliquement satisfait de ses rots roquets et du hochet de ses hoquets.
Que les ignorants complets cessent donc de donner des leçons à qui – sans user d’aucun entonnoir – leur fait boire la honte parce qu’ils savent parler autre chose que le sabir officiel des bureaucrates républicains.
Les linguistes affirment que chaque locuteur parle -ou plutôt pourrait parler en une multitude de langue : on peut parler « bébé », « djeune », intime, « populaire », on peut parler en langue administrative, en langue sacrée, ou en différents argots. Le langage est le premier des Biens Communs ; il manifeste une communauté où néanmoins, chacun a son style propre.
Dieu nous préserve de l’espéranto et des langues fabriquées…
Ah la la, Hersant de la Villemarqué, ce Breton qui fait la pile à Chateaubriand, Maurras qui aurait pu écrire « Mes idées politiques » en martégal (sous-dialecte provençal si ça se trouve), les Corses qui parlent et exigent (!!!) l’enseignement de leur idiome par haine de la France…
Moi-même provençal de Haute Provence de vieille mémoire, je me souviens des moqueries de mes grands mères, nées en 1876 et 1880, quand on parlait en provençal devant elles. On utilisait quelques mots imagés (escagassé, estranssiné, espouti) comme on se risquait à un mot d’argot.
On avait abandonné en souriant la lampe à huile et la marine à voile…
On croyait que la France avait un avenir, non un retrait chafouin sur le passé.
J’imagine que dans cinquante ans, lorsque je tenterai de défendre la langue française face à mes petits-enfants anglicisés, on me parlera aussi de lampes à huiles et de bateaux à voile, on me sortira aussi une rengaine sur le « repli sur soi » et sur « l’avenir » (anglophone bien entendu)…
Décidément, il en est qui ne veulent pas entendre parler de certains des plus grandes figures de la littérature et du parler.
…«retrait chafouin sur le passé», franchement, je ne vois pas ce qu’il peut y avoir de «sournois» ou qui pourrait prendre simultanément mine de chat et de fouine, dans le fait de s’exprimer avec rugueuse richesse, selon la parole de Dante (prélude à la haute Réaction du Baroque) :
«Je veux en mon parler être aussi âpre,
comme à l’aheurt est cette belle pierre;
qui chaque jour s’enroche
de crissante rudesse et arts cruelles.»
Michel Michel faisait opportunément allusion à ces linguistes avisés , qui ont su observer ces «locuteurs» capables de parler plusieurs langues de manière toute naturelle… C’était le cas, sous nos latitudes, au Moyen Âge, voire jusqu’à la Renaissance, où l’on s’exprimait indifféremment en languedocien, flamand, catalan, castillan, toscan, napolitain, etc., dans à peu près toutes les cours d’Europe. Il suffit de se référer à l’histoire des arts et des artistes (d’Albrecht Dürer à Girolamo Kapsberger), pour peu que l’on s’intéressât à l’art et aux artistes, évidemment.
J’ai pu observer chez les Lituaniens, les Polonais, les Tchèques (que j’ai eu la chance de croiser), que ceux-ci parlaient commodément leur langue nationale, plus celles des alentours, soit, pour chacun d’eux : lituanien, letton, suomi, russe (et autres parlers slaves), polonais, allemand… en revanche, pas d’anglais ! comme par un fait significatif exprès.
Mon vieil ami Goulven Pennaod (alias Georges Pinaud), parlait breton, français, anglais, allemand, russe, les langues gaeliques, connaissait grec, latin, hébreu, sanscrit et, par-dessus le marché, se mettait rapidement à l’arménien un beau jour, afin de pouvoir lire la Bible dans cette langue…
Je me rappelle encore ce linguiste éminent, spécialiste des langues caucasiques, qui m’a enseigné que, dans le Caucase, les êtres humains parlaient une bonne dizaines de langue chacun, pour la simple raison que chaque tronçon de patelin avait sa langue propre, pleine, grande et belle ; avec un lexique – qui plus est ! – jusqu’à dix ou cent fois plus riche que nos langues modernes étriquées…
Savoir que les deux ou trois petits millions de Peaux-Rouges d’avant la colonisation européenne avaient 400 langues distinctes… Il a fallu les falots abrutis et autres repris de justice, maquereaux dégénérés du vieux monde, pour se livrer à la seule entreprise «génocidaire» qui a réellement eu lieu autour de nous : en deux temps, trois mouvements, grippes, alcool et chicots crachés, les crétins expédiés outre-atlantique sont parvenus à occire lesdits locuteurs. Mais ceux-ci étaient affligés, sans doute aucun, de «retrait chafouin sur le passé» ; pour sûr, réduits à l’archaïsme du coup d’poignard en douce et du scalp inhumain des chauves gominés – il n’y avait pas à réduire les têtes pâles, elles l’étaient de nature…
Champ libre, donc, pour les jeunots d’aujourd’hui de revisiter les langues en banlieue, de les maintenir indicativement bien vivantes à l’encontre des mortifères subjonctifs réactionnaires, d’ailleurs, indices certains de complotismes divers et d’inclinations ultra-droitière… La solution contre ceux-là : l’inculture ; grâce à elle, bientôt, l’essentiel des pékins sociabilisés ne pourra plus comprendre la langue que parlent les vilains passéistes et, selon la savoureuse formule de ma chère grand-mère, venue de sa profonde Ardèche parler un brin à la ville de Lyon, «ce sera tout dit»…
@Grégoire Legrand. Vous avez tout à fait raison. Dans 50 ans le français aura disparu. Comme le grec ancien, comme le latin, langues porteuses elles aussi de textes admirables.
Certes le français a fait le vide en France.
Mais j’attends toujours que l’on me cite une œuvre en picard, en savoisien, en gascon, en basque qui puisse faire le poids devant Racine, La Fontaine, Diderot, Chateaubriand, Balzac, Stendhal , Maupassant, Proust, Apollinaire, Giono, Montherlant, Modiano, Houellebecq…
@Pierre Builly Il me semble vous avoir cité des auteurs. D’ailleurs, certains de ceux que vous citez ne sont pas vraiment honorables pour le français (Houellebecq, franchement…).
Mais la question n’est pas vraiment là. Les arguments que vous employez sont pertinents. Je ne puis les balayer d’un revers de main. Mais on pourrait dire exactement la même chose du français. Pourquoi alors perdre du temps et de l’énergie à défendre une langue mourante ? Autant adopter la nationalité américaine tout de suite, on gagnera du temps.
@ Grégoire Legrand. Nous nous battons ici pour que ce futur probable ne survienne pas, ou soit retardé le plus possible , n’est-ce pas ?
S’il y a une toute petite chance de préserver la France que nous aimons, tentons là.
Vous n’aimez pas Houellebecq ? Je peux le comprendre… moi je ne peux pas supporter Céline, tenu par beaucoup pour un écrivain majeur…
Pour ne pas prolonger un débat déjà trop long, je vous dirai que le peu que j’ai lu de Céline ne me le rend pas très sympathique. Quand à Houellebecq, je peine à comprendre sa popularité.
Pour ce qui est de Céline, tout dépend de ce sur quoi l’on tombe, mais aussi de la façon de voir les choses ; ainsi « Voyage au bout de la nuit » peut-il apparaître comme un « monument » de la littérature du XXeme ( si l’on fait abstraction de certains passages trop « crus ») ; « Guigol’s band, par contre, est vite laissé de côté .
Les livres « d’après guerre » narrant les derniers soubresauts, son périple, valent témoignage.
Chez Céline, en fait, il n’y pas tant de «passages trop “crus”» ; mais bel et bien des trop CUITS… Quant à l’Houellebecque, c’est du recuit. Pour les livres «d’après guerre», si «Rigodon» me reste en mémoire comme particulièrement hilarant par moment (l’épisode des «morveux» sur le quai de je ne sais plus quelle gare, vaut son pesant de cacahuètes, mais guère davantage), «D’un château l’autre» vous a un air de réchauffé particulièrement insipide… «Guignol’s Band» est le dernier titre auquel je me suis essayé, par acquis de conscience, et je me demande si, au fond, ce n’est pas là-dedans que l’on trouve le pire du pitre, en tout cas, cela m’a convaincu d’indigestion. Pour ce qui est du Houellebecque, ce n’est pas lui qui convaincra un Breton, un Alsacien, un Catalan, un Limousin de hauts lignages, que langue d’oïl pourrait valoir mieux que leur parlage.
N’oublions pas au passage que le français fut déjà vaincu sur la terre de Grande-Bretagne, comme le fut, exactement dans le même temps, le fier Moyen Âge qui parlait encore toutes les langues ayant cours «par les champs et par les grèves», comme aurait dit Flaubert.
J’indique aussi que la grande littérature finnoise n’a pris naissance qu’à la fin du XIXe siècle car, auparavant, c’était le suédois qui primait sur les terres sames de Scandinavie : Sibelius dut apprendre sa propre langue, qu’il ne connaissait plus ; Elias Lönnrot dut resssusciter en collationnant dans les campagnes ce que le «peuple» avait maintenu vivant à l’oral quand les pseudo «élites» bégayaient en langue grossièrement diplomatiques (suédois, français, italien, quoique, alors, pas encore trop d’english). Aujourd’hui, les pseudo-élites ânonnent un ridicule english (entendre le Maqueron nageouiller dans la magouille frelatée, ou le Raffarin d’hier), les pseudo-élites d’hier, du moins, s’exprimaient dans des langues encore un peu vraies (en Russie, les italien et français, avec l’allemand que Catherine avait introduit encore).
Ce n’est pas parce qu’une «culture» prétendue «nationale» s’est imposée aux temps du clacissisme qu’il faut imaginer que celles qui durent céder, face aux «nationalismes» révolutionnaires préfigurant le «mondialisme», sont définitivement mortes ; comme si la désignation «langue morte» avait une quelconque valeur intellectuelle pour le latin, le grec ancien ou l’hébreu, par exemple ; ainsi, j’y songe, bégayants Modernisteux, de quand date l’hébreu «culturel» d’aujourd’hui ? Et, tant que j’y suis, le prix Nobel Isaac Basevich Singer écrivait dans quelle langue, je vous prie ? Et son yiddish bénéficie de quel statut en tant que «langue», s’il vous plaît ?
Ce n’est pas parce que l’on est un ignorant des œuvres écrites dans telle ou telle autre idiome, que ceux-ci, dont on ignore la culture, ne valent que railleries récréatives… Enfin, faute de connaissance, un minimum de jugeote pour compenser l’impéritie…
M’autorisera-t-on à palabrer POUR la culture, quand celle-ci est en train de mourir ? Cette mort programmable, selon certains tenants de réalités «incontournables», justifierait-elle que l’on fît mourir le peu qu’il nous reste de mémoire , par souci de progrès et de modernité ? Merdre et encore merdre ! Eh bien non !
«Seule la beauté sauvera le monde», répète-t-on encore quelquefois de Dostoïevski ; sans la beauté, il n’y aura plus aucun monde qu’aseptisé, c’est-à-dire un magma «sceptique» (avec calembour)… Le Zemmour a raison quand il dit que le combat est «civilisationnel», seulement, je ne crois pas qu’il mesure l’ampleur du terme : il ne suffit pas de coller à la porte des migrants. Il faut réveiller les autochtones, leur imposer un parler châtié, interdire le franglais et autres borgborygmes et punir sévèrement les ricanements repus.