La ligne immanquablement droitière, modérée, autant que possible gouvernementaliste, du grand quotidien du matin survit encore nonobstant la présence d’une relativement jeune génération de rédacteurs plus enclins à la réaction, ou même à la radicalité.
Ainsi Macron, Chef de l’État depuis plus six ans, « cherche encore son cap » ! Même si l’on tient compte de sa situation nouvelle – plus de majorité parlementaire, rejet massif des Français, détestation d’une large frange d’entre eux, une situation intérieure, financière et internationale des plus préoccupantes, le poids de la successions des lourds traumatismes qui ont empoisonné ses mandats – le Chef de l’État, quelque optimisme qu’il veuille afficher et quelque indifférence qu’il tente d’affecter face à la gravité de la situation, semble bien incapable d’empêcher que les Français prennent toujours plus conscience de la crise politique qui s’est installée.
On pense, à propos d’Emmanuel Macron et des Institutions en échec au mot bien connu de de Gaulle sur la IIIe République proche de l’effondrement de juin 40 : « Encore eut-il fallu qu’il y eût un Chef et qu’il y eût un État ». Les Français semblent aujourd’hui conscients autant qu’effrayés de ce double manque.
Pendant un siècle la Pologne à disparu mais est restée une Nation bien qu’ayant perdu son État. Je crains que la France ne devienne qu’un État ayant perdu sa Nation.
Il est vrai que la présence d’un Roi rassembleur en la personne du Prince Jean au lieux et place de ces Présidents de la République diviseurs par essence (car leur election même est cause de division permanente de la France), changerait tout mais je crains que ce ne soit qu’un beau rêve