« A l’occasion, nous -t-il été demandé*, offrez-nous « La Blanche Hermine » vendéenne, chantée par les paras colo. du 8e »
Voici donc cette « La blanche hermine » de Gilles Servat (Chanté par le C.M.E du 8e PARA de marine).
Nous l’avons nous-mêmes si souvent chantée dans nos camps, nos repas et nos veillées que la reprenons avec le plus grand plaisir.
Bonne écoute. ■
* La demande nous est venue de Pierre Chardon.
Paroles
J’ai rencontré ce matin devant la haie de mon champ
Une troupe de marins d’ouvriers de paysans
Où allez-vous camarades avec vos fusils chargés
Nous tendrons des embuscades viens rejoindre notre armée
Refrain
La voilà la Blanche Hermine vive la mouette et l’ajonc
La voilà la Blanche Hermine vive Fougères et Clisson!
Où allez-vous camarades avec vos fusils chargés
Nous tendrons des embuscades viens rejoindre notre armée
Ma mie dit que c’est folie d’aller faire la guerre aux Francs
Mais je dis que c’est folie d’être enchaîné plus longtemps
Elle me dit que c’est folie d’aller faire la guerre aux Francs
Mais je dis que c’est folie d’être enchaîné plus longtemps
Elle aura bien de la peine pour élever les enfants
Elle aura bien de la peine car je m’en vais pour longtemps
Elle aura bien de la peine pour élever les enfants
Elle aura bien de la peine car je m’en vais pour longtemps
Je viendrai à la nuit noire tant que la guerre durera
Comme les femmes en noir triste et seule elle m’attendra
Je viendrai à la nuit noire tant que la guerre durera
Comme les femmes en noir triste et seule elle m’attendra
Et sans doute pense-t-elle que je suis en déraison
De la voir mon coeur se serre là-bas devant la maison
Et sans doute pense-t-elle que je suis en déraison
De la voir mon coeur se serre là-bas devant la maison
Et si je meurs à la guerre pourra-t-elle me pardonner
D’avoir préféré ma terre à l’amour qu’elle me donnait
Et si je meurs à la guerre pourra-t-elle me pardonner
D’avoir préféré ma terre à l’amour qu’elle me donnait
J’ai rencontré ce matin devant la haie de mon champ
Une troupe de marins, d’ouvriers, de paysans.
Touchant poignant ce chant est toute une terre tout un pays toute une époque.
Merci de ne pas oublier et de raviver nos souvenirs.
Un grand merci à JSF de m’avoir fait partager ce chant si humain avec ses lecteurs.
Je crois inutile de rappeler ici que la guerre de Vendée fut une honte impardonnable pour les révolutionnaires, de même que l’assassinat du couple royal.
Ce chant est un cas d’école pour tous ceux qui s’intéressent aux relations entre l’identité régionale et l’identité nationale, entre le rationnel et l’irrationnel. Il fut écrit en 1970, musique et paroles, par Gilles Servat, un militant nationaliste breton d’extrême Gauche dans la suite de mai 68. Le but était de donner un chant aux gauchistes bretons. Or, que s’est-il passé? Vingt ans après, en 1998, Servat constate avec tristesse que le chant qu’il a créé est chanté principalement…par les royalistes et les nationalistes français (!) Il écrivit, avec une certaine naïveté, un texte pour les en dissuader, mais naturellement sans aucun succès. C’est que, classique par sa forme (alexandrin avec césure à l’hémistiche), le chant ne laisse aucune place à l’idéologie, se limitant aux grandes choses simples: la terre, les noms évoquant l’histoire, le sacrifice. Comment Servat pouvait-il s’étonner de ce détournement?
Merci pour ce beau chant qui est intemporel. . Cela montre que les gauchistes de 68 avaient une autre envergure ou stature que ceux d’aujourd’hui..