Un commentaire d’Antiquus*.
Ce commentaire fait suite à la mise en ligne dans JSF, vendredi dernier (29 juillet) de La Blanche Hermine, le chant évoqué ici…
Ce chant est un cas d’école pour tous ceux qui s’intéressent aux relations entre l’identité régionale et l’identité nationale, entre le rationnel et l’irrationnel.
Il fut écrit en 1970, musique et paroles, par Gilles Servat, un militant nationaliste breton d’extrême Gauche dans la suite de mai 68. Le but était de donner un chant aux gauchistes bretons.
Or, que s’est-il passé ?
Vingt ans après, en 1998, Servat constate avec tristesse que le chant qu’il a créé est chanté principalement…par les royalistes et les nationalistes français (!)
Il écrivit, avec une certaine naïveté, un texte pour les en dissuader, mais naturellement sans aucun succès.
C’est que, classique par sa forme (alexandrin avec césure à l’hémistiche), le chant ne laisse aucune place à l’idéologie, se limitant aux grandes choses simples : la terre, les noms évoquant l’histoire, le sacrifice. Comment Servat pouvait-il s’étonner de ce détournement ? ■
Antiquus
Excellente remarque d’Antiquus. Cette affaire de la « Blanche Hermine » me semble aussi symptomatique du sens profond du régionalisme : même tiré vers sa gauche, même promu par des marxistes, même mâtiné d’idéologie révolutionnaire, il reste un particularisme et, partant, un mouvement « de droite », au sens qu’avait ce mot jadis. D’où la déception de certains militants régionalistes bretons, catalans, occitans, etc. de voir leur mouvement intégrer des idées venues de la droite, comme de juste, car défendre sa région, sa terre, etc. c’est être particulariste, c’est fatalement s’orienter vers le traditionalisme. Le même phénomène peut être observé en Irlande où les républicains, pourtant d’inspiration socialiste, ont déployé des efforts considérables pour la revitalisation du gaélique et des traditions de leur pays et se sont appuyés sur les masses catholiques irlandaises. Cela ne veut pas dire que le régionalisme ne soit pas dangereux pour nous, mais qu’il peut aussi constituer un arme précieuse en nos mains.
Bonjour, malgré les « bretonneries » évidentes du titre La Blanche Hermine » et autres, j’ai osé et oserai toujours rapporter ce chant à la Vendée, mon cœur ayant ses raisons que la Raison ne connaît pas. En effet je trouve qu’il évoque bien le début du soulèvement vendéen contre les « exigences » du Pouvoir nouveau de l’époque.