Nicolas Sarkozy souhaite rénover les Institutions. Il affirme qu’on « ne peut pas imaginer la France sans un État fort » et il estime que « pour que l’unité soit préservée, il faut qu’il y ait au-dessus de tous les partis un État ayant assez d’autorité pour les dominer ». Comment ne pas souscrire à de tels propos? On fera juste remarquer que, le système étant ce qu’il est, il y a des élections municipales dans un an, puis des cantonales, et des régionales; puis des législatives et une présidentielle dans cinq ans (c’est à dire demain…): et à chaque fois, une possibilité d’alternance, c’est à dire de remise en cause, voire de destruction, de tous les acquis éventuels d’un « bon » mandat (voire de deux….). Comment construire quelque chose de durable dans ces conditions là?
Il faudra bien imaginer un jour inscrire l’action politique dans un autre cadre, qui respecte les choix des citoyens mais assure une permanence à la tête de l’État: il en est des élections, vécues à la façon républicaine, comme de ce qui se passait sous les premiers Rois mérovingiens et carolingiens: Jacques Bainville a fort bien expliqué et analysé ce « problème »: à la mort de chaque roi, le partage du royaume entre ses différents successeurs anéantissait tous les efforts du règne, et empêchait de facto la stabilisation territoriale du pays et, donc, la constitution de l’unité nationale (il faudra, pour cela, attendre l’élection d’Hugues Capet en 987…). C’est un peu la même chose aujourd’hui avec le système républicain: « mutatis mutandis » le système actuel est un peu frappé de la même paralysie, de la même pesanteur stérilisante….:
… Il ne s’agit pas, bien sûr, de supprimer les élections: si, comme nous le proposons, on confie le poste de Chef de l’État au Chef de la Maison de France, on continuera à voter pour les municipales, les cantonales, les régionales, les législatives…Mais la tête de l’État, son sommet, sera indépendant, libre et libéré de cette mainmise absolue et incapacitante des élections sur la totalité de l’action de l’État. Comme cela se passe dans toutes les royautés européennes (1) -qui s’en félicitent et qui sont en avance sur nous dans de nombreux domaines grâce à cette force qu’ont leur système sur le nôtre- nous souhaitons garder dans notre actuel système ce qui existe et qui est bon et légitime: la représentation nationale, assurée par les différentes élections; mais en l’enrichissant, en le complétant, en le couronnant de ce qui manque à la république -elle est pauvre sur ce point, et très imparfaite…- à savoir la permanence de l’État, a coté et au-dessus des partis…..
Cette permanence de l’Etat ne peut être assurée au quotidien que par une autorité venue du fond des âges, une autorité indépendante et distincte des partis, qui incarne ce qui ne change pas et ne peut pas changer: les intérêts supérieurs et permanents de la Nation; à côté de ce qui peut changer et doit changer en permanence: les évolutions des politiques au quotidien, variables en fonction des évolutions permanentes des choses et du monde….. Et ,là, on aurait vraiment ce que souhaite Nicolas Sarkozy: on voit bien que son intention est louable, et on voit bien que ce ne sont pas les hommes qui sont mauvais: c’est le système républicain…Prenons donc acte, pour l’instant, d’une bonne volonté affichée, qui ne peut qu’être sympathique. Mais attendons la suite, en faisant valoir nos propositions….
(1) voir dans la catégorie « République ou Royauté »: « Royauté, modernité », « L’exemple des royautés nordiques », « L’exemple espagnol » etc.
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“Comme disait je ne sais plus qui « L’islamisme est dans l’Islam comme la maladie nosocomiale est…”