Ce que nous retirons de cet éditorial, notre article précédent le dit – fût-ce brièvement. Sans doute sommes-nous rendus au point où nous ne vivons plus seulement, comme on dit, une crise de régime ou des institutions. La France vit une crise existentielle. Elle craint pour sa survie en tant que puissance et en tant que nation historique. Elle craint de perdre son identité et son unité. Elle s’oppose comme jamais aux semblants d’élites qui l’ont prise en otage. Elle souffre comme toujours – mais elle en a pris désormais conscience – d’un régime instable, incompétent, où rien n’est pérenne ni sacré, ni transcendant. Elle souffre d’impermanence et à celle-ci aucune force politique n’apporte remède. C’est ce qu’il conviendrait de dire notamment aux lepénistes ou aux zemmouriens dont l’accès aux affaires n’aurait d’effets que temporaires, éphémères et aléatoires. Il ne faut pas hésiter à dire, nous semble-t-il, comme nous l’avons toujours fait, qu’il n’y a de véritable salut, de vraies perspectives de renaissance française, qu’en dehors du Système. Il est d’ailleurs bien possible – divers sondages l’ont révélé – que ce soit là une idée largement partagée par une majorité de Français. Mettons nos pendules à l’heure, justement : l’idée de changer de régime ne fait plus peur désormais. Elle fait envie !
Ces derniers jours abracadabrantesques où l’Élysée a montré tout et le contraire ont donné l’impression d’un bateau sans quille.
Élisabeth Borne est partie et, avec elle, deux premières années de quinquennat chaotiques, abrasives, explosives parfois. « Madame 49.3 », comme l’appelaient ses détracteurs n’a pas démérité mais elle a épuisé, de réforme des retraites en loi immigration, son capital politique. Elle laisse le champ libre à son successeur – à l’heure où nous écrivons ces lignes, Gabriel Attal est grandissime favori -, mais elle laisse aussi une situation politique toujours aussi fragile. Changer un visage au sommet ne change rien du panorama général.
Le président de la République ne peut pas plus se représenter aujourd’hui qu’hier ; la majorité est encore relative ; La France insoumise ne s’est pas radoucie ; les LR n’ont pas rogné leurs ambitions et le Rassemblement national compte bien triompher au mois de juin aux élections européennes. Si l’on en croit ce lundi surréaliste où les ministres ont présenté leurs vœux pendant que la première d’entre eux donnait sa démission, l’architecture du gouvernement devrait être maintenue. À force d’écrire courbe à l’encre sympathique, le chef de l’État ne nous dit rien, pour le moment, du dessein de sa deuxième partie de quinquennat. Ces derniers jours abracadabrantesques où l’Élysée a montré tout et le contraire ont donné l’impression d’un bateau sans quille. Une nomination audacieuse tracera-t-elle enfin le cap ?
Au-delà des équilibres incertains de la majorité, des sables mouvants de l’Assemblée nationale, celui qui demain s’installera à l’hôtel de Matignon aura sur son bureau la pile écrasante des urgences politiques. La sécurité du quotidien, la maîtrise des frontières et celle des comptes publics, l’unité d’une nation fragmentée, le découragement de la France silencieuse, le séparatisme islamiste qui poursuit à ciel ouvert, son entreprise de conquête… C’est un chantier herculéen qui se présente au successeur d’Élisabeth Borne. L’attrait de la nouveauté ne durera que quelques jours, les artifices de communication aussi. La mode est fugace et la période est grave : c’est sur le fond, et avec une immense exigence, que les Français jugeront cette nouvelle équipe chargée de gouverner leur pays. ■
Un changement de régime accompagné d’un FREXIT sont plus que souhaitable.
Il faut changer de regime et revenir aux lois etablies laborieusement au cours des siecles et qui correspondent au caractère de nos peuplades ainsi qu’à la situation geopolitique de notre pays