Le coup de force des anglo saxons (l’affaire des Brevets) pose donc un problème beaucoup plus général et beaucoup plus grave que le seul aspect technique et économique du sujet (encore que cela soit déjà, en soi, fort important…); il s’agit en fait de quelque chose de vital (ou mortel, comme on voudra…) pour notre langue, donc notre Culture, donc notre Être profond et notre Civilisation: rien que cela! Sous couvert d’une prétendue rationalisation, qui permettrait de faire des économies, les anglo-saxons et leurs alliées souhaitent tout simplement donner à leur langue, de facto, le statut de langue unique, de langue de référence pour tous, à tous moments et sur tous les sujets: bref une langue supérieure, « la » langue supérieure.
Ils ne sont peut-être pas tous conscients des conséquences ultimes de leur action; ils ne sont peut-être pas tous « linguistiquement racistes« , donc « culturellement racistes »; ils ne mesurent peut-être pas tous la catastrophe culturelle qu’occasionnerait leur « victoire »; et certains sont peut-être même sincères lorsqu’ils affirment tout de go que disposer d’une seule langue de référence ce serait tellement plus simple et plus facile, donc plus efficace (vielle idole des anglo saxons: l’efficacité….que de crimes aura-ton commis en son nom…!).
Ce coup de force politico-économico-culturel appelle donc une réponse du même type, du même ordre: une réponse politique. La France doit se faire la championne de la diversité culturelle, elle doit refuser -pour elle et pour toutes les autres cultures, qui n’ont pas ses capacités d’action- cet hégémonisme et cet impérialisme que nos Rois ont toujours refusé dans le passé..: cela s’appelle l’Histoire de France, et c’est ainsi que les 40 Rois, en mille ans, firent la France. Le nouveau gouvernement sera jugé sur ses actes, mais il faut agir, et vite…
(1): heureusement pour les défenseurs de la diversité culturelle le pire n’est pas forcément sûr, et la question est complexe et subtile; car en fait de « langue », on est confronté à trois réalités: d’abord l’anglais traditionnel, langue de « départ » (un peu comme le Latin vis à vis des langues « latines » qui lui ont succédé…): contrairement à ce que croient certains, l’anglais ne progresse pas dans le monde, et ne représente pas de danger (c’est même lui qui est menacé le premier…); ensuite l’anglo-américain, en fait la langue des États-Unis, qui sont le vecteur actuel du dynamisme anglo-saxon; enfin, et surtout, le « globish ». vrai danger pour la Culture mondiale car vrai danger pour toutes les Cultures du monde…
Pierre Builly sur Quand, il y a 155 ans,…
“J’ai lu quatre fois « L’Éducation sentimentale » sans jamais en retenir quoi que ce soit ; c’est…”