Par Aristide Ankou.
L’auteur de ce billet d’humeur, d’esprit, d’intelligence et de vigueur assumée, s’excuse de son parler dru. Il l’est en effet. Et il fait du bien
Franchement, ça ressemble à quoi cette excuse bidon : « J’ai mis mes gosses dans le privé à cause des absences des profs dans le public » ?
D’abord tu t’es évidemment mise à dos tous les enseignants du public et leurs syndicats, sur le mode « Gnagnagna, c’est pas vrai d’abord qu’on est absents et de toute façon c’est pas notre faute ! (c’est le manque de moyens) ».
Quelle surprise, pas vrai ?
Et puis crédibilité très, très en-dessous de zéro. Gérard Depardieu aurait eu plus de chance de convaincre Sandrine Rousseau qu’il est éco-féministe végan que toi de nous faire avaler ton excuse à deux balles.
Non, non, non ! Qu’est-ce que c’est que ce comportement de couilles-molles ? (Tu m’excuses Amélie, si je t’parle un peu dru, hein ? Mais j’fais comme Manu, tu vois ?)
Les Français.e.s il faut leur parler en transparence et en responsabilité, les yeux dans les yeux et sans carabistouilles. Alors tu retournes fissa devant les caméras et tu leur dis :
« Nan, mais attendez, ma langue a fourché. En fait je ne voulais pas parler des absences mais des PRÉSENCES, ahaha !. Ce ne sont évidemment pas les absences des profs qui m’ont fait mettre mes enfants dans le privé, puisque chacun sait que les profs ne sont jamais absents et que, s’ils sont absents, ils sont remplacés dans l’heure (voire même avant d’être absents).
En revanche c’est la PRÉSENCE de Souleymane, Oussama et Fatoumata dans le public qui me dérangeait plus, vous voyez ? Et à l’inverse c’est la PRÉSENCE de François-Xavier, Pia-Hermine et Marie-Liesse dans le privé qui me semblait intéressante pour mes enfants.
De même que c’est la PRÉSENCE d’une certaine exigence et d’une certaine discipline (toutes relatives, ouhlala, on n’est plus dans la France du général de Gaulle, hein ? Ahaha !) dans certains établissements privés qui ont déterminé mon choix.
Bon, pour être honnête, c’est peut-être aussi certaines absences qui m’ont fait réfléchir : par exemple l’absence d’agressions « par des éléments extérieurs à l’établissement », comme on dit. Il y a en quand même moins à Stanislas qu’au Collège Rosa Parks de Bobigny. Je ne vous apprends rien.
Mais en tout cas, vous voyez, c’est pas DU TOUT ce que j’ai dit et qui était pas DU TOUT ce que je voulais dire. C’était un lapsus absolument pas révélateur. Donc pardon, hein ? Et maintenant vous pouvez me lâcher la grappe avec mes gosses qui sont dans le privé. C’est un non-sujet, comme vous voyez. »
Voilà ce qu’il faut leur dire, Amélie, aux celleuzéçeux.
Allez, fonce ma couille, ça va passer crème, j’ te le garantis. ■
* Précédemment paru sur la riche page Facebook de l’auteur. 15 janvier 2024).
Aristide Ankou
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En tout cas, si cette personne n’est pas capable de « remettre à sa place » un journalîste qui l’interroge sur la scolarité de ses enfants, qu’est ce que ce sera devant les syndicats de l’enseignement !
Bravo Aristide Ankou pour ce morceau de bravoure ! « Dru » ! Il est temps de transgresser !
Magnifique billet !! Bravo !