Par Bernard Lugan.
Le chef de la diplomatie française, M. Stéphane Séjourné s’est entretenu lundi 26 février à Rabat, avec son homologue marocain, M. Nasser Bourita, afin de rétablir des relations normales entre la France et le Maroc.
Des relations mises à mal par les «_ambiguïtés » élyséennes. Paris courtisait en effet Alger tout en ne voulant pas froisser Rabat. Une position intenable alors que le Maroc et l’Algérie sont à couteaux tirés au sujet du Sahara occidental. Tout rapprochement avec le Maroc passait donc par une claire déclaration française à ce sujet. Et c’est ce qu’a fait le ministre français en déclarant officiellement que « la France réitère son soutien clair et constant au plan marocain d’autonomie ».
La question va être maintenant de savoir quelles « compensations » Emmanuel Macron va accorder à une Algérie rendue furieuse par cette reconnaissance française de la marocanité du Sahara occidental… (voir à ce sujet mon livre Histoire du Maroc des origines à nos jours).
Il n’est pas nécessaire d’être devin pour annoncer que les génuflexions auto-flagellatrices vont donc être un exercice fréquent dans les milieux officiels français. Avec en prime l’assurance que les « facilités » de venue des Algériens en France ne seront pas vues à la baisse…
Mais cela ne calmera pas Alger qui a fait de la question du Sahara occidental le cœur de sa politique en offrant une partie de son territoire -en réalité une terre historiquement marocaine-, à un groupe armé, le Polisario, afin de lui permettre d’y créer la RASD (République arabe sahraouie démocratique), pseudo Etat avec une pseudo justice, une pseudo armée, une pseudo diplomatie etc.
L’Algérie affirme que la question du Sahara occidental est un problème de décolonisation. Or, la décolonisation de ce territoire marocain sous colonisation espagnole a été faite en 1975 comme l’a clairement dit en 2023 M. Antonio Guterrès, Secrétaire général de l’ONU.
Le conflit du Sahara occidental est en réalité une question artificielle qui a permis à l’Algérie d’écarter le processus de décolonisation qu’elle aurait dû mener chez elle, en 1962, en rendant au Maroc les territoires marocains directement passés de la colonisation française à la colonisation algérienne, à savoir Colomb-Béchar, Tindouf, la Saoura, le Touat, le Gourara et le Tidikelt.
La question du Sahara occidental est également pour l’Algérie, le moyen de briser son enclavement continental en tentant de s’ouvrir, via un pseudo Etat sahraoui, une fenêtre sur l’océan atlantique.
Depuis 1975, la position algérienne concernant le Sahara occidental est intangible, rejetant sans discussion la proposition marocaine de large autonomie. Un jusqu’au-boutisme qui isole de plus en plus l’Algérie.
En effet, en 2024, la RASD, jadis reconnue par 70 Etats sur un total de 195 pays indépendants de par le monde, ne l’est plus que par moins d’une quarantaine. Plus de cent pays soutiennent le plan marocain d’autonomie du Sahara occidental sous souveraineté marocaine, dont 14 pays de l’UE, et 28 consulats généraux ont été ouverts à Laâyoune et à Dakhla, les deux principales villes du Sahara marocain.. ■
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