Par Jacques MYARD.
Membre Honoraire du Parlement, Maire de Maisons-Laffitte, Président du Cercle Nation et République, Président de l’Académie du Gaullisme.
Tribune. Savoir s’en tenir à ses compétences est un adage antique qui, visiblement, fait largement défaut à la macronie en perdition. C’est pourtant gage d’efficience et de succès. Rien de tel avec ce gouvernement macroniste qui gouverne au fil de l’eau, avide de coups médiatiques sans lendemains tout en veillant à ce que les médias officiels, ainsi que les journalistes soient dans la ligne de Jupiter, à défaut ils sont suspendus. C’est la renaissance de la Pravda !
Un président imprévisible
Macron Jupiter, nous le savons tous, est imprévisible, il manie les provocations, il assume les oxymores, sans être conscient des incohérences et contradictions entre ce qu’il a dit hier et ce qu’il affirme dans l’instant; sans vergogne, il est adepte de la vérité du jour . Si Edgar Faure ne l’avait pas inventée, il pourrait être le père de la fameuse formule : «Ce n’est pas moi qui change comme une girouette, c’est le vent. » On peut citer l’Otan « en mort cérébrale », première organisation politique européenne instrument de Washington et aujourd’hui choyée jusqu’à la vassalisation servile.
Il y a peu, il convenait de ne pas humilier Vladimir Poutine ; selon un journaliste, désormais, un verre à la main dans une réception à l’Élysée, il estime devoir envoyer des soldats en Ukraine d’ici une année.
Il ferme la centrale nucléaire de Fessenheim et depuis peu, il ne jure que par le nucléaire, un complet tête-à-queue. Bravo pour la cohérence !
Et joue les apprentis sorciers lorsqu’il s’attaque à l’unité multi-séculaire de la Nation en proposant la modification de la Constitution pour conférer à la Corse un statut d’autonomie, statut immédiatement exigé par d’autres régions.
Ses «affidaverunt» (les macronistes) ont juré d’être des suivistes, des amateurs fiers prêts à traverser la rue et à rencontrer dans les gares des gens qui ne sont rien.
Ses «senatus» – entendons par là les députés et députées macronistes – et certaines parmi ces dernières, conscientes d’être renvoyées à leurs chères études aux prochaines élections, veulent instituer un scrutin proportionnel pour sauver leurs sièges.
Peu importe que la France devienne ingouvernable, que les appareils politique soient les maitres des investitures, véritable déni de démocratie, avec eux, c’est « après moi le déluge».
« Pecunia non olet » (l’argent n’a pas d’odeur)
Cet adage est vieux comme le monde, néanmoins il est plaisant de relever que le comptable de Bercy – responsable, avec Jupiter, de 1000 milliards de dettes supplémentaires – après avoir dépensé et « dansé tout l’été » appelle à la rigueur. Français « serrez votre haire avec votre discipline » d’après Tartuffe, qui doit être cité de manière fort opportune en l’occurrence.
Mais César n’est pas au-dessus de la grammaire : le nouveau ministre des affaires étrangères, dont la surprenante nomination a visiblement été parrainée par le jeune Attal, a sans doute oublié que la langue française, langue diplomatique, s’écrit et se parle sans la massacrer. Ce ministre a gagné en renommée, celle de ânes.
Le commun des mortels
Pauvre peuple. Il ne comprend pas que les « Princes élus qui les gouvernent », veulent leur bien. Il est vrai que Jupiter d’emblée a compris qu’il fallait rapidement répondre aux demandes – légitimes – des « gilets jaunes », après des centaines de milliers de manifestants fort en colère ! Jupiter a eu la trouille de sa vie au Puy-en-Velay. Depuis ce mémorable événement, Jupiter entretient des relations de confiance avec les Français qui relèvent de l’amour vache, ces Français pourtant vent debout sur l’absence de contrôle des flux migratoires et l’insécurité qui explose !
Le jeune loup
La nomination du Premier Ministre nommé pour ne pas faire de l’ombre à Jupiter est certes un défi en soi. Sera-t-il capable d’imposer sa marque à des ministres vieux routiers, présents depuis fort longtemps en macronie ? Ils se seraient bien vus à sa place. Les coups tordus font partie de l’enfer bien connu de Matignon. Il y a fort à parier que le jeune Premier Ministre ne prononcera pas son dernier mot en hommage à Jupiter. A défaut d’être un fusible, facilement remplaçable, ne va-t-il pas le trahir afin d’essayer de poursuivre une carrière politique problématique ?
L’abîme appelle l’abîme. Soyons lucides, la macronie est en fin de règne, et tous les macronistes enfantés dans le sillage de Jupiter s’adresseront très bientôt à France Travail. « Acta fabula est », la pièce est jouée, il nous reste à reconstruire la France ! ■
Tribune diffusée dans la presse le 2 courant.
César n’est pas au-dessus de la grammaire mais l’ami Myard maltraite la syntaxe latine : ses « affidaverunt », forme conjuguée de l’infinitif « affidare », se traduirait « ils prêtèrent serment de fidélité ». Ce sont donc des affidés, tout simplement
«L’ami Myard» ne me semble pas avoir maltraité le latin en employant celui-ci comme il l’a fait : que des «affidés» eussent choisi d’être «suivistes» de celui à qui «ils prêtèrent serment de fidélité» me paraît traiter convenablement «la syntaxe latine». Tant et si bien que je ne comprends pas ce que veut dire Marc Vergier.