Oui, Kouchner, faites donc votre coming out comme on dit chez Act’Up, et vous verrez que vous vous sentirez mieux !
Ainsi donc, dès lundi matin, vous avez tenu à faire savoir urbi et orbi que vous étiez « un peu scandalisé » par le libre choix démocratique d’une majorité très franche de Suisses (57,5 % !).
Il n’y avait donc rien de plus pressé, et vous n’aviez donc rien de plus urgent à faire que de juger -et condamner sans appel- nos amis et voisins suisses ?
Il n’y a rien de dramatique, en ce moment sur terre, rien ne se passe de tragique qui requière votre présence et votre attention, pour que vous vous mêliez ainsi de ce qu’ont décidé librement et souverainement les Suisses ? La Corée du Nord, Le Soudan, la Chine, l’Iran, Cuba (et tous les autres): tout d’un coup, il n’y a plus ni oppression(s), ni goulag(s), ni tyrannie(s), ni dictature(s) effroyables et sanglantes ?
Eh bien non, du moins il semble, puisque vous n’avez rien de plus urgent à faire que de vous occuper de l’atroce ignominie dont les abominables Suisses – les pires monstres que la terre ait porté – se sont rendus coupables, et pour laquelle, c’est sûr, ils doivent être sévèrement châtiés…
Mais comment ne voyez-vous pas, monsieur Kouchner, que c’est vous qui êtes scandaleux ? Que c’est votre réaction qui est scandaleuse ? Et que le scandale, il n’arrive pas par les Suisses, mais par vous ?
Sur RTL, vous avez osé dire espérer que la Suisse puisse revenir « assez vite » sur cette décision, ajoutant « c’est une expression d’intolérance et je déteste l’intolérance ».
Mais qu’est-ce que c’est que cette ingérence dans les affaires intérieures d’un État souverain ? Et qu’est-ce qui vous y autorise ? Qu’est-ce que c’est que ce refus, donc cette remise en cause, de la démocratie puisque, le peuple souverain ayant tranché, vous affirmez haut et fort ne pas accepter sa décision, et désirer la voir remise en cause: mais par qui ? Quelle autorité y a-t-il au dessus du peuple souverain ? On attend avec gourmandise et délectation la réponse…
Le parti des Verts, hurlant avec les loups et allant dans le même sens que vous, Bernard Kouchner, a carrément déclaré envisager un recours devant la
Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg pour
violation de la liberté religieuse garantie par la Convention européenne des droits de l’homme.
Et la violation de la liberté souveraine du peuple souverain, ils y ont pensé, les Verts, et – accessoirement – vous, Bernard Kouchner, qui ne craignez pas de faire chorus avec eux ?
C’est vraiment terrible, un peuple qui vote mal… ça rend fou !…
Un panneau Stop devenu très expressif, près de cette mosquée de la banlieue de Genève…
MAIS QUI EST BERNARD KOUCHNER ?
(Selon un article paru en 2007 dans Junge Freiheit)
(…)Né en 1939 dans une famille de la grande bourgeoisie libérale du sud de la France, Bernard Kouchner a commencé par militer à l’Union des étudiants communistes (UEC), dont il deviendra l’un des dirigeants au milieu des années 1960. En Mai 68, il est l’animateur du comité de grève de la faculté de médecine de Paris. L’année suivante, un séjour en tant que médecin de la Croix-Rouge au Biafra, où se déroule une guerre civile qui fera plus d’un million de morts, le sensibilise à la cause « humanitaire ». En 1971, il participe à la fondation de l’association Médecins sans frontières (MSF), dont il est exclu en 1979. Il créera ensuite l’associations Médecins du monde, en 1980. Depuis, il n’a cessé de mener campagne dans les institutions internationales pour faire reconnaître la notion de « devoir d’ingérence ».
Il se décrit lui-même comme partisan d’une « gauche sociale-démocrate « , il est en fait la parfaite incarnation d’une conception de la politique éloignée de toute forme de réalisme ou de considération géopolitique. Le « devoir d’ingérence » tel qu’il l’a défini à partir de 1987, en liaison avec le professeur de droit international Mario Bettati, va très audelà du « droit humanitaire » né au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.
Son idée-clef est que les souverainetés nationales ne doivent plus primer sur les considérations morales formulées par la « communauté internationale » : toute « violation des droits de l’homme » doit permettre l’intervention d’acteurs extérieurs, les décisions des tribunaux internationaux devant s’imposer à tous les Etats. » La voilà, l’idée révolutionnaire, écrivait-il en 1993 dans un livre: que les droits de l’homme, et non pas les Etats régissent le monde » (…).