L’éditorial de Vincent Trémolet de Villers en une du Figaro de ce matin nous semble un constat lucide qui n’éparne personne. Ni le président de la République, suicidaire ou se pensant « stratège », ni la gauche, ni la droite libérale conservatrice généralement favorite choyée du Figaro d’antan. Les temps changent, parce que les forces ont changé et qu’elles penchent désormais du côté du camp national-patriote. Nous verrons bien jusqu’à quel point. Nous n’aurons donc pas à commenter cet édito d’esprit réaliste et honnête comme son auteur, nous semble-t-il. JSF
Par Vincent Trémolet de Villers.
« Au milieu coule une majorité. »
La politique n’est pas un jeu, c’est une matière sensible et dangereuse. Une dissolution d’impulsion peut provoquer des dégâts à la chaîne sans que personne puisse arrêter la mécanique de destruction. Nous y sommes. Les ministres zombifiés, les députés dépités, les conseillers désemparés : la majorité avance exsangue dans une bataille qu’elle ne s’attendait pas à mener et qu’elle a de fortes chances de perdre.
À gauche, l’esprit manœuvrier des trotskistes l’emporte sur la morale la plus élémentaire : oubliés, les déclarations équivoques sur Israël des Insoumis, l’antisémitisme d’atmosphère qui entache la gauche radicale. Le « nouveau Front populaire » ne s’encombre pas de principes, il veut un maximum de circonscriptions. C’est le génie de la gauche morale : faire des remontrances à la terre entière en piétinant allègrement les vertus qu’elle professe.
À droite, ce sont les retrouvailles avec les grandes déclarations et les querelles microscopiques, les accords signés entre chien et loup et les manifestes signés par une brochette de chefs à plumes. Après des années de silence, Laurent Wauquiez fait sa rentrée sur une bataille partisane ; après des mois de présidence, Éric Ciotti scelle une alliance que refusent ses grands élus, mais qui enchante ses militants.
Au gouvernement, les ministres puisent dans les analogies paresseuses et absurdes : « collaboration », « Munich », « fascisme » pour dénoncer une clarification qu’Emmanuel Macron appelle depuis longtemps de ses vœux et qui se déroule sous nos yeux. Les demi-habiles qui conseillent le chef de l’État se frottent les mains en admirant les effets de sa folle décision : une gauche qui humilie Raphaël Glucksmann, une droite qui s’entredéchire, mais ils ne voient pas qu’ils sont les premières victimes de cette partie de chamboule-tout. Le dépassement voulu par Emmanuel Macron rétrécit comme peau de chagrin, et le clivage gauche-droite, dont le chef de l’État avait prononcé le requiem, renaît sous une forme plus tranchée et plus radicale. Un bloc sous la tutelle de Marine Le Pen, un autre sous celle de Jean-Luc Mélenchon et au milieu coule une majorité. ■
Pour une fois, une bonne et prompte décision du Président après son échec (échec à la mesure de son engagement dans cette campagne) : la dissolution de l’Assemblée « COVID ».
Qui n’a pas applaudi à ce que pouvait espérer le peuple Français !
(Cela ne changera cependant pas le « profil » d’E.Macron avec son aptitude de pêcheur en eaux troubles, eaux qu’il trouble lui même .)
Le Figaro parle de la majorité qui coule au milieu du bloc MLP et celui de JLM (comme s’il y avait équivalence !) ; est ce vraiment la majorité cette eau tiède qui coule entre les dits blocs ?