L’éditorial de Vincent Trémolet de Villers en une du Figaro de ce matin nous semble digne ; à la hauteur des circonstances et des enjeux qui sont simplement ceux de la France et de sa survie. Ce que Macron refuse d’admettre c’est que les temps ont changé, que les rapports de force ont changé et que les forces, solides, unies, déterminées, face à des coalitions hétéroclites et fragiles, penchent désormais du côté du camp national-patriote. Nous verrons bien jusqu’à quel point. JSF
Par Vincent Trémolet de Villers.
« Les combines emportent tout. Les enjeux sont abyssaux, les jeux tactiques, minuscules. »
On pensait avoir épuisé la plasticité du macronisme. Avant-hier c’était balle au centre, hier c’était à droite toute, aujourd’hui c’est cap à gauche…
De Jupiter à Jospin. Du dépassement au retour de la gauche plurielle avec, comme en 1997, Jean-Luc Mélenchon sur le motif. On pensait avoir épuisé la plasticité du macronisme, on découvre que ce caméléon peut prendre toutes les couleurs du Rubik’s Cube ? Avant-hier, c’était balle au centre, hier c’était à droite toute, aujourd’hui c’est cap à gauche. Cela fait longtemps que ces projets de coalition échouent sur les rives de l’Assemblée, mais cette fois, puisque le RN est en face, l’Élysée rêve d’une forme nouvelle du Conseil national de la Résistance. Un CNR sans guerre, sans occupation, sans nazis, c’est quand même plus confortable…
On s’étonnera d’un président qui a voulu, selon son pouvoir discrétionnaire, redonner la parole au peuple juste après qu’il a parlé, et qui ensuite manœuvre de toutes ses forces pour que cette parole n’ait aucun écho. Devant une pensée aussi complexe, l’esprit commun ne peut que rendre les armes. Il lui reste pourtant un peu de lucidité pour s’étonner de l’absence sidérante depuis trois semaines de la moindre remise en question, de la plus simple réflexion de fond. On a compris que le RN était le pivot de toute nouvelle initiative politique, qu’il fallait le combattre, l’endiguer, le réduire. Pour cela, on a entendu « nouvelle majorité », « ni-ni », « front républicain », alliance contre « l’extrême droite », mais personne ne semble se poser la question toute bête : pourquoi un parti que l’on présente comme repoussant et dangereux exerce une telle attraction ?
La réponse est simple : il est le réceptacle des inquiétudes que nourrissent l’immigration, l’insécurité, le déclassement économique. On aurait pu croire que, dans cette campagne, le président, ses ministres, les prétendants pour 2027 concentreraient toute leur énergie sur ces questions décisives. Qu’ils répondraient à cette insurrection civique par un discours de vérité non pas sur la meilleure façon de « faire barrage », mais sur les frontières, l’autorité, l’école, l’islam politique, l’inflation, la dette. Las ! Les combines emportent tout. Les enjeux sont abyssaux, les jeux tactiques, minuscules. Ce n’est pourtant pas le RN qui doit obséder les esprits, guider les projets, mais la France. ■
En 2017 l’élection de macron a été une comédie
En 2022 sa réélection fut une farce
La dissolution de 2024 est une grotesque bouffonnerie
La situation de la France, aujourd’hui, tient de la tragédie.
Il faut aussi garder à l’esprit que « les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît » (Michel Audiard)