L’éditorial de Vincent Trémolet de Villers en une du Figaro de ce matin est sans doute ce qu’on peut y écrire de mieux et de plus lucide sur les circonstances immédiates et sur les enjeux qui sont simplement ceux de la France et de sa survie. Ce que Macron refuse d’admettre c’est que les temps ont changé, que son idéologie échoue en France et ailleurs, que les rapports de force ont changé et que des forces solides, unies, déterminées, face à des coalitions hétéroclites et fragiles, penchent désormais du côté du camp national-patriote. Nous verrons bien jusqu’à quel point. JSF
Par Vincent Trémolet de Villers.
Il faudrait la férocité joyeuse, l’ironie tendre de Benoît Duteurtre pour poser un peu de poésie sur ce triste tableau. Les piétons qui doivent montrer un QR Code pour traverser les rues encombrées de barrières métalliques, les milliers de policiers quadrillant un Paris Potemkine déserté par ses habitants pendant que la violence continue sa besogne à deux pas du Père-Lachaise ou à Nice…
Imperturbables, les politiques transforment la course aux places, aux gyrophares, aux logements de fonction en discipline olympique. Le pouvoir exécutif est en apesanteur ; le règlement de l’Assemblée, renvoyé au musée ; le résultat des élections, déjà effacé: les petits calculs continuent comme si de rien n’était mais ils fanent avant même l’éclosion ; c’est l’automne du pouvoir en plein mois de juillet. La majorité des Français, déjà fatiguée des tours de manège où les membres des trois blocs essayent d’attraper la queue du Mickey, détournent la tête. Les citoyens ont voté trois fois mais pour quel résultat ? Ils ont repris leurs affaires courantes. Ils ont compris que les plus ingénieuses combinaisons restent impuissantes devant une situation inextricable. Voici pourquoi.
Tout pouvoir est en sursis
La période est parlementaire mais notre régime présidentiel. L’élection suprême pèse sur toutes les décisions. Autrement dit, personne ne sacrifiera ses chances pour 2027 (ou avant) pour bricoler une coalition, un gouvernement d’obsolescence programmée.
L’absence de majorité pourrait favoriser la fonction représentative de l’Assemblée mais la distorsion entre le vote des Français et l’Hémicycle montre que nous en sommes loin. Nous avons le pire de la Ve (l’obsession présidentielle) et de la IVe (l’instabilité parlementaire). Si l’on ajoute l’anathème à l’endroit du RN (privé de la poignée de main des Insoumis) qui congèle cent quarante députés, toute solution ne peut être que provisoire, tout pouvoir est en sursis.
En attendant, il faut parer au plus urgent: éviter la gauche à Matignon ; tenir le rang de notre nation durant la quinzaine des Jeux. Ensuite, Emmanuel Macron retrouvera le mur de la réalité: il n’y a pas de majorité, il ne peut pas se représenter, l’état du pays interdit la procrastination. Il mesurera qu’il n’a pas dissous l’Assemblée mais son second mandat. ■
Pour des perspectives plus larges et à plus long terme, dans la perspective d’une politique d’Action Française, voici ce que JSF avait écrit à la veille des élections européennes qui ont ouvert, au fond, le processus politique en cours….
Espérances légitimes et angor patriae
Ce jour précède de peu l’épisode électoral de dimanche qui, sans être immédiatement décisif, devrait tout de même offrir le spectacle, attendu, annoncé, espéré, d’une sévère déroute du camp d’Emmanuel Macron et surtout donner un signal fort de la volonté du peuple français de ne pas mourir.
Volonté marquée en outre par l’émergence heureuse et manifeste d’une nouvelle et nombreuse jeunesse patriote. La constitution d’un bloc patriote d’au moins 50% des Français avec un fort contingent de jeunes engagés semble désormais difficilement réversible quelles que puissent être les éventuelles péripéties politiciennes et partisanes futures. Le sentiment national qui a été réveillé, formé, soudé par l’effort de quelques uns et, surtout, par les circonstances, ne semble plus risquer de s’éteindre. IL est devenu une donnée politique majeure. Voilà qui peut constituer un légitime motif d’espérance française. D’autant que ce même phénomène parcourt toute l’Europe.
Reste que si l’on observe point par point l’état réel de la société française et l’ensemble des menaces, internes et externes – dont certaines sont hautement « existentielles » – qui pèsent sur le Pays, l’optimisme n’est pas de mise du tout, quoi qu’Emmanuel Macron puisse affecter. Que d’ailleurs personne ne croit plus.
« L’angor patriae » comme disaient nos anciens aux heures des plus graves périls, l’angoisse pour la patrie, est, face aux réalités, ce qui nous étreint naturellement. Du moins ceux parmi les Français qui ont une conscience citoyenne.
Ce qui est posé aujourd’hui c’est la question même de la destinée de la France dans le monde qui vient. Depuis sa fondation, l’Action Française n’a pas eu d’autre objectif que de contribuer à l’existence, à la pérennité et même à la grandeur de la France.
J’ai grande confiance dans la génération qui arrive aux créneaux :elle n’est ni droguée ni roulée dans le wokisme et autres dérives facisantes et haineuses.
Comment un pays qui fut la vitrine du monde, peut il sombrer aussi profondément. Mon Dieu, quand allez vous redonner à la France, un homme d’état digne de ce nom, notre Roi serait tellement le bien venu. Nous avons heureusment une belle jeunesse qui est un signe d’espérance.