« La baisse du pouvoir d’achat est voulue par les financiers apatrides »
Par François Schwerer.
On ne crée de la richesse nationale qu’en achetant des produits nationaux, et on ne produit que s’il y a du travail, et pas des subventions. Endettés par une folle politique de redistribution, prisonniers d’une UE qui ne songe qu’à importer des produits bon marché, les Français ne pourront pas acheter plus.
Lors de la dernière brève campagne électorale, tous les partis ont rivalisé en prétendant redonner du pouvoir d’achat aux Français. Chacun a proposé ses recettes, auquel nul ne peut croire. En admettant qu’elles soient mises en application ces mesures auront pour effet, au mieux de différer un peu le moment où ce pouvoir d’achat va commencer à chuter, au pire d’en masquer la réalité le temps que ceux qui seront élus puissent en être tenus pour responsables et en supporter les conséquences. Dans cet affrontement verbal, nul souci de la France, nul intérêt porté aux Français, juste l’objectif de grappiller quelques voix supplémentaires et d’acculer l’adversaire à la faute.
La baisse du pouvoir d’achat est inévitable
Au cours de la campagne, les uns ont promis d’augmenter largement le SMIC et de bloquer le prix des produits de première nécessité tandis que les autres prévoyaient de baisser la TVA sur le prix des produits énergétiques. Au milieu, loin de tous les extrêmes, les sortants, oublieux de toutes les dépenses qu’ils ont engagées (vis-à-vis de l’Ukraine ou pour lutter contre le « dérèglement climatique »), se réfugiaient derrière l’annonce de la baisse du prix de l’électricité, non décidée par eux et en omettant de dire que cette baisse de 15 % venait après une hausse de plus de 45 %. Autant de promesses, autant de leurres.
Comme il est difficile de croire qu’aucun de ces partis ne compte d’économistes parmi leurs conseillers, force est de constater qu’ils se sont mis implicitement d’accord pour ne présenter aux électeurs qu’une réalité tronquée. Car le pouvoir d’achat repose sur deux bases fondamentales : la quantité des biens et services disponibles à l’achat et la quantité des moyens d’acquisition (autrement dit des revenus et des capitaux disponibles). Or lorsque les partis ont « communiqué » sur le pouvoir d’achat ils se sont uniquement intéressés aux moyens d’acquisition. Mais on aurait beau posséder de très nombreux moyens de paiement, s’il n’y a rien à acheter notre pouvoir d’achat sera nul. Nul ne saurait acheter ce qui n’a pas été produit. Et pour produire, il faut travailler. Pour que la quantité de monnaie disponible représente un véritable pouvoir d’achat il faut qu’elle ait été acquise par la production de biens utiles et non par des subventions, des aides ou des emprunts de consommation.
Il découle de cette observation deux conséquences auxquelles nul parti ne fait référence. La première est qu’il faut que les biens disponibles à l’achat soient immédiatement disponibles sur le marché national où ils ont été produits et non qu’ils soient importés. S’ils sont importés, leur acquisition ira simplement augmenter le pouvoir d’achat de ceux qui les ont produits… à l’étranger ! Dès lors l’augmentation du pouvoir d’achat global d’une population suppose que toute cette population participe à cet enrichissement par son propre travail. La seconde est que tout travail, au-delà de son utilité sociale participe à l’enrichissement de tous. Ceux qui produisent des normes sont peut-être utiles pour la qualité des services et produits vendus, mais ils ne participent pas à leur création. Ceux qui contrôlent l’application de ces normes sont peut-être utiles à la sécurité publique et à la santé de tous, mais ils n’augmentent en rien le pouvoir d’achat. Quant aux chômeurs et aux « migrants » accueillis pour des raisons humanitaires, ils sont peut-être utiles pour rappeler aux hommes leur devoir de solidarité mais ils ne permettent en rien d’augmenter le pouvoir d’achat de la population laborieuse, bien au contraire.
Au-delà de tout jugement moral ou politique, force est de constater que l’indemnisation des chômeurs, la mise en œuvre de l’aide médicale d’urgence, le paiement des retraites, l’accueil des réfugiés, le financement des études, la prise en charge des inspecteurs et autres contrôleurs, pèsent sur le pouvoir d’achat des producteurs. Si pour satisfaire les envies des consommateurs, on fait venir des produits du reste du monde, soit on est capable de les payer avec les moyens que l’on dégage des exportations soit, en accroissant les dettes, on obère le pouvoir d’achat futur ou celui des générations à venir (si on est assez égoïste et habile pour faire « rouler la dette » suffisamment longtemps).
La baisse du pouvoir d’achat est voulue par les financiers apatrides
Ce qui n’a pas été non plus pris en compte lors de cette campagne électorale, c’est la dégradation de la note de la France par l’agence de notation apatride Moody’s. Il ne s’agit pas ici de discuter le bien-fondé de cette note, ni même d’en discuter la légitimité mais simplement d’en mesurer les conséquences. Cette note est importante lorsque deux conditions sont réunies : la première est que les Pouvoirs publics aient laissé le pays s’endetter de façon importante, peu importe la raison ; et la deuxième, que cette dette ait été souscrite, non par la banque nationale d’émission – qui n’existe plus depuis le traité de Maastricht – mais par des emprunts auprès de financiers internationaux dont le seul objectif est de s’enrichir personnellement sans tenir compte de ce qu’il advient des surendettés auxquels ils ont prêté.
Ce qui préside donc à l’attribution de la note financière d’un pays c’est sa capacité à rembourser à première demande. Jusqu’à présent la note de la France était bonne parce que les prêteurs apatrides avaient confiance en la capacité des Pouvoirs publics à augmenter les impôts ou à confisquer l’épargne de précaution accumulée par les citoyens, voire à leur donner en garantie des éléments de patrimoine qu’ils auraient pu exploiter pour leurs profits exclusifs. Si la note de la France a été abaissée, c’est parce que l’agence de notation a considéré que la confiance n’étant plus là et la dette étant déjà très (trop ?) importante, à 110 % du PIB pour celle qui est comptabilisée, le Gouvernement risquait de se heurter à une difficulté nouvelle pour accroître encore la charge fiscale. Mais en abaissant la note de la France, elle donne un signal aux prêteurs : vous devez augmenter les taux des crédits que vous accordez à la France. Donc, avant même de songer à pouvoir rembourser ce qui est dû, il va falloir faire face à une augmentation de la charge de la dette ; et le poids croissant de ces intérêts va peser automatiquement sur le pouvoir d’achat des Français.
La baisse du pouvoir d’achat est nécessaire à la Commission européenne
La Commission européenne, en examinant la situation économique de la France, se trouve face à deux évidences. La première est la plus facile à observer : il s’agit de l’appartenance de la France à la zone euro, au fait qu’elle a signé l’accord selon lequel son déficit annuel ne doit pas dépasser 3 % du PIB et ses dettes accumulées doivent être inférieures à 60 % de ce même PIB. Or depuis longtemps, la France ne respecte pas les engagements qu’elle a pris, pire qu’elle avait à l’époque imposés à ses partenaires. La seconde, moins immédiatement compréhensible, concerne le fait que la France a abdiqué entre les mains de la Commission européenne sa souveraineté en matière d’accords commerciaux internationaux et plus généralement en matière de libre-échange. Si encore ces accords ne conduisaient pas à favoriser une concurrence déloyale vis-à-vis des entreprises nationales, on pourrait en discuter. Mais les agriculteurs français, par exemple, ne peuvent pas lutter à armes égales avec les éleveurs de poulets et apiculteurs ukrainiens, avec les fournisseurs de viande ovine et de lait néo-zélandais, avec les producteurs de bovins canadiens, avec les betteraviers belges ou les fraisiculteurs espagnols. Or tous ces produits sont proposés aux consommateurs français en leur faisant miroiter des prix bas. En les acquérant ces consommateurs pensent préserver leur pouvoir d’achat alors qu’en fait ils l’obèrent un peu plus : l’argent qu’ils dépensent ainsi sert en effet à augmenter le pouvoir d’achat des producteurs étrangers et contribue à déstabiliser un peu plus la balance des paiements de la France. Ce qui se traduira in fine par une dette supplémentaire qu’il faudra bien rembourser un jour.
En flattant les plus bas instincts de nos concitoyens, en leur faisant croire qu’ils pourront continuer ainsi à tout acheter quand ils en auront envie et cela sans jamais se priver, ni sans travailler plus ou mieux, tous les partis s’unissent dans une même tromperie des Français, ce qui est inhérent au système démocratique en vigueur. Dans cette course à l’échalote, ils ne sont pas près de ralentir parce qu’il est une réalité propre à la nature humaine qui est que les désirs sont insatiables et que dès que l’un d’entre eux est satisfait, un autre vient s’imposer. On ne permettra aux Français de retrouver du pouvoir d’achat qu’à deux conditions : d’abord qu’ils produisent plus ; ensuite qu’ils apprennent à discipliner et hiérarchiser leurs désirs, ce qui suppose par ailleurs la remise en cause des sollicitations permanentes d’une publicité bien souvent mensongère. ■ FRANÇOIS SCHWERER
Dernier ouvrage paru…
Et encore on ne prend pas en compte les transferts d’argent de la main d’œuvre immigrée à l’étranger ce qui revient à importer une partie du produit prétendument fabriqué en France
Comparez le coût des objets de première nécessité avant l’euro et aujourd’hui!
L’euro aurait du s’appeler le roi ou même le pet tellement l’odeur en est répugnante
Le rot
Fichu correcteur