Bernanos n’est pas un penseur dans l’ordre de la philosophie politique ou de l’Histoire comme Maurras et Bainville mais il ressent les ressorts profonds de la modernité, la cerne et la combat avec cette fureur existentielle qui l’a animé sa vie durant, jusqu’à son terme. Au moins en esprit, si ce n’est toujours en actes, c’est un Croisé !
Pierre Boutang, rêvant d' »une monarchie moderne ou affrontée au monde moderne » avait écrit quelque chose d’assez semblable en conclusion de son Reprendre le Pouvoir (1977), dont le titre était un faux-ami : « Notre société n’a que des banques pour cathédrales ; elle n’a rien à transmettre qui justifie un nouvel « appel aux conservateurs » ; il n’y a, d’elle proprement dite, rien à conserver.«
La posture anti-moderne en un sens qui n’a rien à voir avec archaïsme ou retour en arrière, pourrait bien être celle qui s’impose le plus clairement en nos temps de décadence et de dérèglement extrêmes. ■