Par Gabrielle Cluzel.
Cet article bienvenu est paru le 29 juillet dans Boulevard Voltaire. Nous ne le commenterons pas. Il se suffit.
Le scandale de la parodie de Cène a presque éclipsé l’épisode sordide de la décapitation de Marie-Antoinette.
Il y aurait pourtant tant à dire. La trahison, d’abord, parce que les parents ont été honteusement pris en traîtres. L’ouverture des JO est censée être un événement familial, que l’on regarde sur le canapé tous ensemble, petits et grands. Il fallait préciser, alors, que cette « ouverture de JO » n’était pas tout public mais interdite aux moins de 16 ans. Imaginez le choc pour des enfants de 8 ans, forcés de regarder, sans crier gare, cette tête guillotinée. Certains, pour justifier cette scène, claironnent qu’elle fait partie de l’Histoire de France. Certes. Mais les pays organisateurs ont à cœur de montrer les hauts faits de leur Histoire, pas le fond de cuve, ce dont on a honte. Les Américains ne montreront pas Hiroshima ni les Allemands les camps de concentration, surtout pas de cette façon festive, en en tirant gloriole : le feu d’artifice de sang sonnait, et c’était le plus troublant, comme une réjouissance.
Or, si cette extrême gauche, si attachée à l’abolition de la peine de mort, fût-ce pour les pires monstres, était logique, elle déplorerait cette face sombre de la Révolution. D’autant plus lorsqu’elle se traduit par un féminicide, après un procès inique et des accusations mensongères perpétrées par des hommes, qui détestaient Marie-Antoinette parce qu’elle était étrangère. On peut au moins reconnaître à Jean-Luc Mélenchon une certaine cohérence, qui n’a pas apprécié la scène. En revanche, toutes nos féministes institutionnelles ont a-do-ré !
L’un des point communs spécialement inquiétant entre l’extrême gauche et les terroristes islamistes est l’appétence décomplexée pour la décapitation. Pauvre Marie-Antoinette ! Faut-il n’avoir jamais lu Stefan Zweig pour ne ressentir aucune compassion pour celle qui, née Sissi ou Lady Di allergique à l’étiquette – notons, au passage, que son refus des codes inhérents à sa charge ne fut pas pour rien dans la rancune du peuple : ceux qui nous gouvernent, dévorés par la passion obsessionnelle de casser ces codes, devraient s’en souvenir -, est morte non seulement comme une reine mais comme Reine, autrement appelée sainte Régine ou Réjane, martyre gauloise des premiers siècles convertie au christianisme qui fut décapitée. Animée, comme elle l’a écrit dans sa dernière lettre à Madame Élisabeth, sa belle-sœur, par la la foi – « Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle où j’ai été élevée et que j’ai toujours professée » -, l’espérance – « celle de montrer la même fermeté que [son époux] dans les derniers moments » – et la charité à l’endroit des Français : « Que mon fils n’oublie jamais les derniers mots de son père que je lui répète expressément : qu’il ne cherche jamais à venger notre mort ». Le moins que l’on puisse dire est que la France ne lui en sait aucun gré, qui l’a exposée, sanguinolente, chantant « Ah ! ça ira, ça ira, ça ira ! Les aristocrates, on les pendra ! », comme si elle reniait les siens. Sauf à voir en ce choix un involontaire hommage du vice à la vertu : avec sa tête sous le bras, elle fait figure de sainte céphalophore. Et si c’est elle, plutôt que son royal mari, qu’a choisie le metteur en scène, c’est bien qu’il lui reconnaît confusément un charme glamour, adapté à un événement festif.
C’est toute l’élégance à la française, qu’on a assassinée
Si les Français savaient un peu plus d’elle que son surnom – « Madame Déficit » et sa citation apocryphe « Ils n’ont pas de pain ? Qu’ils prennent de la brioche ! » -, par exemple son immense amour maternel et son indicible souffrance à la mort du dauphin, si joliment racontée dans le conte éponyme d’Alphonse Daudet, ils auraient pour elle la même faiblesse qu’ils nourrissent pour la princesse de Galles : comme Kate, Marie-Antoinette n’était pas élégante, elle était l’élégance – comment en témoignent pour la postérité ses innombrables portraits. L’élégance à la française, jusque dans les mœurs : sur l’escalier de l’échafaud, ayant marché par inadvertance sur les pieds du bourreau, Marie-Antoinette lui a demandé pardon.
Finalement, dans un spectacle placé sous le signe de la vulgarité et de la déconstruction, cette décapitation renouvelée de Marie-Antoinette n’est pas si mal trouvée. C’est toute l’élégance à la française qu’on a assassinée, ces mœurs que l’anglais Burke disaient les plus policées d’Europe qu’on a enterrées devant le monde entier. Un monde entier qui, lorsqu’il vient chez nous, n’a rien de plus pressé qu’aller admirer, à Versailles ou au Trianon, cet acmé délicat de grâce et de raffinement imaginé par… Marie-Antoinette.
Qui, au gouvernement, a bien pu valider ça ? ■ GABRIELLE CLUZEL
Tout ce que vous dies est vrai, mais bien heureusement il y a aussi les Dames de France qui sont l’élégance de la grâce, de l’esprit et coeur, et vous en faites partie !
Il est grand temps d’en parler..si Dieu a le Pape pour le défendre ( plutôt mollement!) La reine martyre n’a personne et son image maquillée à outrance tenant sa tête est une ignominie. J’ai été écœurée par un Macron qui ose dire avec son penchant pour les LGBTQA (qu’on peut constater tout au long de cette cérémonie ) était à l’image de la France. Se servir de l’Histoire pour en extraire la Terreur ne représente pas notre pays et cette image contribue à creuser encore davantage le fossé entre les Français . Si c’était une réaction maligne contre Philippe de Villiers et sa réussite du Puits du Fou c’était fort réussi.
Effectivement Marie-Antoinette et Louis XVI devraient être béatifiés et peut-être, si Dieu veut, canonisés. L’Eglise orthodoxe en a fait ainsi pour Nicolas II et sa famille. Quant a l’organisateur de cette vilénie il siège à l’Elysée, Jolly et Boucheron n’en sont que les exécutants.
Encore une preuve, s’il en fallait, qu’un président républicain, et Macron en particulier, n’est pas et ne peut pas être celui de tous les Français.
Je crains le pire pour la « cérémonie » de clôture!
Belle pensée que de suggérer la béatification de la Reine Marie-Antoinette !
Dommage que « Je Suis Français » ne connaisse pas le Blog du Souvenir Chouan de Bretagne qui a réagi dès le 27 juillet au matin à cette scandaleuse ignominie à laquelle trois articles ont été consacrés.
Sans oublier les « oubliés » de la Terreur à Orange en 1794 auxquels seul le Souvenir Chouan de Bretagne a rendu hommage au fur er à mesure de ces jours odieux.
Les mots me manquent pour dire l’admiration pour le magnifique tirade de Gabrielle CLUZEL
Merci à Gabriel Cluzel de remettre les pendules à l’heure et sérieusement, c’est à dire de regarder en face son ‘histoire.N’oublions que derrière Marie-Antoinette la femme, la mère , et la Reine outragée se tient en retrait le petit Roi du Temple, lui aussi odieusment outragé, comme enfant et comme Roi. Ne tient-il pas mystérieusement notre sort entre nos mains? Ne voyions -nous pas, que tous les régimes issus de sa mort indigne, se décomposent les uns après les autres? . .Combien de temps n’aurons -nous pas le simple courage .de soulever la dalle de son tombeau , comme la Russie post communiste l’a fait pour la famille du Tsar, et lui rendre un hommage de réparation? Le courage de dire définitivement non à cette cérémonie indigne qui laisse à toute personne de cœur un goût détestable.
C’est maintenant le temps impératif de citer Léon Bloy :
«Marie-Antoinette monte dans l’apothéose de son ignominie, couronne en tête, sceptre en main et les deux pieds sur les trois cent mille fronts des spectateurs de son supplice. L’ignoble couperet apparaît comme un labarum et change l’Histoire. Tu vaincras par ce signe, ô XIXe siècle!
Jusqu’à ce jour, 16 octobre 1793, on avait bien vu des reines décapiter des reines, on n’avait pas vu de reine guillotinée juridiquement par la Canaille, cette goujate majesté des temps actuels. Un tel arrêt ne devait pas manquer à la jurisprudence des abolisseurs de Dieu.
C’est l’inauguration d’une société et la fin d’un monde, dit-on. Moi, j’y découvre LA FIN DE LA LOI SALIQUE et c’est ce que n’a pas vu la grandiose imbécillité révolutionnaire.
Marie-Antoinette a fait comme saint Denys. Elle a ramassé sa tête coupée et elle s’est mise à marcher et à régner toute seule, cette tête à la main. Règne durable, celui-là, que ne pourront désormais abolir, ni les émeutes, ni les échafauds, ni les fusillades, ni les mitraillades, ni les incendies des capitales.
La Reine Guillotinée, première du nom, règnera par-dessus tous les diadèmes des empereurs et des rois et par-dessus le tortil d’abjection de nos burgraves parlementaires. Cela, jusqu’à ce que s’éteigne en Europe le dernier cœur du dernier homme, la dernière pudeur de la dernière femme et la suprême étincelle des chevaleresques indignations de la conscience chrétienne !»
(«La Chevalière de la Mort», in “Œuvres de Léon Bloy” t. V, Mercure de France, 1966, pp. 24-25.)
Je partage entièrement les propos de Mme Cluzel, je n’ai pas regardé cette cérémonie et je ne le regrette pas
d’ailleurs !
Je partage aussi bien des commentaires suite à cette article.
Yann Corfmat / 49260 Montreuil-Bellay
Continuons de nous indigner devant cette horreur : honteux pour la reine, honteux pour la mère, honteux pour la femme !
L’horrible mot féminicide, va bien avec l’affreux portrait représenté !
Commentons en boucle cette abomination !
Et glorifions les Dames de France …Marie-Anne n’est pas Marianne !
Pour Cincinnatus: Quelle est la responsabilité du Président Macron dans le spectacle de Marie-Antoinette guillotinée , tenant sa tête entre ses mains et chantant le « ça ira »?
Je suis tout-à-fait d’accord avec l’indignation que provoque ce « spectacle » mais faut-il accuser le Chef de l’Etat, le vilipender à toute occasion quelle que soit l’opinion que nous pouvons avoir sur son action,
Il est impossible que , pour une manifestation d’importance mondiale ,dans laquelle la Francenjouait sonnprestige , le chef de l’Etat n’ait pas été au courant . Je vais plus loin , ayant appris depuis 7 ans ce qu’il a dans la tête (càd ce qui a mis le sinistre Attali) , cette pantalonnade (si on peut dire) ne peut qu’avoir été approuvée par Foutriquet . Et si on en a douté , il suffit de revisiter ces 7 ans de scandale , d’insultes envers les français , et de trahisons pour s’en convaincre .
Comment tous ces « beaux esprits » auto proclamés peuvent-ils glorifier l’assassinat légalisé de la Reine avec leur refus de la peine de mort pour les pire salauds: tueurs d’enfants………..
Comme d’autres personnes l’on signalé: la Reine a été condamnée comme étrangère, femme libre, et le 26 Juillet dernier comment des misérables ont-ils pu présenter cette saloperie lors de la cérémonie d’ouverture des J O, alors que l’esprit olympique c’est la paix et la fraternité….. durant le temps des jeux
Après tous ces dires le dictateur, pardon le napo IV ou V comme on veut, et toujours en action.
Merci !
Il fallait le dire, c’est dit, et bien dit !
Amis, continuons, du haut du ciel la Reine nous observe, et son beau visage est baigné de ses larmes de gratitude.
Nous, les Royalistes lui attribuons la Médaille d’Or !
Il serait étonnant, et Dagobert a raison d’ en parler, que le Président de la RF n’ait pas eu connaissance, avant diffusion, de cette présentation, compte tenu de l’audience planétaire prévisible, des invités de haut rang ( chefs d’ État dont Monarques), du caractère exceptionnel et prestigieux -quoiqu’on en pense- de l’événement.
Et puis, c’est le Chef de l’Etat ( français) donc le responsable de toute façon .
Qui en douterait ?
Vous faites bien de le préciser et vous avez raison !
Merci pour Elle !