Paru hier au JDD, c’est un article en principe consacré aux perspectives d’un retour d’influence qui s’ouvriraient aux Républicains, mais qui débouche en réalité sur le constat qu’il n’est question que de combinaisons d’appareils en lutte pour leur survie. Et ce, qui plus est, dans un contexte où, « sous l’irénisme du moment olympique prospère la déshérence d’un régime sans gouvernail et aux prises à des vents de « gros temps ». Lucidité louable qui situe la « crise » au niveau qui convient : crise de régime et, plus gravement, crise de société et crise de civilisation. Cela n’appelle pas les combinaisons. Mais plutôt « les grands remèdes ». Ceux que les Français n’ont jamais su imaginer ni prévoir. Mais qui adviennent pourtant un jour ou l’autre sous la pression des nécessités, plus fortes toujours que les « lois » et « systèmes » en vigueur.
« Il y aura peut-être un gouvernement à la sortie de l’été mais tout laisse à penser qu’il ne sera que de circonstances, sans colonne vertébrale, ni ressort suffisant pour prétendre être à la hauteur de la double crise, politique et institutionnelle, qui traverse la France. »
CHRONIQUE. Malgré leur faiblesse électorale, Les Républicains canal historique occupent une position stratégique dans les négociations en vue de constituer un nouveau gouvernement. Or, une alliance avec les macronistes risquerait de diviser davantage le parti et de booster le RN, analyse notre chroniqueur Arnaud Benedetti*.
Les Républicains vont-ils conclure un contrat de législature avec le bloc macroniste ? C’est à ce stade, une fois la liesse olympique retombée, et la question de la gouvernabilité du pays à nouveau posée, l’une des hypothèses qui pourrait se dessiner pour sortir de l’impasse institutionnelle dans laquelle le pays est entré au soir du second tour des élections législatives. Reste à savoir si cette perspective est crédible d’une part et d’autre part, s’il est dans l’intérêt des LR d’entrer en voie de coalition avec le parti présidentiel.
À la première des interrogations, il est possible de répondre par l’affirmative, car à brève échéance, s’il veut s’extirper du mauvais pas dans lequel il s’est mis en procédant à une dissolution hasardeuse, le chef de l’État n’a pas d’autre issue que de rechercher un accord avec cette droite qu’il n’a cessé de vouloir aspirer et fractionner depuis 2017. Jamais aussi faibles électoralement, les LR n’auront peut-être jamais été aussi forts politiquement depuis le début de l’ère Macron.
Pour autant, tout l’enjeu consiste à savoir si leur électorat restant leur a donné mandat pour servir de béquille à un président de la République dont tout l’objectif du moment, Jeux olympiques aidant, consiste à faire diversion, à banaliser une situation qui ne l’est nullement et à faire ainsi comme si « de rien n’était ». En installant un climat anesthésique sous couvert d’enthousiasme populaire et sportif, le locataire de l’Élysée, courant après les athlètes et leurs victoires, s’attache ainsi à préparer l’opinion à une manœuvre de contournement des résultats électoraux qui l’ont défait pour mieux se maintenir, lui et ses soutiens, au pouvoir.
À défaut de parvenir dans l’immédiat à fracturer le bloc de gauche qui revendique non sans une forme de culot le poste de Premier ministre, Emmanuel Macron opère sur sa droite afin de « cranter » le minimum minimorum d’une majorité relative. De son côté, le dernier carré parlementaire des LR, conscient de la position stratégique qui est la sienne dans le nouvel hémicycle, s’évertue à faire fructifier une opportunité à laquelle il ne s’attendait pas forcément dans le maelström électoral déclenché par le chef de l’État. Nécessité faisant loi, il offre à ce dernier une ligne de convergence, au travers d’un contrat législatif, pensé en l’espèce comme une sorte de soutien sans participation à partir d’un certain nombre d’axes programmatiques.
C’est dans ce contexte où les arrière-pensées des uns le disputent à l’urgence de l’autre, que s’échafaude le projet d’un compromis susceptible de donner un gouvernement à un pays dont le vote des électeurs a rendu un verdict sans ligne claire. C’est cette absence de clarté qui rend aujourd’hui la tâche de ceux qui s’astreignent d’un côté comme de l’autre à chercher une échappatoire à une configuration excessivement contrainte, pour le moins impraticable, voire impossible. Vu de l’opinion, le risque est grand que le moment venu, l’horizon de cette perspective apparaisse pour ce qu’elle est : au mieux une cote mal taillée, au pire une combinaison d’appareils en lutte pour leur survie.
Nouvelles dissensions à venir chez LR ?
L’équation par ailleurs tend à se complexifier dès lors qu’en viendrait à se dessiner l’idée de nommer à Matignon une personnalité issue des LR comme Monsieur Bertrand. Cette éventualité transformerait de facto le contrat législatif en contrat de gouvernement, une épure différente de celle proposée par Laurent Wauquiez et dont on mesure qu’elle est susceptible de créer des dissensions au sein même des républicains, certains d’entre eux considérant vraisemblablement et non sans raison que cette construction offrirait sur la durée un carburant de premier ordre à la progression du RN à l’horizon 2027.
Tout compte fait, la conjoncture à ce stade ne se prête à aucune martingale non seulement satisfaisante mais viable. Il y aura peut-être un gouvernement à la sortie de l’été mais tout laisse à penser qu’il ne sera que de circonstances, sans colonne vertébrale, ni ressort suffisant pour prétendre être à la hauteur de la double crise, politique et institutionnelle, qui traverse la France. En 2022, le pays n’était gouvernable qu’aux forceps ; il se pourrait qu’il se précipite après le résultat des législatives de juillet dans une ingouvernabilité chronique… Sous l’irénisme du moment olympique prospère la déshérence d’un régime sans gouvernail et aux prises à des vents de « gros temps ». Il faudra bien plus que des arrangements bâtis au fil de l’eau trouble pour retrouver un cap. ■ ARNAUD BENEDETTI
*Arnaud Benedetti est professeur associé à la Sorbonne et auteur de « Aux portes du pouvoir – RN, l’inévitable victoire ? » (Michel Lafon).
En matière de politique – réduite à sa seule conception «électorale» –, nous n’entendons et ne lisons parler en commentaires que de «combinaisons d’appareils en lutte pour leur survie»… Or, rien n’est plus faux – falsification de pépiniéristes disposant l’arbre ainsi planté comme décor pour cacher la forêt. La réalité tient au(x) fondement(s) de leur république à la gomme, le(s)quel(s) repose(nt) exclusivement sur les connivences entre les différentes factions qui la composent. Il n’y a, d’ailleurs, rien là-dedans à pouvoir leur être reproché, puisqu’ils sont ainsi qu’ils s’entretiennent, et ce, depuis les premiers affreux déclenchements de la bascule à Charlot. La république tient exclusivement à la capacité du maintien des individus qui l’imposent à la place qu’ils occupent ; ils peuvent bien appeler cela les «institutions», qui seraient garantes de telle ou telle autre cohésion sociale, c’est tout l’inverse, seuls ces individus permettent aux fumeuses «institutions» de tenir tant bien que mal ; sans individus, plus d’institutions et, du reste, ce sont aujourd’hui les seuls individus composant les différents merrrrdiers de «conseils constitutionnels» qui permettent les constantes adaptations aux nouveaux préjugés institués comme «esprit de la constitution».
Les commentateurs aiment à se leurrer eux-mêmes en se donnant l’illusion (ou en cherchant à illusionner autrui) relativement à une capacité «critique» dont ils seraient investis… Or, ils se trompent grossièrement, et cherchent à tromper leurs lecteurs en tâchant de les persuader qu’il persiste un tant soit peu de clarté dans la vision qu’ils veulent proposer du spectacle commenté. Il n’en est rien ; ils collaborent activement à la campagne de MAINTIEN de ce qu’ils font mine d’«analyser», ès-qualités de «fins observateurs» (comme ils aiment à s’entrecongratuler)…
Deux textes savants mais exigeant efforts et relectures. J’aime bien la remarque finale de D. Gattegno. Le « maintien », à tout prix, c’est à dire sauver, par des élucubrations alambiquées, les apparences, la « face » d’institutions à la dérive et d’acteurs et observateurs démonétisés.
En haut de la pyramide, une caste de nantis et d’arrivistes incompétents gérés par l’étranger que l’on désigne ami, qui imposent leurs élucubrations . Au milieu un ventre mou, dit cadres moyens ou supérieurs qui ne pense qu’aux vacances , qui se cache dans les entrailles des bureaux d’entreprise, ne vit que pour sa maison, sa voiture, ses voyages aériens, incapables de construire le monde moderne qui nous entoure. En bas un peuple que l’on a volontairement non instruit depuis la quatrième république et que la cinquième noie dans un peuplement hétéroclite qui attend une retombée du profit national et qui ne rêve que d’une politique intelligente qui lui donnerait plaisirs et fortune. En espérant la Chouannerie , il observe en silence le changement de peuplement et sa descente financière .
En France , il n’y a plus de vision à long terme, il n’y a plus de lecture de l’humanité, nous sommes volontairement ou non devenus des brebis sans cervelle, incapables de voir que certains utilisent l’histoire pour en faire de vilaines parodies.
La naïveté a envahie l’esprit chrétien, qui veut que la connaissance bien raisonnée ouvre l’esprit.
Plus de connaissances, incapables de raisonner, nous n’avons plus d’esprit, nous sommes les brebis du système que ne veut plus de nous . Pour quelle bonnes raisons, la caste du haut chercherait à nous faire plaisir, à nous aider dans la vie, leur égo leur suffit.
Plus de parlement en ordre de marche plus de gouvernement et le nabot pardon le président se permet des engagements graves avec l’étranger, à la limite de la guerre, ou sont les partis politiques dit intelligents et respectueux de la démocratie.
Posez à votre entourage de jeunes formés au smartphone, la question « c’est quoi, la civilisation chrétienne » c’est quoi la démocratie, c’est quoi la France , c’est quoi la république. Attendez la ou les réponses, pour le plaisir. Vous n’allez pas être déçus.
Le monde entier est en marche, nous peuple de France nous dormons.