Par Dominique Jamet.
COMMENTAIRE – Cette chronique de Dominique Jamet – hebdomadaire dans Boulevard Voltaire – est parue le 18 août. Nous ne critiquerons pas la teneur de ce billet, comme toujours agréable à lire, chargé de bon sens et de réalisme. Nous reprendrons seulement sa remarque d’un billet précédent sur cette sorte de présomption des fondateurs de la Ve République qui avaient cru pouvoir « nous garantir » les qualités d’exception de l’État sorti de leurs œuvres, lesquelles sont aujourd’hui balayées. De Gaulle, monarchiste et fervent de la Tradition plutôt que des Lois, y a-t-il cru vraiment lui-même ? On peut en douter. La vérité difficile à reconnaître et même à dire est que, comme nombre de penseurs avisés l’ont compris et formulé, les différents régimes qui se sont succédés dans la lignée de la Révolution de 1789 ne conviennent pas à la France. Il ne suffit pas de le dire pour en changer. Mais il est clair que ces régimes – républiques ou empires – ont précipité notre pays dans un cycle apparemment inexorable d’un déclin plus ou moins rapide selon les périodes, mais, en fin de compte, indéniablement toujours plus profond. Les Vive le Roi justifiés des royalistes ne nous expliquent pas, concrètement, comment en sortir et ne ramènent pas le roi. Seule l’Histoire, les événements, les circonstances nous l’apprendront. Cela ne signifie pas qu’il suffise d’attendre et voir. Il est au contraire recommandé de faire en sorte que les situations et circonstances qui se présenteront et exigeront un changement profond de régime et de société, débouchent alors sur la solution la plus favorable à la France.
« Tout ce que les fondateurs de la Ve avaient cru pouvoir nous garantir – la stabilité, la continuité et l’autorité de l’État, a été soudain balayé ».
Les institutions sont à leur naissance ce que les pères fondateurs voulaient qu’elles soient. Puis elles deviennent ce que les hommes et les usages en font. Il y a encore quelques semaines, l’image de notre Constitution était généralement positive. Les spécialistes célébraient sa force et sa souplesse. Malgré quelques modifications discutables telles que le passage du septennat au quinquennat qui alignait le temps présidentiel sur le temps parlementaire et l’interdiction du cumul des mandats, qui coupe les élus de leur territoire, on appréciait notamment le glissement élégant qui faisait passer en cas de besoin, c’est-à-dire en période de cohabitation, la réalité du pouvoir et la prééminence de l’exécutif de l’Élysée à Matignon et du chef de l’État à son Premier ministre, en fonction de l’orientation voulue par le suffrage universel. À près de soixante-six ans, la loi fondamentale de 1958 ne faisait pas son âge. En cas de conflit entre le président de la République et le Parlement, le chef de l’État disposait de deux recours : soit par la dissolution soit par le biais du référendum, il lui était permis de demander au peuple tout entier d’arbitrer entre la représentation nationale et lui-même. De Gaulle ne s’en privait pas. Pour mémoire, il lui était également possible de démissionner. De Gaulle, comme on sait, s’y autorisa.
On ne saurait penser à tout, et moins encore tout prévoir. Les délicats équilibres de la Constitution reposaient implicitement sur le présupposé consubstantiel à la nature de la politique d’une droite éternelle, d’une gauche perpétuelle et de leur alternance aux affaires.
Les conséquences de la dissolution de convenance décrétée par Emmanuel Macron le 9 juin 2024 ont placé le pays et l’apprenti sorcier du 55 faubourg Saint-Honoré devant une situation aussi inédite qu’imprévue. Entre Jeux olympiques et jeux du cirque, l’été qui commence a ouvert une période de vacance sans que, au moment où sont écrites ces lignes, qui que ce soit puisse prévoir la date de la rentrée. Ni Michel Debré, ni (Dieu me pardonne) le général de Gaulle lui-même n’avaient anticipé la tripartition et le cul-de-sac où s’est embourbé le char de l’État. Aucun des trois blocs entre lesquels se sont répartis la quasi-totalité des députés élus les 30 juin et 7 juillet n’étant majoritaire, aucun d’eux ne peut prétendre accéder au gouvernement sans être immédiatement placé sous la fatale épée de Damoclès des deux autres blocs. À perte de vue, et très précisément en attendant qu’une nouvelle dissolution puisse intervenir, soit en juin 2025, la France est et restera ingouvernable.
Retour vers le futur ? Conducteur et chauffard, Emmanuel Macron nous a fait repasser en IVe. Tout ce que les fondateurs de la Ve avaient cru pouvoir nous garantir – et la promesse, par exception, avait été tenue -, la stabilité, la continuité et l’autorité de l’État, a été soudain balayé et nous avons vu, nous voyons et nous verrons la résurrection des partis, de leurs intrigues, de leurs combinaisons, de leur petite cuisine comme au bon vieux temps de ce régime d’Assemblée qui avait fait de la France de l’après-guerre et de l’avant de Gaulle le désespoir des citoyens et la risée du monde.
Rétrospectivement, avec seulement un mois de recul, le coup de théâtre du 9 juin dernier apparaît pour ce qu’il est : ni coup de force, ni coup de génie, mais tout simplement pire qu’un coup d’épée dans l’eau, la faute grossière de celui qui, après avoir passé pour le Mozart de la finance, s’est pris pour le Machiavel de la politique et s’est tout simplement tiré une balle dans le pied.
Que s’est-il passé ? Réélu en mai 2022, Emmanuel Macron s’était vu refuser, un mois plus tard, la confirmation de sa légitimité. Blessé dans son orgueil, entravé dans son action, le Président sortant puis rentré supportait de plus en plus mal les contorsions, les manœuvres, les subterfuges et, bien sûr, le recours à l’article 49.3 auxquels le contraignait la fameuse « majorité relative » qui n’était qu’une minorité effective. Or, les élections européennes du 9 juin n’avaient fait que confirmer la détérioration de son image et l’affaiblissement de son pouvoir. C’est de ce statut, à ses yeux humiliant et même insupportable qu’il a décidé dans un moment d’hubris irrationnel de faire appel le 30 juin. On connaît la suite. Et l’on en voit déjà les effets.
Le Président Macron vit désormais, politiquement parlant, la même agonie que le monarque en fin de parcours dont Ionesco met en scène, dans Le roi se meurt, le déclin, l’abandon et la fin. Lui aussi, depuis la défaite cinglante qu’ont subie ceux qui « bénéficiaient » de son parrainage, est celui dont les flatteurs se détournent, dont les courtisans ont oublié le nom et dont le pouvoir, qui se réduit de jour en jour, se limitera bientôt à son palais, puis à son bureau, puis à sa chambre à coucher. Il était celui qui pouvait dire : « C’est grâce à moi que vous avez été élus » ; il est celui à qui les insolents répliquent : « C’est à cause de toi qu’on a été battus ». Il était censé résoudre les problèmes et sauter les obstacles. Il est l’obstacle. La Constitution de la Ve République n’interdit pas au chef de l’État de tirer les conséquences de son impopularité. ■ DOMINIQUE JAMET
Je reprends espoir mais sur le long terme
Le fond de l’affaire ne me semble ni dans le « chapeau » ni dans la « tête » (l’article de D. J.). Je vois plutôt la complaisance de la société française presque toute entière pour les mensonges, l’irresponsabilité, les fictions, les idées courtes, le refus du réel, la lâcheté, les contradictions et les tripatouillages institutionnels… Le Suisse Jacques Baud compare notre vie politique à une cours d’école et ses gamineries.
Avec des Gaulois on ne fait pas des Suisses. Les Gaulois ont fait de très grandes choses malgré leurs défauts qu’il ne sert à rien de déplorer. C’est comme.ça. César qui était tout sauf sot les avait vite vus : Tot capites quot sententiae. L’inverse des Suisses où l’a-cratie fonctionne fort bien. Et la Réforme. Aux Francs convenaient le catholicisme romain et la monarchie de Clovis sous modification capétienne. La Révolution a détruit cet équilibre profond qui avait pourtant produit de très grandes choses. Retour à la cour de récréation, si on peut dire. Lugubre, violente, décadente, où l’on joue à détruire une des plus hautes civilisations. Il me paraît très dangereux de prétendre se fonder sur la vertu citoyenne lorsqu’on a affaire à un peuple qui n’en est pas doué naturellement.
On continue à appeler Vème République, ce qu’elle n’est plus depuis le 07 juin 2000 puisque le Conseil des Ministres a adopté le projet de loi article suivant : » Article 6 de la Constitution : » le président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel « . Nous ne sommes donc plus dans la Vème République mais une République HYBRIDE qui n’a plus ni substance ni consistance. Le temps long permet de régner ( d’où l’intérêt d’avoir un Roi ) alors que le temps court ( la République ) ne permet que de gouverner. Le soit disant » Maître des horloges » ( E. Macron ) s’est sans doute trompé de méridien.
« Paroles, paroles…. » n’est-il point vrai » Alors que faut-il faire pour que changent les événements, « bien voter » et nous sommes assez nombreux à efaire mais c’est bien insuffisant, je ne parviens pas à comprendre que lorsque un président fait autant de sonneries il puisse rester en place ! Et continuer avec son propre diable ! « Des mots, toujours des mots mais où se trouve la « route » pour changer vraiment les choses ?
Moi je commence à ne plus trouver ces excès de mots faciles à avaler sans qu’une proposition soit cohérente et puisse avoir quelques chances d’aboutir…
E.Macron n’est pas François Mitterrand dont on ne saurait denier l’intelligence et sut assumer les pouvoirs présidentiels restants avec un parlement opposé (et qui ne sont ou n’étaient pas nuls au contraire de ce que pouvaient etre ceux des présidents de la quatrième République) ; cette période de « cohabitation » montrait bien la qualité de la constitution de la Vème, régime strictement parlementaire et non présidentiel comme des journalistes voudraient le faire croire au bon public.
Avec toutes ses combines « à la noix », E.Macron risque de finir comme Mac Mahon : devoir « se soumettre où se démettre » et ce ne sera ni la faute à la mauvaise assemblée, ni aux électeurs ni la faute de la constitution mais simplement la faute à sa sottise (le sot, comme imbécile qui fait illusion).
Pour compléter cet examen de conscience, disons que le Français dit Gaulois, est le seul humain à avoir rejeté lors de sa révolution les valeurs transcendantales qui permettent d’être réceptif au beau, au bien , au vrai. En fait d’être libre.
L’homme est le seul par son esprit à pouvoir, même en prison, rester maître à faire encore des choix. L’animal ne peut pas.
Le Roi était garant de cette liberté d’esprit, qui permet de choisir son chemin.
On peut ajouter car c’est l’histoire, qu’à la fin des royautés les nobles permettaient à une population de vivre sur le territoire, il fallait du monde pour gérer les châteaux.
De nos jours la caste de Nantis imbéciles qui nous gouvernent, se moque du bas peuple, ne rêvent que de voyage , de bien être, d’utiliser le monde moderne aux dépend des autres. Des « mâtu vu », des beaux parleurs, qui s’enrichissent en écrasant les faibles grâce les impôts et ouvrent grand les portes ,d’un pays construit par nos ancêtres, aux peuples du monde.
Qui plus est, ils nous imposent une vision dite « Workiste » qui pour vouloir imposer l’égalité est dangereusement raciste.
Pour le roi, que le meilleur gagne…ceci demande de travailler. Or, ils ont détruit les corporations des métiers!
Pour être plus concret sur notre temps actuel, il faut se remettre en cause il ne suffit pas de constater, nous sommes tous responsable de l’état de fait. .
L’homme est composé de trois éléments .
Le physique et le spirituel qui donne la sensation.
La phyché , la psychologie, qui donne l’ émotion qui porte les conditions.
La spiritualité qui pousse l’homme aux plus grandes actions, être capable de mourir pour sauver un autre être, (exemple ce pompier )
A la révolution nous avons perdus la spiritualité, donc nous nous ne sommes plus des êtres complets.
Comme nous avons abandonnés l’esprit, que nous ne réagissons que par sensation physique et que par émotions, tout comme les animaux sauvages, nous pouvons très simplement imaginer que notre président n’est pas capable d’appliquer sa politique. Mais quelle est sa politique, celle de vivre au frais et au dessus de la masse populaire, celle des Workistes c’est à dire mettre tous les gens au même niveau inférieur, celle d’ouvrir le royaume France à la misère du monde. Pour ce faire il est le plus fort, aidé par la fausse division des députés issus de sa même volonté du changement le prouve.
Mais il est , ils sont comme nous dépourvu de spiritualité , alors ils se font déborder par l’islamisme conquérant.
D’aucun ni de droite , ni de gauche ne veut sortir de ce schéma dit politique. Nul ne veut réellement fermer les portes du pays, ne veut voir le monde tel qu’il est.
Nous sommes en 1790, nous acceptons que nos dirigeants imposent à la terre entière une vision irréelle du monde des humains.
Il n’est pas fou, il n’est pas idiot, il sait ou il va, et ce à nos dépends.
C’est nous qui avons en perdant le Roi perdu le spirituel qui nous transcendait. Nous l’avons remplacé par le Dieu argent!
C’est quoi un pays ou l’on parque les vieux, ou l’on ne connait plus son voisin, ou l’on s’enferme derrière des murs de clôture, ou on accepte tous ces attentats! Est ce encore un pays?