« 63 % des Français estiment qu’Emmanuel Macron devrait quitter ses fonctions en cas de censure du gouvernement. »
L’unique et simple remarque que nous ayons à faire est en titre. Cet article est surtout informatif. Il rend compte du climat de profond abaissement des institutions de l’État. C’est ainsi que finissent les Républiques. Les plus anciens d’entre nous se souviendront et diront : Michel Barnier, c’est Pierre Pflimlin, le dernier chef du gouvernement de la IVe République, morte au printemps 1958, il y a 66 ans.
L’hypothèse d’une démission du président de la République, alors que le gouvernement de Michel Barnier est menacé de censure à l’Assemblée, refait surface cette semaine. De plus en plus de voix, issues d’horizons politiques variés, se font entendre en faveur de cette décision.
Et si la dissolution voulue par Emmanuel Macron, au printemps dernier, allait précipiter sa chute ? Sur le plateau de BFMTV, ce matin, Jean-François Copé a affirmé qu’une élection présidentielle anticipée est inévitable pour « sortir du chaos provoqué par cette dissolution incompréhensible ». Selon l’ancien ministre délégué au Budget, il est même « évident qu’Emmanuel Macron ne peut pas tenir jusqu’en 2027. » Une phrase détonante de la part d’un cadre du parti LR, composante du gouvernement Barnier.
Hier, c’est une autre figure politique qui a surpris par sa position. Charles de Courson, rapporteur général du budget et membre du groupe Liot, a déclaré sans détour que « la seule solution (à la crise politique actuelle, NDLR), ce serait une démission du président ». Selon lui, le blocage institutionnel issu de la dissolution de l’Assemblée nationale rend toute tentative de gouvernance impossible, quel que soit le Premier ministre nommé. « Qui est à l’origine du chaos politique ? C’est bien le président de la République, lorsqu’il a fait cette dissolution que même ses propres amis n’ont pas comprise », l’a ainsi accusé Charles de Courson sur LCI.
Ces appels à la démission sont liés aux tensions autour du vote du budget 2025 et à la perspective d’une censure du gouvernement. Alors que le Sénat devrait adopter – avec des ajustements – le projet de loi de finances porté par le gouvernement, celui-ci verra son destin débattu en commission mixte paritaire. Mais face aux divergences entre les deux chambres, les négociations pourraient ne déboucher sur aucun accord, conduisant le Premier ministre à recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer le texte. Il s’exposerait alors à une motion de censure.
La gauche et le RN vent debout contre le président
Ces appels à la démission venant de la droite et du centre s’ajoutent à ceux déjà formulés par des personnalités de gauche et du RN.
François Ruffin, député de la Somme, n’a pas mâché ses mots en évoquant il y a une semaine la nécessité pour Emmanuel Macron de « réfléchir sérieusement » à son départ. Une ligne similaire à celle de Jean-Luc Mélenchon qui, dès cet été, appelait le président à « s’en aller » en cas de revers politique supplémentaire.
Du côté du Rassemblement national, le ton s’est également durci. Alors que le parti de Marine Le Pen avait jusque-là gardé le silence sur cette question, ses élus, comme Sébastien Chenu et Philippe Ballard, parlent désormais d’une démission présidentielle comme d’une « porte de sortie ». Le vice-président du RN a récemment argumenté : « C’est cela aussi être un homme d’État : considérer que son pays ne peut pas avancer du fait de sa propre responsabilité » après la dissolution de juin dernier. Et d’insister : « Emmanuel Macron rendrait service au pays en quittant sa fonction de président de la République. »
Un sondage Elabe pour BFMTV révèle que l’idée d’une démission présidentielle trouve un fort écho dans l’opinion publique. Selon cette enquête, 63 % des Français estiment qu’Emmanuel Macron devrait quitter ses fonctions si le gouvernement de Michel Barnier venait à être censuré. Cette donnée est d’autant plus significative que 53 % des sondés considèrent le chef de l’État comme principal responsable de la crise politique actuelle.
Si une démission du président de la République devait se produire, la France entrerait dans une période d’incertitude politique intense, marquée par l’organisation d’une élection présidentielle anticipée. Pour trouver trace de la dernière démission d’un chef d’État français, il faut remonter au général de Gaulle en 1969. ■ NICOLAS CUOCO
Démission, oui, mais il faudrait aussi et surtout le traduire devant une cours de justice pour haute trahison ( vente d’entreprises stratégiques comme Alstom, Arcelor, Péchiney, Latécoère, etc…) et l’envoyer devant un peloton !
Il n’y a aucun moyen juridique ni politique de faire partit le président. Seule, peut-être une improbable destitution pourrait aboutir. Ou bien la mort du président.