Publié sur sa page Facebook, avant-hier, 29 novembre. Se reporter le cas échéant au décryptage du Figaro : « Un coup de sang du gouvernement » : les soldats français mis à la porte par le Tchad et le Sénégal.
La France se trouve, après huit années de présidence d’Emmanuel Macron, écartée de l’ensemble de la zone sahélienne : Mali, Burkina Faso, Niger, et maintenant Tchad et Sénégal.
On peut y voir de multiples raisons, évoquer les pressions russe, chinoise, états-uniennes, les erreurs de la diplomatie présidentielle et de ses sherpas immatures, mais il faut aussi prendre en compte l’effet d’une immigration à la fois tardive (médiane en 2011 – source INSEE Première n°2010, 2024), représentant maintenant 11 % des 3,5 millions d’immigrés nés en Afrique (idem).
Par ses modalités, elle a contribué à la prise en compte, par ces États africains qui croyaient à une certaine puissance française, de la faiblesse d’un pays incapable de faire respecter ses lois sur son propre sol.
Une bête loi naturelle est que l’on ne s’associe pas avec un faible. ■ CHRISTOPHE BOUTIN
Christophe Boutin est professeur de droit public à l’université de Caen. Derniers ouvrages : avec Olivier Dard et Frédéric Rouvillois, Dictionnaire du progressisme (Le Cerf, 2022) ; avec Frédéric Rouvillois, Le référendum, ou comment redonner le pouvoir au peuple (La Nouvelle librairie, 2023).
Etonnamment, je trouve qu’il s’agit d’une très bonne nouvelle pour la France. Le Sénégal et le Tchad ne veulent donc plus de nous ? Fort bien, retirons nos troupes. Retirons également celles que nous avons en Côte d’Ivoire, au Gabon et à Djibouti, retirons-nous complètement de l’Afrique.
Bien entendu, pour que la mesure soit juste, faisons les ressortissants de ces pays qui se trouvent chez nous en n’ayant rien à y faire (à l’exception des méritants). Coupons également les aides que nous envoyons en ces terres qui ne veulent plus de nous. Bref, traitons ces pays comme des partenaires, ni plus, ni moins.