Nous avions prévu depuis quelques temps de vous présenter le dernier ouvrage de Sébastien de Courtois, et la note qui lui est consacrée – déjà rédigée… – paraîtra le dimanche 14 février (abondance de l’actualité oblige…). Il s’agira d’un mini dossier comprenant, outre la présentation de l’ouvrage proprement dite, quatre documents en annexe : trois assez courts (d’Annie Laurent, de l’islamologue Malek Chebel, et du Figaro, qui a interrogé l’auteur); et le dernier, un peu plus long, tiré d’un Blog qui a, lui aussi, interrogé l’auteur.
Mais voici que la Nar nous informe que, mercredi, elle recevra, justement, Sébastien de Courtois, qui viendra présenter son ouvrage dans le cadre des Mercredi de la Nar (1). Prenons donc un rapide petit aperçu de ce que nous vous détaillerons plus longuement le 14 février…
Spécialiste du Proche Orient, grand voyageur, Sébastien de COURTOIS a consacré plusieurs ouvrages d’histoire et d’actualité au christianisme oriental, étudiant plus particulièrement une communauté syriaque orthodoxe à la fin de l’empire ottoman, les derniers Araméens, les traces des nestoriens sur la route de la soie, les chrétiens de Turquie.
Dans un nouveau livre, notre invité présente « Le nouveau défi des chrétiens d’Orient » : Dans le silence médiatique, dans l’indifférence des défenseurs patentés des droits de l’homme, ces chrétiens sont particulièrement persécutés en Irak, et menacés de disparition. Il importe de les découvrir, de mesurer l’importance de leurs apports dans l’histoire de l’Europe et dans celle de l’Orient, de faire connaître, sans romantisme ni compassion, ces hommes et ces femmes qui veulent seulement vivre en paix, dans leur pays.
Le service librairie de la Nar vous propose le livre de
Sébastien de Courtois « Le nouveau défi des chrétiens d’Orient »
au prix promotionnel de 17 euros (frais de port inclus).
Commande et chèque a adresser a Royaliste, 17 rue des Petits-Champs, 75001 Paris
ou bien commande en ligne (paiement sécurisé) en
(1) : Mercredi 13 janvier, 17, rue des Petits-Champs, Paris 1er, 4e étage. La conférence commence a 20 heures très précises (accueil a partir de 19 h 45 – Fermeture des portes a 20h15 – Entrée libre, une participation aux frais de 1,50 euro est demandée), elle s’achève vers 22 h. Un dîner amical est alors servi pour ceux qui désirent poursuivre les discussions (participation aux frais du dîner : 5 euros).
Les violations de la liberté religieuse, thème du discours de Benoît XVI au corps diplomatique
La liberté de religion? Un rêve interdit pour 5 milliards d’hommes
Le 08 janvier 2010 – Eucharistie Sacrement de la Miséricorde – Le schéma ci-dessus classe les 50 pays les plus peuplés du monde en fonction des restrictions à la liberté religieuse qui existent chacun d’eux : aussi bien celles qui sont imposées par les gouvernements, par ordre croissant de gauche à droite, que celles qui sont dues aux violences exercées par des personnes ou des groupes, par ordre croissant du bas vers le haut.
Les violations de la liberté religieuse seront un thème important du discours que le pape Benoît XVI adressera, le 11 janvier, au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, comme il le fait à chaque début d’année.
Le sujet n’est pas nouveau. Mais il n’avait jamais été analysé auparavant avec la précision scientifique dont le Pew Forum on Religion & Public Life de Washington fait preuve dans l’enquête dont est tiré le schéma.
Cette enquête concerne 198 pays – manque la Corée du Nord, en raison de l’insurmontable pénurie de données – et couvre deux ans, de la mi-2006 à la mi-2008.
La synthèse de l’enquête et les 72 pages du rapport complet sont téléchargeables gratuitement sur le site du Pew Forum ► Global Restrictions on Religion, December 2009
Sur le schéma, la taille des cercles est proportionnelle à la population de chaque pays. Parmi les pays où il y a le plus de restrictions à la liberté religieuse, comme on le voit, l’Inde et la Chine, ayant chacune une population bien au-dessus du milliard d’habitants, pèsent d’un poids écrasant. En y ajoutant les autres pays non libéraux à forte population, le résultat final est que 70 % des 6,8 milliards d’habitants du globe vivent dans des pays où la liberté de religion est fortement ou très fortement limitée.
Inversement, à peine 15 % de la population mondiale vivent dans des pays où les religions jouissent d’un niveau acceptable de liberté.
Bien sûr, les modalités selon lesquelles la liberté religieuse est entravée diffèrent d’un pays à l’autre.
En Chine et au Vietnam, par exemple, les populations ne montrent pas d’hostilité envers telle ou telle religion. Ce sont les gouvernements qui limitent fortement les manifestations de la foi. En Chine, les restrictions frappent les bouddhistes du Tibet, les musulmans ouïgours, les chrétiens non reconnus par le gouvernement et les membres du Falun Gong.
La situation est inverse au Nigeria et au Bangladesh, où les gouvernements optent pour la modération, alors que des actes de violence contre telle ou telle religion se produisent dans la société civile.
En Inde aussi, l’hostilité est plus le fait de la société que des autorités, bien que celles-ci imposent aussi de sévères restrictions.
Sur 198 pays, il n’y en a qu’un où les taux d’hostilité contre les religions « ennemies » soient très élevés en ce qui concerne à la fois le gouvernement et la population. C’est l’Arabie Saoudite.
Mais le Pakistan, l’Indonésie, l’Egypte et l’Iran ont aussi des taux globalement très négatifs, comparables à ceux de l’Inde. En Egypte, les restrictions à la liberté religieuse frappent surtout les chrétiens coptes, qui représentent environ 10 % de la population.
La moitié des pays du monde interdisent ou limitent fortement l’activité missionnaire. Certains gouvernements soutiennent une seule religion (au Sri Lanka, au Myanmar et au Cambodge : le bouddhisme) et répriment toutes les autres. Dans certains pays, l’hostilité se manifeste entre fractions d’un même monde religieux. En Indonésie, le pays musulman le plus peuplé du globe, ce sont les musulmans Ahmadi qui souffrent. Et, en Turquie, les musulmans Alevi, qui sont pourtant des millions.
Sur une carte du monde incluse dans le rapport – où la couleur de chaque pays varie selon le degré de restriction de la liberté religieuse – il saute aux yeux que les zones de plus grande liberté sont celles où le christianisme est le plus présent : l’Europe, les Amériques, l’Australie et l’Afrique subsaharienne.
Mais même dans ces zones, il y a certaines restrictions. En Grèce, seuls les chrétiens orthodoxes, les juifs et les musulmans peuvent s’organiser et posséder des biens en tant que tels. Pas les chrétiens d’autres confessions.
En France, la loi qui interdit aux jeunes musulmanes le voile à l’école interdit aussi aux chrétiens d’arborer une croix trop visible et aux sikhs de porter le turban.
En Grande-Bretagne, où pourtant le chef de l’Etat est aussi le chef de l’Eglise d’Angleterre, une décision de justice a permis à une entreprise d’obliger ses employés chrétiens à cacher les symboles de leur foi sur leur lieu de travail, mais en laissant les membres d’autres religions libres de porter leurs symboles.
Et en Israël ? En 2009, pour la première fois depuis dix ans, on n’y a enregistré aucun meurtre de juifs par attentats suicides de terroristes musulmans.
Cette information ne rentre pas dans le cadre temporel de l’enquête du Pew Forum. Ce dernier a néanmoins constaté en Israël des restrictions d’un autre genre à la liberté religieuse : surtout en ce qui concerne les privilèges accordés – par exemple dans la législation matrimoniale – aux juifs orthodoxes, bien qu’ils ne constituent qu’une petite partie des juifs résidant dans le pays.
Au cours des dernières semaines, il y a même eu à Jérusalem – l’affaire ne rentre pas non plus dans le cadre de l’enquête du Pew Forum – des actes de violence commis par des juifs ultra-orthodoxes contre des chrétiens.
Le texte qui suit est le communiqué publié le 5 janvier 2010 par l’ambassade d’Israël près le Saint-Siège après que des mesures eurent été prises pour mettre fin à ces incidents. Il est accompagné d’une lettre d’apaisement des autorités chargées de la communauté juive qui est impliquée.
COMMUNIQUÉ
Suite aux plaintes provoquées par les agressions contre des prêtres et des lieux chrétiens dans la capitale d’Israël, M. Jacob Avrahmi, conseiller du maire de Jérusalem pour les communautés religieuses, a pris des mesures destinées à susciter le soutien de la communauté ultra-orthodoxe des Haredim pour combattre la tension le long de la ligne de séparation entre les juifs ultra-orthodoxes et leurs voisins chrétiens.
Lors d’une rencontre des représentants du ministère des Affaires étrangères et de la municipalité de Jérusalem avec le rabbin Shlomo Papenheim de la communauté des Haredim, une lettre dénonçant les agressions a été présentée ; elle indique que les sages de toutes les époques ont toujours interdit de molester les gentils.
Voici la traduction de la lettre du Beth Din Tzedek – le tribunal de la communauté juive orthodoxe et la plus haute instance de la communauté juive ultra-orthodoxe à Jérusalem – écrite en un hébreu plutôt original :
PROVOCATIONS DANGEREUSES
Des gentils ont récemment porté plainte à plusieurs reprises à propos d’agressions multiples et d’insultes proférées contre eux par des jeunes irresponsables en différents points de la ville, notamment près de Shivtei Yisrael Street et de la tombe de Simon le Juste.
Provoquer les gentils est non seulement une profanation du Saint Nom, ce qui en soi représente déjà un péché très grave, mais selon nos sages – bénie soit leur sainte et vertueuse mémoire – c’est interdit et cela peut avoir des conséquences tragiques pour notre communauté, dont Dieu puisse avoir pitié.
Nous demandons donc à quiconque a le pouvoir de mettre fin à ces honteux incidents, par la persuasion, d’agir pour faire disparaître ces dangers, pour que notre communauté puisse vivre en paix.
Puisse le Très-Saint – qu’Il soit béni – mettre le tabernacle d’une vie miséricordieuse et pacifique sur nous et sur la Maison d’Israël et Jérusalem, tandis que nous attendons la venue du Messie au plus tôt et à notre époque, Amen.
Signé aujourd’hui, le 13 de Tevet 5770 (30 décembre 2009) par le Tribunal de Justice de la communauté Haredim, à Jérusalem la ville sainte.
Les mots du tribunal sont clairs et simples, et l’on espère que tous ceux qui les entendront et qui peuvent prévenir ces actions le feront.