
« Le monde regarde ailleurs : le phare est planté dans le désert.«
Par Vincent Hervouët.
Cette chronique spirituelle, pertinente et informée suivant les qualité et le style habituels de Vincent Hervouet, est parue au JDD d’hier 23 avril.
CHRONIQUE. Le président de la République s’agite sur tous les fronts, multipliant les déclarations grandiloquentes. Mais à force de vouloir briller, la France finit par s’éteindre, déplore Vincent Hervouët.
Tel un phare dans la bourrasque, l’Élysée lance des éclairs. Sur le malheur des Palestiniens de Gaza, le combat des Ukrainiens qu’il faut financer, la bataille commerciale engagée par la Maison-Blanche, la lutte obstinée que nous mène l’Algérie, Haïti et les guerres oubliées qu’il convient d’expier, l’Otan et les guerres à venir qu’il est urgent de préparer… Pas une semaine sans un sommet, un voyage officiel, un discours solennel. Le président est sur tous les fronts, il veut surprendre. Les Parisiens regardent passer les convois officiels. Le monde regarde ailleurs : le phare est planté dans le désert.
Capitale du narcissisme
Dans son bel avion qui le ramenait du Caire, Emmanuel Macron a ainsi annoncé que la France s’apprêtait à reconnaître l’État de Palestine. Avec quelles frontières, quel projet, quels dirigeants ? Mystère. 150 pays ont déjà reconnu la Palestine. Cela n’a pas mis fin au conflit. La France s’en est abstenue tant qu’elle a eu l’ambition de jouer un rôle dans un futur règlement de paix. La reconnaissance de l’État palestinien, c’est un fusil à un coup. Le président a le doigt sur la gâchette et cela le démange d’appuyer. En échange, il prétend obtenir des pays du Golfe la reconnaissance d’Israël.
On… ■ VINCENT HERVOUËT