A lafautearousseau, on l’a décidé une fois pour toutes: on se réjouit de tout le bon et de tout le positif dans ce qui arrive, même si, pour le reste, en notre for intérieur, on n’en pense pas moins… Cela nous vaut, régulièrement, d’être appelé blog optimiste, ce qui ne nous gêne pas, à cette nuance près -de taille, tout de même…- que nous préférons le terme d’Espérance, mais, bon…
Le dimanche 31 janvier, le motif de satisfaction est venu de la bonne demie page que le Journal du Dimanche a consacrée au séjour toulonnais du Prince (la page 12, pour être précis). Certes, deux ou trois choses, dans l’article, sont ce qu’elles sont. Mais, appliquons notre principe, et ne boudons pas notre plaisir. Il est positif -et révélateur- que le JDD, sans qu’on lui demande rien, ait jugé que la visite du Prince à Toulon méritait qu’on l’évoquât, et qu’on en rendît compte. Et ce qui transparaît, dans cette demie-page, à côté d’un ton parfois moqueur, ironique ou condescendant, c’est que le Prince agit, travaille, va à la rencontre des gens; même modestes, même de ceux qui vivent dans des HLM; et qu’il parle aussi -et qu’il écoute: très important, l’écoute…- avec des animateurs socioculturels….
Une chose malgré tout, pour Mathieu Deslandes, le journaliste qui a écrit l’article: Nous ne rêvons pas d’un « retour de la Monarchie ». La Monarchie de Saint Louis, de François premier, d’Henri IV et de tous les autres rois, la Monarchie appartient à l’Histoire. De la France et de l’humanité. Ce à quoi nous rêvons -et travaillons…- c’est à une ré-instauration de la Monarchie. C’est radicalement différent. Pas de restauration, d’une chose qui est derrière nous; une instauration, ou ré-instauration, de ce qui apparaît de plus en plus comme le recours, quand on voit l’état désastreux dans lequel la république idéologique à mis la France.
Et, là, la Monarchie n’est pas derrière nous, elle est devant nous. La république idéologique a vieilli, terriblement vieilli, et -surtout- terriblement mal vieilli. Il n’a pas tenu ses promesses, ce merveilleux système au nom duquel les Révolutionnaires ont causé la mort de 700.000 personnes, instauré le Totalitarisme et organisé le premier Génocide des temps modernes, matrice de ceux d’Hitler, de Staline, de Mao, de Pol Pot….
Et c’est parce que nous constatons ce désastre; parce que nous voyons qu’on a fait tout ça, pour ça; que les Bastille se comptent maintenant par dizaines et par centaines; que les féodalités de tous ordres dictent leur loi à un « semble Etat », qui, de toutes façons, n’a plus guère de pouvoir; que les dettes et déficits colossaux du Système font précisément de ce Système un voleur… etc… etc… que nous voulons, non pas restaurer quelque chose d’hier, mais instaurer quelque chose de nouveau, pour aujourd’hui et pour demain.
Le nouvel Ancien Régime, monsieur Deslandes, c’est aujourd’hui, et c’est cette république idéologique à bout de souffle.
Comme le dit le Prince Jean , dans son livre, que vous citez: « La Monarchie est une idée neuve en Europe… » (page 214, chapitre XI, Institutions).
(1) : Est-ce l’émotion: dans la version internet, pendant quelques heures, ce fut une photo du Prince Eude, avec son épouse Marie-Liesse, qui apparut, sous-titrée Jean d’Orléans ! Là aussi: mais, bon….
Mieux connaître ses sujets, telle est la volonté de l’héritier des princes de France. Et c’est ainsi que Jean d’Orléans a grimpé les étages d’une HLM de Toulon.
Des mains baguées de chevalières tapotent des applaudissements: Son Altesse Royale le prince Jean de France vient d’achever sa conférence. Dehors, la nuit camoufle la rade de Toulon. Une dame perdue dans une immense fourrure bondit sur ses Mephisto: elle veut une dédicace du » vrai Prince Jean ». Le vrai ? « Pas celui de Neuilly », glousse-t-elle.
Pour s’adresser à l’héritier du trône de France, les silhouettes se font raides et les voix pointues. « Lors de ce genre de séances, il y a toujours des monarchistes, des curieux et des zinzins, énumère le Prince. Beaucoup veulent me toucher… » Qu’ils sachent donc que Jean d’Orléans (son nom civil) n’a pas hérité du pouvoir de guérir les écrouelles.
« Quelque chose de sacré émane de lui », affirme pourtant un jeune entrepreneur varois, au bord de l’asphyxie dans son nœud Windsor. « Vous réalisez qu’il a dans son sang des traces des gènes de saint Louis ? » Peu de gens reconnaissent dans la rue ce grand garçon au front large et à la gentillesse hors d’âge. Mais ceux qui savent qu’il est l’arrière-petit-fils de l’arrière-petit-fils de Louis-Philippe disent ressentir un effet particulier. Et cela, partout où il passe.
A raison de deux visites par mois en moyenne, Prince Jean parcourt la France à la rencontre de ses sujets. Ce week-end, il est à Lille. La semaine dernière, il était à Toulon. Dans chaque ville, les militants de son association Gens de France (humour princier !) assurent la logistique. Les consignes sont toujours les mêmes. Servir au Prince des repas sans gluten ni lactose (« sinon vous aurez un régicide sur la conscience »). Et lui composer « un patchwork de rencontres », afin de mieux connaître les réalités « politiques, spirituelles, sociales et militaires de notre pays ». Y compris ses marges.
« La France est monarchiste de coeur et républicaine de raison »
Un brin fébrile, son comité d’accueil toulonnais le conduit donc « au cœur d’un quartier difficile », Sainte-Musse. Grande première: le Prince monte dans un appartement d’une tour HLM, où vivent des animateurs socioculturels. Il les écoute parler de leur mission. Ceux qui viennent à sa rencontre voudraient des oracles et des grands discours. Mais la plupart du temps, Prince Jean reste silencieux. « Il est sans cesse en rétention verbale », confirme le docteur Jean Gugliotta, un de ses conseillers. « Il est un citoyen ordinaire. En même temps, il a mille ans d’histoire familiale sur les épaules et tout ce qu’il dit se trouve chargé d’une portée particulière. » Aussi entre-t-il plus que prudemment dans la vie. A 44 ans, l’héritier des Capétiens vient seulement de se marier, d’avoir un enfant, Gaston, et de ramasser dans un livre* ses convictions, globalement fidèles aux enseignements de l’Église.
» Et le retour de la monarchie ? » Aristocrates et roturiers, royalistes et républicains, tous finissent par formuler la question. Au risque de décevoir ses plus fervents soutiens, Jean d’Orléans dresse un constat lucide: « Pour moi, la monarchie est une espérance. Il me manque cependant les circonstances et la volonté populaire. Pour l’instant, la France est monarchiste de cœur et républicaine de raison… »
En attendant que l’histoire sonne à sa porte, ce fan de U2 est sollicité pour évoquer son aïeul Henri IV: on célèbre cette année le quatre centième anniversaire de la mort du Vert-Galant. C’est un début. « Jean IV » préférerait exercer un magistère moral. Mais entre la protection de l’environnement « à la manière d’un Al Gore », la défense du patrimoine culturel, de la francophonie ou celle des personnes handicapées (il a un frère et une sœur concernés), son cœur balance encore.
Comme son grand-père avant lui, il rêve de la présidence de la Croix-Rouge, « en tout cas d’une grande institution où je pourrais délivrer une vision à long terme, alors que les politiques ont le nez dans le guidon ». Entre une bruschetta au foie gras et un mignon de veau aux morilles, il précise: « Je pourrais apporter de la sérénité et… oui, me faire connaître. »
* Un Prince français, Pygmalion, 240 pages, 19,50 euros.
l’article n’est pas « méchant » et très peu ironique, je le trouve dans la norme, une série d’articles de ce style nous conviendrait parfaitement dans tous les journaux de provinces de France et de Navarre. Attendons celui de Libération il risque d ‘être plus corrosif, mais l’essentiel est que le Prince fasse passer son message et c’est bien le cas.