Vendredi 5 février, Franz-Olivier Gisbert entame son émission, Vous aurez le dernier mot ! Il annonce, évidemment sous les applaudissements du public, qu’on va « partager, polémiquer, débattre et, si possible, en prenant du plaisir… ».
Eh bien, disons-le tout net, oui, on en a pris, du plaisir ! Et pas qu’un peu !….
Pourquoi ? Parce que le thème de la soirée était le politiquement incorrect, et on a vraiment pris plaisirà entendre Gilbert Collard, Philippe Tesson, Marc-Edouard Nabe dénoncer l’étouffement de la pensée et la censure morale ambiante….
Voici, simplement retranscris, certains passages parlants de la soirée…
Ici avec Frédéric Mitterand, toujours pour Vous aurez le dernier mot !….
C’est Marc-Edouard Nabe -le « sale gosse des Lettres… »- qui commence, seul sur le grill pendant plusieurs minutes. Il est là pour dénoncer « les cultureux » (ça promet !…) et, à propos de son dernier bouquin, Giesbert évoque fugacement -mais sans plus- Léon Daudet, qui lui aussi « faisait de très bons livres… ».
Et c’est parti, pour l’établissement, la volée de bois vert: Nabe veut « romancer les années 2000… », expliquer pourquoi « Paris s’est vidé de toute son énergie » et dénonce « l’infantilisme, la branchitude… », de cette caste auto proclamée pensante où tout n’est que « vacuité, partouze, médiatisation… »: ouf ! Ça commence très fort, non ?
Et c’est plutôt bien vu/bien dit….Comme cette dénonciation, dans la foulée, de « cette fausse culture assenée en permanence à la télévison ou dans les livres, en promouvant sans arrêt de faux écrivains, de faux cinéastes, de faux intellectuels… ». A la fin de son grill, Nabe -très en verve et très volubile…- a juste le temps d’en placer une petite dernière (qui va être reprise par la suite): la France, dit-il, « c’est le pays de la culpabilité totale » sur l’anti sémitisme, et nous payons encore Vichy aujourd’hui….
Justement, la deuxième partie de l’émission va porter sur Peut-on encore tout dire ?
Sont là maintenant Philippe Tesson (« notre maître en liberté », « un grand monsieur », dit Fog: n’en jetez plus !…) et Maître Gilbert Collard, ainsi que Bernie Bonvoisin et Patrick Klugman, à notre très humble avis moins flamboyants…..
Et ça rebondit très fort: à la question « Faut-il condamner Georges Frêche ? », c’est Collard qui commence: « Pourquoi le condamner ? Parce qu’il est vivant et qu’il parle ? » Et il développe son idée (et nous pensons qu’il a raison): il n’aime pas Georges Frêche mais dit qu’ « ….il y en a assez qu’on instrumentalise l’anti-sémitisme, et qu’on fasse petite boutique… » et « il faut aussi qu’on ait le droit, quand même, de parler un peu librement dans ce pays… y’en a marre qu’on mette des menottes aux fleurs » (applaudissements du public…)
Deuxième question: « Y a-t-il plus de liberté d’expression ? »
Là, c’est Tesson qui prend la parole: la liberté est totale -dit-il en substance- sauf en ce qui concerne le racisme. Lui aussi remonte au fait historique de la Shoah (Nabe parlait de payer Vichy, Tesson parle de payer Hitler…). Comme surenchérit Collard: « Que d’hypocrisie cela cache ! »
Après une prise de bec assez féroce entre Nabe et Klugman, Collard reprend la parole: « C’est bien parce que les mots peuvent tuer qu’il ne faut pas galvauder l’indignation… car sinon on nourrit l’hypocrisie qui fait avancer des racismes qui se masquent derrière l’anti-racisme, et on fatigue l’opinion publique… »
Tesson enfonce le clou: « l’anti racisme est, de nos jours, une arme politique… ». « Tout est soumis à la censure morale !… »reprend Collard…. et « l’addition des pressions devient oppression… » conclut Tesson. En fait, tout le monde sur le plateau est d’accord: il faut dire la vérité (Collard demande même -nous lui laissons évidemment la paternité de son expression- « qu’on laisse les cons parler !… »). Tesson prend pour exemple de son propos qu’il est absurde de ne pas vouloir dire qu’il y a un très fort anti sémitisme en Pologne (et dans les pays limitrophes), puisque c’est la vérité…..
Voilà, quelques unes des choses entendues, rafraîchissantes, ce vendredi soir, 5 février, chez Franz-Olivier Giesbert. Il avait promis, en début d’émission, qu’on prendrait du plaisir: mission accomplie ! Ce fut en effet une grande bouffée d’oxygène et d’air pur que cette vigoureuse dénonciation collective de l’étouffement de la pensée…
Ou ce plaidoyer pour la liberté de l’esprit, si l’on préfère: peu importe les mots, pourvu qu’on ait la chose !…
Puisque le critère du « plaisir » a été retenu pour parler de ce qu’a été, en effet, cette excellente émission, dont le protagoniste le moins sympathique est, à mon sens, FOG soi-même, je signalerai, simplement pour l’anecdote, à l’intention de celles et ceux qui aiment le jazz, que Marc-Edouard NABE est le fils de Marcel ZANINI, grand musicien, remarquable clarinetiste, trop injustement méconnu ou pris pour un simple amuseur, ce qui, d’ailleurs, n’est déjà pas rien. Au plaisir du jazz, donc, même si cela doit choquer les puristes de la culture dite classique …
Des goûts et des couleurs etc……