Panique à bord ! Sous le titre alarmiste Ankara appelle Washington à bloquer la résolution sur le « génocide » arménien, le fil AOL du vendredi 5 mars fait état du brutal coup de froid qui vient d’affecter les relations entre le deux compères -Turquie/États-Unis- qui jusqu’ici s’entendaient plutôt bien; et en tous cas comme larrons en foire en ce qui concerne l’entrée de la Turquie en Europe. Donc sa mort, que souhaitent les Usa, favorables, pour cette raison, à l’intégration de la Turquie par l’Union Européenne.
Patatras ! Le bel édifice va-t-il s’écrouler, et sombrer corps et âmes ? Et, en plus, à cause de cette satanée Arménie (on prend, bien sûr, le vocabulaire et les pensées des Turcs…) ? C’est ce qu’il semble…
Voici la page d’AOL : elle permet de mesurer le désarroi et, en même temps, l’arrogance et le cynisme des Turcs…
L’adoption de la résolution par la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants prouve que l’administration américaine « n’a pas suffisamment pesé » pour empêcher ce résultat, a estimé le chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu, ajoutant qu’Ankara était « sérieusement gêné » par le vote.
« Nous attendons de l’administration américaine qu’elle fasse dès maintenant des efforts plus efficaces » pour empêcher un vote du texte en séance plénière, a-t-il déclaré.
« Nous espérons que les relations turco-américaines ne serons pas soumises à une nouvelle épreuve (…) Sinon, les perspectives auxquelles nous allons être confrontées ne vont pas être positives », a-t-il ajouté, évoquant une « affaire d’honneur national ».
La Turquie a rappelé jeudi son ambassadeur a Washington après le vote en commission de la résolution, par 23 voix contre 22.
Le texte, qui n’a pas force de loi, appelle le président américain à « qualifier de façon précise l’extermination systématique et délibérée de 1.500.000 Arméniens, de génocide ».
Le président Obama et le Président turc Abdullah Gül le 6 avril 2009, à Ankara
Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a appelé vendredi Washington à bloquer le projet de résolution qualifiant de « génocide » les massacres d’Arméniens sous l’Empire ottoman, voté la veille par une commission du Congrès américain.
La résolution peut désormais faire l’objet d’un vote devant la Chambre dans son ensemble. Mais cette prochaine étape dépend de la direction démocrate de l’assemblée, qui ne s’est jusqu’à présent pas engagée à faire adopter la résolution en séance plénière.
M. Davutoglu a indiqué qu’Ankara, partenaire stratégique de Washington au Proche-Orient et membre de l’Otan, allait évaluer d’éventuelles mesures de rétorsion mais n’a pas développé, indiquant juste que les consultations avec son ambassadeur « pourraient durer longtemps ».
Il a aussi prévenu que le texte ne saurait servir de moyen de pression sur la Turquie dans ses efforts de normalisation de ses relations avec l’Arménie.
« Nous n’avons jamais pris de décision sous la pression et nous n’en prendrons pas », a affirmé M. Davutoglu, ajoutant que le vote en commission avait au contraire fait naître le « risque d’un arrêt » des efforts des deux voisins.
Le vote intervient alors qu’Ankara et Erevan ont signé en octobre deux protocoles prévoyant l’établissement de relations diplomatiques et l’ouverture de la frontière entre les deux pays. Mais leurs Parlements respectifs tardent à ratifier ces textes.
A Istanbul, une centaine de manifestants réunis à l’appel d’un petit parti nationaliste ont dénoncé le vote aux cris de « Maudit soit l’impérialisme américain » et « nous n’avons pas commis de génocide, nous avons défendu notre patrie ». D’autres manifestations étaient prévues dans les grandes villes.
Le vote a été accueilli favorablement par l’Arménie, dont le ministre des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian, a salué « une nouvelle preuve de l’attachement du peuple américain aux valeurs humaines universelles et un pas important vers la prévention des crimes contre l’humanité ».
Les Arméniens, représentés par une importante diaspora aux Etats-Unis, font pression pour que soient reconnus comme « génocide » les massacres et déportations qui, entre 1915 et 1917, ont tué selon eux plus d’un million et demi d’entre eux.
La Turquie admet seulement qu’entre 300.000 et 500.000 personnes ont péri, non pas victimes d’une campagne d’extermination mais selon elle dans le chaos des dernières années de l’Empire ottoman. Et elle récuse la notion de « génocide » reconnue par la France, le Canada ou le Parlement européen.
Voilà une nouvelle pierre dans son jardin, dont elle se serait certainement bien passée, puisqu’elle risque de la brouiller sérieusement avec l’un de ses principaux allié et soutien…
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