Nous en parlions récemment à propos de Florence Aubenas (1), voici aujourd’hui un article et un rapport qui re-mettent en évidence l’échec du merveilleux système….:
Si ça continue, un jour, les gens se mettront à piller pour manger ! pouvait-on lire dans La Provence, le mardi 1er décembre (page 2, titre de l’article de Laurent d’Anico). La même page évoquait un chiffre de sans-abri de 100.000 personnes, et parlait de huit millions de repas servis par les restaux du coeur, chiffre en constante augmentation depuis leur création….
Le 15ème Rapport de la Fondation Abbé Pierre -présenté le 1er février parle lui de dix millions de personnes touchées par le mal-logement. Et France info, commentant ce rapport, dit que la situation continue d’empirer…
On est donc fondé à re-demander ce que nous demandions déjà à propos du livre de Florence Aubenas: pourquoi n’essaierait-on pas de remonter aux causes profondes et lointaines de cet état de fait qu’on nous décrit, même si ce n’est pas facile pour le grand public…..
Et pourquoi ne poserait-on pas la question, tout simplement, de l’échec du Système; de la faillite du Système ?
N’est-ce pas l’actualité qui nous le dit, avec ses faits et ses chiffres qui, eux, ne font pas de politique ? Pour reprendre la phrase de Giscard, ce Système, il ne marche pas. Deux siècles après avoir été proclamé -justifiant au passage la Terreur, sous la promesse de régénérer la France (1)- un siècle après s’être installé au pouvoir, avec tous les pouvoirs, force est de constater que, décidemment, non: si l’on s’en tient à ses résultats, le merveilleux système qu’on nous avait promis, ça ne marche pas…
On nous avait pourtant promis la perfection, puisque ce merveilleux système était basé sur la Raison….. Aujourd’hui, il est bloqué partout, il s’est auto-paralysé en s’enlisant dans une sur-administration dont la faible efficacité n’a d’égale que les énormes gaspillages qu’elle génère: la stérilité du système l’emporte sur la fertilité du peuple…..
Comment se fait-il qu’on ait fait tout ça, pour ça ?…..
Autrefois, il y avait l’Action Française quotidienne, qui dénonçait et proposait, jouant sur les deux tableaux de la remise en cause et de la remise en ordre (2). Il faut aujourd’hui prendre et reprendre l’habitude de critiquer le Système ès-qualité: et pas avant tout pour des raisons d’ordre idéologique, mais, essentiellement, parce qu’il échoue, dans le concret; parce qu’il a terriblement mal vieilli; parce qu’il n’a pas tenu ses promesses…..
C’est la république idéologique qui a failli, qui faillit. Elle est vieille, elle est le nouvel ancien régime: avec elle, l’ancien régime, c’est ici et maintenant…..
(1) : la phrase est de Carrier, mais tous les révolutionnaires en partageaient l’esprit, et tous ont commis, ou approuvé, ou laissé faire, les actes qu’elle impliquait… : « Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière et de manquer le but que nous nous sommes proposé ».
(2) : pour reprendre l’heureuse formule de Bernard Lhôte.
Décadence du système tout comme le communisme on s’aperçoit que ce n’est pas la peine de changer de gouvernement simplement parce que les hommes ne changent pas malgré leurs belles théories et que leur naturel revient au galop.
Nous avons le « locataire » de l’Elysée à la tête du pays, pas un « propriétaire » soucieux de faire fructifier le patrimoine qu’il laissera à ses héritiers.