Les Lundis.
Par Louis-Joseph Delanglade*.
Certains s’en désoleront, d’autres s’en délecteront. Parmi ces derniers, les plus anciens qui se rappellent en souriant le pantonyme gaullien du « machin » pour désigner l’Onu et ses errements ou, et c’est moins drôle, tout le mal que cette organisation a cherché et parfois réussi à nous faire pendant les événements d’Algérie.
C’est que l’Onu s’est, pour l’essentiel, illustrée de deux façons depuis 1945 et pendant ses soixante-quinze années d’existence : avec ses casques bleus, improbables soldats de la paix, par une succession d’engagements onéreux et inefficaces ; dans ses réunions et assemblées, en offrant une tribune inespérée, une tribune de jalousie haineuse, à ce qui fut successivement le tiers-monde, les pays sous-développés, les pays en voie de développement, les pays émergents (admirons l’inépuisable richesse du vocabulaire français).
Or, ce jeudi 2 avril, alors que son secrétaire général vient de déclarer que la pandémie de Covid-19 constitue la pire crise depuis 1945, « la combinaison d’une maladie menaçante pour tout le monde et d’un impact économique conduisant à une récession sans précédent », 187 des 193 pays réunis en assemblée générale, approuvent une résolution qui rappelle « la nécessité de respecter les droits humains durant cette crise » et dénonce « toute réponse empreinte de racisme ». Droitdelhommisme et antiracisme quasi psychotiques restent les deux mamelles de toute A.G. onusienne. La Russie a bien fait une autre proposition, moins verbeuse et plus réaliste sur la levée de sanctions internationales peu compatibles avec une lutte générale contre la pandémie, mais elle s’est heurtée à l’opposition de Washington, Londres et…Bruxelles.
De toute façon, les résolutions adoptées par l’Assemblée générale ne sont pas contraignantes – donc ne servent à rien. C’est ça l’Onu. Ça bavarde, ça bavasse (son Assemblée générale est un parlement comme les autres) et il ne se passe rien. Sachant pourtant ce que coûte cette organisation, à commencer par tous ses planqués grassement rémunérés, on se console en disant que sa nullité est un moindre mal : autant en prendre son parti quand, comme la France, on occupe par ailleurs un poste inamovible avec droit de veto au Conseil de sécurité.
Le Conseil de sécurité, c’est quand même plus sérieux, enfin ce devrait l’être. Avec cinq membres inamovibles et dix non permanents, les choses pourraient avancer. Or, comme Chine et Etats-Unis ne sont pas d’accord sur l’origine du virus, chinois selon ceux-ci, états-unien selon celle-là, eh bien on ne s’est pas réunis sur la pandémie : « La plus haute instance de l’Onu est totalement silencieuse sur le sujet » peut titrer la presse internationale. Voilà qui a exaspéré les dix membres non permanents dont surtout l’Allemagne, toujours soucieuse de se refaire une virginité morale 75 ans après la capitulation nazie (à chacun son 1945).
Les onulâtres se rassurent en évoquant un improbable super-sommet concocté par MM. Trump et Macron. Les deux compères veulent organiser très vite une visioconférence exceptionnelle des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Vu les réticences de la Russie et de la Chine, scepticisme de rigueur.
A défaut, il leur restera les festivités du soixante-quinzième anniversaire de la vieille dame : via internet (pour cause de Covid-19) l’Onu va organiser un débat mondial essentiellement destiné « aux jeunes générations » : comment voient-elles le monde dans 25 ans ? comment la coopération internationale peut-elle aider à résoudre des problèmes, comme le réchauffement climatique ou les pandémies ?
On nous assure que tout cela sera dûment analysé pour être présenté aux chefs d’État du monde entier en septembre prochain, à l’occasion de la prochaine réunion annuelle du Conseil général. La nullité conserve. Surréaliste.
A moins que… L’organisation a 75 ans, le bon âge : le coronavirus pourrait peut-être lui être fatal. ■
[Illustration : Wonder Woman, l’héroïne de DC Comics, icône féministe de 75 ans, qui vient d’être désignée ambassadrice des Nations unies pour l’émancipation des femmes].
* Agrégé de Lettres Modernes.
Retrouvez les Lundis précédents de Louis-Joseph Delanglade.
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source
Si ce ramassis d’inutiles malfaisants vient à disparaître, ce ne sera pas une grosse perte. Pour moi, seuls les 5 GRANDS ( USA ,RUSSIE, FRANCE, ROYAUME UNI et CHINE ont les moyens de résoudre les problèmes de la planète, car disposant de l’arme nucléaire ( quant à la volonté de l’utiliser je n’en sais rien) et d’un droit de véto au Conseil de sécurité.
Bonjour à tou(te)s les lecteur(ice)s et cher(e)s ami(e)s du blog,
L’ONU, organe (au sens communiste) des nullités universelles, et ses nombreuses ramifications, agences, fonds, structures, Cour,…ne sont que l’expression de l’impuissance des hommes et femmes politiques à imposer à un Etat souverain quel qu’il soit, une vision supranationale. Certes, un embargo est facile à imposer, certes les jugements politiques et judiciaires hâtifs sont aisés, mais alors comment comprendre que l’embargo imposé à la Russie puisse perdurer en cette période ? Est ce que cet embargo fera revenir la Russie sur l’annexion de la Crimée? NON! Comment comprendre que des Casques bleus demeurent au Liban depuis 40 ans et toujours sans solution de sortie de conflit ? Comment comprendre que cette Tribune onusienne donne la parole à une enfant manipulée telle que Greta Thurnberg qui ne représente qu’elle-même, sans droit ni titre pour venir à l’AG? Avec ses leçons permanentes sur tout et surtout sur rien, l’ONU se discrédite chaque jour davantage jusqu’à sa prochaine mort… peut être avec l’extinction du COVID-19. Croisons les doigts!
Le muge de l’Estaque a parlé d’or !