Il vient de sortir un nouvel ouvrage avec Chantal Delsol, L’Identité de l’Europe (1).
Nous avions déjà pu l’écouter sur Canal Académie parler de son Regard vide, et de Camus.
Jamais deux sans trois: Damien Le Guay reçoit Jean-François Mattéi, toujours sur la toujours excellente Canal Académie: trente et une minutes d’altitude mentale, pour reprendre l’expression de Proust….. Il parle cette fois de son Sens de la démesure.
Vivement la prochaine, pour son dernier….
http://www.canalacademie.com/ida5564-Jean-Francois-Mattei-Le-sens-de-la.html
(1) :
En renonçant à assumer son identité, l’Europe enchaîne les paradoxes.
Le premier est celui d’une culture universelle qui, Hugo, Valéry ou Camus en témoignent, n’a pas posé de problème aux créateurs qui s’en réclamaient.
Le deuxième paradoxe est celui du refus de donner un contenu à l’idée d’Europe : parler de son identité serait une illusion rétrospective ou le masque d’un colonialisme culturel plus pernicieux que celui du passé.
Le troisième paradoxe tient à ce que cette critique de l’Europe utilise ses propres outils intellectuels pour mettre en doute son existence. Mais en suivant la forme de ses récits, de ses connaissances et de ses oeuvres, il est possible de donner un sens à la quête de l’identité européenne. Si l’Europe n’ose plus se réclamer de sa culture en abdiquant son origine et son destin, elle se dissoudra sans voir qu’elle se prive tout simplement de sa présence au monde.
L’Europe a ainsi constitué son identité mouvante à travers les siècles en intégrant rétrospectivement dans ce foyer les sources grecque, romaine et chrétienne ainsi que de multiples influences extérieures. Tel est son premier paradoxe : sa culture particulière s’est reconnue comme le foyer de la culture universelle en soumettant le monde à une investigation rationnelle et critique. Mais lorsque la critique retourne la raison contre elle-même, elle succombe à la tentation de désavouer sa propre culture.
Noël Stassinet sur On attend une vigoureuse réaction du…
“Alors les grands penseurs de la gôôôche on se réveille ? On a une panne de…”