Des corrompus et des privilégiés, au comportement scandaleux, il y en a eu par centaines tout au long de notre histoire millénaire. Ce ne peut donc pas être cela que nous reprochons au Système actuel. Par contre, le reproche qu’il encourt, c’est d’avoir tant promis, de trouver ses origines dans une Révolution qui a fait 800.000 victimes, d’avoir prétendu régénérer la France (1) pour en arriver à faire exactement pareil – en plus grand encore… – que ce qui s’est toujours fait.
Là est le reproche : il y avait de la corruption sous les Rois, mais les Rois n’ont jamais promis la Pureté absolue. La Révolution, oui… Et c’est au nom de cette perfection qu’elle prétendait apporter qu’elle a justifié toutes ses horreurs…
Sur ce plan là, comme on le chante dans La fille de Madame Ango : « …C’était pas la peine, c’était pas la peine, non pas la peine, assurément, de changer de gouvernement… »
La vraie question est que depuis deux siècles, la France est fort mal gouvernée ; que sa substance se défait inexorablement ; qu’à une trajectoire largement positive s’est substitué un processus de déclin dont nous voyons chaque jour la progression. De ce point de vue là, qui est ce qui importe, ce serait, pour le coup, tout à fait la peine de changer, non pas de gouvernement, mais d’Institutions …
(1) Saint Just (qui n’était ni saint, ni juste…): « Je ne juge pas, je tue… Une nation ne se régénère que sur des monceaux de cadavres… »
Ce qui est surtout reprochable, insupportable et finalement inadmissible, c’est que le Chef de l’Etat fait quasi quotidiennement la leçon aux Français sur les économies budgétaires, sur les valeurs du travail, sur la méritocratie, tandis qu’il n’a eu aucune pudeur à encourager ostensiblement son fils à vouloir se placer à la tête de l’EPAD, qu’il débute son mandat en fréquentant toujours de manière impudique pour ne pas dire vulgaire, les milieux d’affaires, où politique et affairisme ne font qu’un, qu’il laisse passer les dépenses déplacées de ministres et secrétaires d’Etat non scrupuleux vis à vis de la dépense publique, mais toujours en première ligne pour faire de la morale budgétaire, qu’il se fait augmenter son traitement de Chef de l’Etat tout en prônant la rigueur salariale et à présent l’affaire Bettencourt qui lui revient en boome-rang.
Ce que l’institution royale a, et que la présidence de la république ne pourra jamais avoir, c’est l’indépendance vis à vis des partis politiques et des milieux d’affaires, dès lors que la position du Roi ne dépend ni des uns, ni des autres.
Il est bon de se dire de temps en temps que notre force est d’avoir raison.
Effectivement mon cher DC, quand la démocratie prend des allures de show-business, il est naturel que les gouvernés songent à se tourner vers un homme qui incarne un principe naturel plutôt que vers un parti ou vers une stratégie politico-médiatique. Quand la société s’atomise et rend ses enfants étrangers les uns aux autres, il est normal qu’elle cherche par tous les moyens de retrouver sa cohésion et son unité.
Quel plus beau principe que celui d’une lignée qui aurait la charge non pas d’un gouvernement, mais de la pérennité d’une nation? Et quel plus éclatant symbole de la cohésion nationale qu’une famille donnée par l’histoire pour prendre en charge le destin d’un peuple, d’une famille rendue incontestable par des siècles de service et dont la situation ne dépendrait plus des factions?
Cher Sébasto,
Ce n’est pas tant la démocratie en soi ou les partis en tant que tels, qui sont en cause, mais la place que ceux-ci se sont arrogés dans nos actuelles institutions, en l’absence du Roi.
Comme l’on dit si bien « lorsque le chat n’est pas là, les souris dansent » mais pour combien de temps encore ?
La différence qu’il y a avec la Monarchie: Blanc et Joyandet bénéficieront de prébendes et on ne les inculpera pas pour leurs délits, contrairement aux citoyens basiques. De même qu’un « tireur »d’élite n’a jamais connu la condamnation pour ses malversations financières ni ses manoeuvres sexuelles. Nicolas Fouquet fut déchu et embastillé pour ses confusions entre les finances de l’Etat et les siennes propres.
Les exemples contradictoires abondent !