Nous ne savons rien – ou à peu près rien – de l’archiduc Charles de Habsbourg -Lorraine, prétendant aux trônes d’Autriche et de Hongrie, dont La Couronne vient de publier une citation.
« Les personnes qui disent que la monarchie est davantage une institution du passé ne sont tout simplement pas réalistes. C’est tout autant une institution du passé, du présent et du futur que d’autres formes de gouvernement qui ont joué un rôle dans le passé ou joueront dans le futur. Mais l’ ancrer à tout prix dans une époque n’est certainement pas ce qu’il y a à faire car cela produira l’inverse de ce qui est attendu et cela n’aura aucun effet sur les populations concernées »
Ce qu’énonce ainsi cet archiduc autrichien nous apparaît comme vérité de simple évidence. Même si cette vérité va à l’encontre de l’opinion franco-française selon laquelle la monarchie est un mode de gouvernement du passé.
Nous ne nous rendons même pas compte que notre opinion n’est partagée ni par les Anglais, ni par les Espagnols, ni par les Hollandais, les Belges, les Danois, les Norvégiens, les Suédois, les Luxembourgeois, etc. c’est à dire par une bonne partie de l’Europe, sans avoir besoin d’ajouter à la liste Monaco et le Liechtenstein.
Nous nous sommes même pas sûrs que notre opinion selon laquelle les monarchies sont des régimes du passé soit partagée avec la même force d’évidence et d’arrogante certitude dans des pays européens autres que la France et qui sont aussi des républiques. Comme l’Allemagne, l’Autriche ou l’Italie dont les monarchies n’ont pas été renversées par des révolutions comparables à la nôtre mais par des défaites militaires. Quant aux pays qui ont perdu leurs institutions monarchiques du fait de leur intégration forcée au bloc soviétique, la Roumanie, la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie – et même la Russie – ils ont su recréer avec leurs anciennes dynasties des liens étroits, quasi institutionnels et fonctionnels, qui font que le système monarchique n’y est pas du tout considéré comme un système du passé, mais plutôt du présent, et probablement aussi comme un recours.
Les réflexions de l’archiduc Charles de Habsbourg-Lorraine nous rappellent le mot de Louis XIV, qui, à l’époque de la république d’Angleterre, de la république de Hollande, de la république de Venise ou de Gênes et de quelques autres encore que nous oublions certainement : « Je montrerai à l’Europe qu’il y a encore un roi. »
Comme l’opinion, en tant qu’elle n’est qu’opinion, est relativement incorrigible, on nous rétorquera que les républiques de cette époque reculée n’étaient que des oligarchies. Ce qui n’est pas tout à fait faux. Mais aura-t-on le culot de nous affirmer que les républiques actuelles sont autre chose que des oligarchies ? Et des pires qui soient, des oligarchies financières. Chacun sait que les élections se gagnent à coups de milliards et que celui qui a gagné ne l’a pu que grâce à l’appui de quelques grands financiers, des oligarques. N’hésitons pas à le dire : « la monarchie est le seul pouvoir qui ne s’achète pas par l’argent. »* ■
* Reprendre le Pouvoir, Pierre Boutang, 1977
oui, bravo!
J’aurais aimé lire ses postions et réflexions sur sa place dans l’Europe actuelle et à venir
Tout en étant monarchiste pour la France , il faut aussi reconnaître qu’il y a de, rares, oligarchies qui peuvent être vertueuses (i.e : gouverner en vu du bien commun ( une certaine époque de la République romaine par exemple) ; ce sont des aristocraties dans la classification traditionnelle héritée d’ Aristote.
Passé, présent, avenir ne sont qu’ILLUSIONS aussi tenaces soit elles ( Albert EINSTEIN)
pour moi et beaucoup d’autres la question est: la MONARCHIE , COMMENT??????????, oui comment la restaurer, le plus agréable serait reproduire la méthode des pays de l’Est: RDA,HONGRIE, TCHECOSLOVAQUIE, des mouvements de foules obligeant les dirigeants à ……dégager., en 1989
@Aristote
Je crois que vous avez raison. Il peut y avoir des oligarchies bienfaisantes. Ce seront alors des aristocraties. Elles ne se fonderont pas exclusivement sur l’argent mais sur le sens et le souci d’un bien commun supérieur. Je ne pense pas que ce soit ce qui caractérise les élites françaises d’aujourd’hui.