Jean de Maistre qui ne cesse de nous transmettre de fort belles choses, nous soumet cette savoureuse et très instructive consultation de son Littré. Un grand merci !
J’ai eu beau consulter le Littré, je n’ai pas trouvé que l’on puisse faire la guerre à des microbes ou des virus.
On fait la guerre à des ennemis et il n’y a que des États ou des humains qui puissent être ennemis les uns des autres. Microbes et virus sont des organismes biologiques dont la propagation obéit à des lois purement naturelles et ils sont sans but et sans intention. Il est tout de même surprenant que Macron ait adopté une telle pose guerrière à l’égard de cette épidémie alors que dans le même temps il se garde bien de parler de guerre à l’égard du seul ennemi réel qui soit sur notre sol et y vive, je veux dire les terroristes musulmans et tous ces salafistes et autres Frères Musulmans qui vouent notre monde aux gémonies. Il faut dire que parler de guerre à propos d’un virus ne risque pas de heurter la susceptibilité de ce dernier alors que parler de guerre à l’islamisme risque de provoquer des remous ans les » quartiers populaires ‘ pour reprendre un terme de la novlangue politiquement correcte pour désigner les quartiers islamo-mafieux. Les virus ne votent pas alors que les quartiers oui, et il faut se garder de risquer de perdre des voix en désignant l’ennemi.
La voie des armes employée de peuple à peuple, de prince à prince, pour vider un différend. Avoir guerre. Avoir la guerre. La guerre, la peste et la famine sont les trois fléaux de Dieu.
Vous portâtes soudain la guerre dans la Perse. [Corneille, Héraclius, empereur d’Orient]
Guerre de mer, guerre maritime, guerre qui se fait sur mer.
Que deviendrait-elle si à la guerre de mer où elle est engagée, une guerre de terre se joignait encore ? [D’alembert, Lett. au roi de Pr. 15 déc. 1780]
Guerre civile, guerre intestine, guerre entre les citoyens d’un même État.
La guerre civile est le règne du crime. [Corneille, Sertorius]
Guerre étrangère, guerre contre une nation étrangère.
Guerre de religion, guerre qui se fait à cause de la religion. Les guerres de religion désolèrent la France sous François II, Charles IX et Henri III.
Fig. Guerres de religion, querelles religieuses sur des points de doctrine.
Plût à Dieu que ces guerres de religion fussent aussi près de leur fin que celle qui divise les princes de l’Europe ! [Maintenon, Lettres]
Guerre sainte, guerre qui se faisait autrefois contre les infidèles pour conquérir la terre sainte.
Guerre sacrée, guerre que les Thébains et leurs alliés firent aux Phocéens qui s’étaient emparés d’une terre appartenant au temple de Delphes.
Fig. et par plaisanterie. Guerre sacrée, querelle entre gens d’Église.
Pendant que tout conspire à la guerre sacrée. [Boileau, Le lutrin]
Guerre à mort, guerre dans laquelle on ne fait aucun quartier.
On dit dans le même sens : guerre d’extermination, guerre à outrance.
Terme de féodalité. Guerre du roi, guerre déclarée par le roi à un prince étranger ; elle suspendait toutes les guerres particulières.
Obtenir les honneurs de la guerre, voir HONNEUR.
Conseil de guerre, assemblée d’officiers généraux d’une armée.
Le lion dans sa tête avait une entreprise : Il tint conseil de guerre, envoya ses prévôts…. [La Fontaine, Fables]
Conseil de guerre, tribunal qui exerce la justice militaire.
Fruit ou fruits de la guerre, les pays désolés, les gens estropiés et tout ce qui est l’effet des désastres de la guerre ; particulièrement les blessures et les maladies que fait contracter l’état militaire, et, par extension plaisante, les maux qui sont la suite d’excès en tout genre, de l’ivrognerie, de la débauche, du jeu, etc.
Poétiquement, un foudre de guerre, grand homme de guerre qui a remporté de grandes victoires et qui est terrible par sa valeur.
Comment ! des animaux qui tremblent devant moi ! Je suis donc un foudre de guerre ! [La Fontaine, Fables]
Faire la guerre à l’oeil, observer attentivement les démarches de l’ennemi. M. de Turenne, très habile et qui savait faire la guerre à l’oeil, n’avait pas manqué d’y jeter un corps, Mém. pour servir à l’hist. univ. de l’Europe, t. I. p. 389.
Fig. Faire la guerre à l’oeil, observer avec soin ce qui se fait afin de profiter des conjonctures.
Dieu sait comme ils firent la guerre, J’entends à l’oeil ; car autrement Je parlerais peu nettement. [Scarron, Virgile travesti]
De guerre lasse, quand on est las de la guerre.
Quand toutes les intrigues, les finesses italiennes sont épuisées et déconcertées, les partis, assez forts pour combattre et trop faibles pour vaincre, font la paix de guerre lasse. [Duclos, Voir Ital. Oeuv. t. VII, p. 56, dans POUGENS]
Fig. Faire quelque chose de guerre lasse, le faire après avoir longtemps résisté. Je lui ai cédé de guerre lasse.
Faire la guerre à ses dépens, voir DÉPENS.
2De bonne guerre, se dit de ce qui se fait selon les lois et usages de la guerre.
Le comte de Pas m’avait obligé en me renvoyant pour rien tout le bétail de Commercy qui était à lui de bonne guerre. [Retz, IV, 19]
Fig. De bonne guerre, de bonne prise, légitimement.
Persuadé qu’en amour on gagne toujours de bonne guerre ce qu’on peut obtenir par adresse, on ne voit pas qu’il ait jamais témoigné le moindre repentir de cette supercherie. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]
Faire bonne guerre, user de toute l’humanité, de tous les ménagements que les lois de la guerre permettent.
Je n’ai pour ennemis que ceux du bien commun, Je leur fais bonne guerre et n’en proscris pas un. [Corneille, Sertorius]
Fig. Faire bonne guerre, en user honnêtement dans une discussion d’intérêts ; prendre ses avantages sans blesser aucune des bienséances et des règles de l’honnêteté.
Ils [Luther et Carlostad] touchèrent en la main l’un de l’autre, en se promettant de se faire bonne guerre. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes]
3On personnifie quelquefois la guerre dans le langage mythologique et poétique.
Bientôt ils défendront…. De figurer aux yeux la Guerre au front d’airain. [Boileau, L’art poétique]
4Expédition, campagne.
Dans les premières guerres, il n’avait qu’une seule vie à offrir ; maintenant il en a une autre [son fils] qui lui est plus chère que la sienne. [Bossuet, Oraisons funèbres]
Faire la guerre avec quelqu’un, servir avec lui dans le même corps.
En guerre, durant le temps de guerre.
Vous devez en guerre être habillés de fer. [La Bruyère, XII]
S’en aller en guerre, partir pour une expédition.
Le lion s’en allant en guerre. [La Fontaine, Fables]
Ruse de guerre, stratagème employé dans la guerre.
Fig. Tour de vieille guerre, ruses, adresses qui sont à la disposition d’un vieux chasseur, d’un homme expérimenté.
Nous en savons plus d’un, dit-il, en les gobant ; C’est tour de vieille guerre…. [La Fontaine, Fables]
5L’art militaire. la connaissance des moyens employés pour faire la guerre.
Non content de lui enseigner la guerre [à son fils], comme il a fait jusqu’à la fin par ses discours, le prince le mène aux leçons vivantes et à la pratique. [Bossuet, Oraisons funèbres]
Homme de guerre, homme qui sait la guerre.
Je dois craindre Licine, il est homme de guerre. [Tristan, La Mort de Chrispe ou Les Malheurs domestiques du Grand Constantin]
Gens de guerre, militaires, soldats.
J’ai vu des gens de guerre épandus par la ville. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes]
6Ensemble d’attaques, de défenses, d’opérations.
Ainsi la guerre était partout, devant, sur nos flancs, derrière nous ; l’armée s’affaiblissait ; l’ennemi devenait chaque jour plus entreprenant. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l’année 1812]
Petite guerre, celle qui se fait par détachements ou par partis, dans le dessein d’incommoder, de harceler l’ennemi dans sa marche.
Petite guerre, simulacre de combat pour faire manœuvrer et exercer les troupes.
Anciennement. La petite guerre, la maraude, la picorée.
Une poule et un oison, qui avaient bien la mine d’avoir été pris à la petite guerre. [Scarron, Le Roman comique]
7Absolument. Le département de la guerre, le ministère, les bureaux de ce département. Ministre de la guerre. Il travaille à la guerre. Chef de bureau à la guerre.
8Guerre ouverte, hostilité déclarée. Le mauvais vouloir de cette puissance finit par se changer en guerre ouverte.
Fig. Inimitié, agression, qui ne se cache pas.
Mais sans discrétion tu vas à guerre ouverte. [Régnier, Élégies]
9Nom de guerre, nom que chaque soldat prenait autrefois en s’enrôlant ; par exemple : la Tulipe, Sans-Quartier.
Louis [le dauphin fils de Louis XIV] le bien nommé, c’est Louis le Hardi ; D’un pareil nom de guerre on traitait les neuf preux. [La Fontaine, Poésies mêlées, LXIV (ballade sur le nom de Louis le Hardi)]
Fig. Sobriquet donné par plaisanterie.
Le Magnifique était un nom de guerre. [La Fontaine, Magn.]
Prendre un nom de guerre, changer son nom véritable, prendre un nom de fantaisie.
10Il se dit en parlant des animaux qui en attaquent d’autres pour en faire leur proie. Le loup fait la guerre aux brebis.
Les lions ne font point la guerre aux lions. [Fénelon, Télémaque]
État de guerre, état d’hostilité de tous contre tous.
Hobbes…. voulant prouver que les hommes naissent tous en état de guerre, et que la première loi naturelle est la guerre de tous contre tous. [Montesquieu, Défense de l’Esprit des lois, I, 1]
Poétiquement. Faire la guerre aux habitants de l’air, aux habitants des forêts, chasser.
Je vais faire la guerre aux habitants de l’air. [Boileau, Epîtres]
11Fig. Toute espèce de débat, de démêlé, de lutte. Cet homme est toujours en guerre avec ses voisins.
Cela [saisir l’occasion] s’entend principalement à la guerre et des actions militaires ; mais il y a de la guerre, qui le croira ? même dans les actions paisibles et désarmées ; il faut combattre partout de façon ou d’autre. [Guez de Balzac, Ariste, ou De la cour]
Familièrement. Faire la guerre à quelqu’un, lui faire souvent des réprimandes, lui chercher querelle.
Ne lui faites point la guerre sur tout ceci. [Sévigné, 453]
Faire la guerre à quelque chose, s’en prendre à cette chose, l’attaquer, la détruire.
Elle fait la guerre à ses beaux cheveux. [Sévigné, 55]
Faire la guerre au pain, en manger beaucoup.
Faire la guerre à, combattre, lutter contre.
Notre société [les jésuites] a pour but de travailler à établir les vertus, de faire la guerre aux vices, et de servir un grand nombre d’âmes. [Pascal, Les provinciales]
Faire la guerre à ses passions, combattre, réprimer ses passions.
Faire la guerre aux mots, critiquer minutieusement le style.
12Guerre de plume, discussion, dispute par des écrits entre des hommes de différents partis.
Je m’intéresse plus à la guerre des Russes contre les Ottomans qu’à la guerre de plume du parlement. [Voltaire, Correspondance]
13Fig. Guerre se dit des choses qui combattent, qui attaquent, qui sont en lutte. Les éléments en guerre.
Dont l’air intempéré fait guerre aux animaux. [Régnier, Satires]
14Nom d’un jeu qui se joue sur un billard.
PROVERBES
À la guerre comme à la guerre, c’est-à-dire il faut souffrir la fatigue ou prendre du bon temps selon les occasions.
La guerre nourrit la guerre, une armée subsiste aux dépens du pays où elle se trouve.
Guerre et pitié ne s’accordent pas ensemble, à la guerre on a peu de pitié et il serait dangereux d’en avoir.
Qui terre a guerre a, celui qui possède de la terre est sujet à avoir des procès. Par allusion à ce proverbe Voltaire a dit (Lett. d’Argental, 4 oct. 1748) : » Je ne m’attendais pas à ce nouveau trait de calomnie ; mais qui plume a guerre a « , c’est-à-dire les gens de lettres sont exposés à être attaqués.
La guerre est bien forte quand les loups se mangent l’un l’autre, se dit quand on voit deux personnes de même profession avoir querelle.
On ne fait la guerre que pour faire enfin la paix, c’est-à-dire il faut toujours finir par s’accorder.
REMARQUE
La locution de guerre lasse a été trouvée par plusieurs grammaticalement inexplicable ; faire quelque chose de guerre lasse, étant faire une chose las de la guerre ; aussi des grammairiens ont-ils voulu la corriger et dire : de guerre las. D’autres ont dit qu’il fallait écrire de guerre las quand il s’agissait d’un homme, et de guerre lasse quand il s’agissait d’une femme ; et que l’erreur était née de la prononciation de l’s dans las, comme plusieurs la font sentir dans hélas (hé-las’). Il nous semble qu’il n’y a rien à changer, que lasse se rapporte bien à guerre, et que la locution représente une figure hardie où la lassitude est transportée de la personne à la guerre : de guerre lasse, la guerre étant lasse, c’est-à-dire les gens qui font la guerre étant las de la faire. ■
EFFECTIVEMENT, pour faire la guerre, il FAUT un ennemi identifiable, uniformes, drapeaux et oriflammes, différents des nôtres. OR ce satané virus n’est même pas visible, il attaque sournoisement, alors lui faire la guerre c’est risquer de la perdre.?
Puisque le triste et autodéclaré Général qui a inventé une nouvelle définition de la « guerre », prenons-en acte pour que le moment venu, lui et ses sbires, ainsi que leurs prédécesseurs soient bien traduits devant un tribunal qui sera sans doute plus populaire que militaire et en écartant une magistrature depuis longtemps aux ordres ! … Tout comme les médias publics et subventionnés.
Et en espérant que les Français ne sombreront pas, toujours le moment venu, à se satisfaire de belles paroles lénifiantes, ou paresse atavique (les veaux) !