Les médias, les « associations », se trouvent soudainement d’accord avec le pape Benoît XVI qu’ils ont tellement traîné dans la boue, par ailleurs. Ce n’est pas étonnant. Finie, pour un temps, sans-doute très bref, l’immense campagne qu’ils ont menée contre lui. Voici que le Pape prononce des paroles qu’ils considèrent pouvoir les servir et le voilà à la Une de toutes les infos du matin ! En bonne part, pour une fois. Mais une fois n’est pas coutume …
Qu’a dit le Saint Père ce dimanche aux pèlerins français de Castelgandolfo, lors de sa prière de l’Angelus ? En voici le texte :
« Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier les étudiants de la paroisse Sainte-Anne de la Butte-aux-Cailles, de Paris. Les textes liturgiques de ce jour nous redisent que tous les hommes sont appelés au salut. C’est aussi une invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines, à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toute nation et de toute langue. Chers parents, puissiez-vous éduquer vos enfants à la fraternité universelle. Que la Vierge Marie vous accompagne dans la préparation de la rentrée scolaire qui approche ! Bon dimanche à tous ! »
On peut dire que les médias ont tiré un grand parti de ces quelques phrases ! Voici nos remarques :
1. Nous aurions, tout d’abord, envie de dire respectueusement au Pape : « Très Saint Père, s’il faut, en effet, respecter toutes les légitimes diversités humaines, daignez accepter l’idée que la nôtre, celle d’une nation qui fut, longtemps, fille ainée de l’Eglise, doit être aussi respectée ; qu’elle est fondée à vouloir rester elle-même, à préserver son identité, y compris dans son évolution, à maintenir les grands équilibres de sa population, à lui garantir l’ordre et la paix civile, à conserver l’essentiel de sa culture propre et de sa civilisation ».
2. D’autre part, si, pour les Chrétiens, Jésus est venu rassembler les hommes de toute nation et de toute langue, est-il venu pour les abolir, les fondre, les dissoudre, les niveler ? L’Eglise, jusqu’à présent, a toujours plutôt enseigné le contraire.
3. Il est vrai que les jeux de notre démocratie, notamment les stratégies et objectifs électoraux, peuvent conduire nos gouvernants à des attitudes brutales, spectaculaires et sans considération réelle du Bien Commun. Ce sont là les tares de notre démocratie formelle, idéologique et décadente. Les Rom ne sont pas le danger le plus grave qui menace l’équilibre de la société française. En les choisissant pour cible de leur politique sécuritaire, plus spectaculaire que réelle, il nous paraît assez évident que, d’une certaine manière, le gouvernement a choisi une voie facile …
4. Aux époques chrétiennes, il s’est souvent trouvé des Princes et des Rois, et même des républiques, pour dire aux pouvoirs spirituels, tout en respectant leur enseignement religieux : « De grâce, laissez-nous gouverner les nations dont Dieu nous a donné la charge ». La décadence du politique, soit qu’il soit laxiste, soit que, soudainement, il s’agite pour montrer sa force et briguer des suffrages, est certainement un grand malheur pour l’ordre et la paix des peuples.
merci de votre article car tous autour de moi me disent que B16 a eu raison de faire cette intervention: j imagine que les pelerins qui ont fait le voyage a CG s attendaient a autre chose que ce sermon!! Je soutiens B16 a 100% d habitude mais la …. Personnellemnt je n ai pas eduque mes enfants dans « la fraternite universelle » mais dans le respect de la personne et la charite ce qui n est pas la meme chose. Mais qui donc prepare les topos « politiques » de B16?? On dit que l AFP a recupere ses propos mais que le Vatican fasse en sorte de ne pas se faire recuperer.
Merci de votre site que j apprecie beaucoup
C’est dans de telles circonstances que l’on regrette que les papes n’aient plus de pouvoir temporel. Quand les pontifes étaient souverains du Latium, de la Romagne et de l’Emillie, sans compter Avignon, ils étaient soumis aux impératifs du réel, aux contraintes de la politique au sens le plus prosaïque comme le plus noble. Ainsi n’étaient-ils pas tentés de pondre avec hypocrisie des déclarations irresponsables. Pourquoi « avec hypocrisie? » Parce que les gestes pontificaux, depuis un peu moins d’un siècle, sont toujours accomplis en demi-teinte, sans jamais porter à plein le poids de l’autorité mais sans renoncer à l’imposer. On ne m’y reprendra plus.
En plein accord avec « Antiquus ». Je prie chaque jour, pour notre pape Benoît XVI, cependant la France ne peut entretenir un monde qui la désagrège. Les Roms ne sont pas les seuls, mais pour l’heure, ils semblent être les plus faciles à atteindre.Merci à tous. Marie-Louise
Antiquus oublie constamment que le Pape, si cette
expression peut convenir « ne joue pas dans la même
cour ».
Autorité spirituelle, il nous rappelle les principes
évangéliques fondamentaux en toutes circonstances.
Les modalités d’application relèvent du pouvoir temporel et
de la conscience de chacun.
Ce n’est pas tant le respect de l’application des lois qui est
en cause, dans le cas des Roms, mais la manière dont on
traite et stigmatise cette population au moment de faire
respecter la loi en France, et de même, en Roumanie où
ces personnes sont abandonnées à leur propre sort.
Améliorer les conditions de vie de sa famille pour une
existence, la plus digne possible est une quête humaine
légitime que la loi, non seulement ne peut empêcher, mais
se doit d’assurer à ses citoyens, et au moins avec
hospitalité pour les étrangers, pour le temps de séjour qui
leur est accordé.
Le respect des lois applicables en matière de séjour sur le
territoire français ne peut être, à mon avis, incompatible
avec le respect de la dignité de la personne
humaine, qui que soit cette personne et où que ce soit.
Ces comparaisons historiques, au ressort à la fois émotionnel et commémoratif, semblent avoir pour but de faire l’économie d’une analyse sérieuse de ce dont on parle.
La stratégie générale consistant à ramener un phénomène actuel à du déjà vu, sans prendre en compte ce qu’il peut avoir de nouveau, c’est à dire ce qui permettrait précisément de la comprendre.
Archaïsé et bétonné de manière insupportable, le débat, aujourd’hui, ne se prête malheureusement pas aux nuances. Pour finir, on en arrive à l’échange de faits divers : « comportement raciste » contre « délinquance immigrée ».
C’est vraiment le degré zéro de la réflexion.
Effectivement, dans la politique de l’immédiateté, de la réactivité sans réflexion, de mesures prises dans l’urgence, etc… la preuve ce matin d’un ROM et sa famille, expulsés le 14 août avec le pécule prévu dans les conventions internationales, à savoir 300€ par adulte et 100€ par enfant (il s’agit au cas d’espèce d’une famille nombreuse), revenu hier le 26 août, par la route, en 2j, et sans aucun contrôle des forces de sécurité d’un quelconque pays de l’UE ni, d’autant plus par notre Police aux frontières … ça laisse songeur quant au bien fondé de ses expulsions qui coûtent bien plus que ce qu’elles « rapportent » et sans parler de l’Espace Schengen applicable à la Roumanie et à la Bulgarie dès 2011!!! Courage, rangez vos poules….!!!!!
L’Europe ultra-libérale montre une nouvelle fois son impuissance à régler des problèmes éminemment humains et politiques. Mais ceci n’est pas nouveau.
La finance est sans doute une préoccupation bien plus importante pour nos dirigeants, ou plutôt pour ceux qui en profitent.
DC a sans-doute raison de pointer « l’impuissance » de « l’Europe ultralibérale » « à régler des problèmes éminemment humains et politiques ». Je ne crois pas, d’ailleurs, qu’une Europe social-démocrate y réussirait beaucoup mieux.
Mais pour ce qui est de la France, je le choquerai, sans-doute, si je dis que ce sont les jeux de notre démocratie, le régime des partis, le fonctionnement de notre République, non au sens romain, que l’usage n’a pas retenu, qu’il ne perçoit plus, mais bien au sens du « système » actuel, qui induisent tantôt le laxisme, tantôt l’agitation, voire la brutalité de nos gouvernants, sitôt que les enjeux, les perspectives électorales se dessinent.
L’érosion permanente des Institutions de la Vème république leur a ôté, depuis déjà assez longtemps, ce qu’elles pouvaient prévoir et conférer d’autorité souveraine, de sérénité, de « surplomb », selon l’expression de De Gaulle, à l’exécutif et, notamment, au Chef de l’Etat.
Elles vivent, désormais, de « foucades » et survivent dans la « chienlit ». Faut-il encore nourrir quelque illusion à leur endroit ? Je pose a question.
DC nous dira, je le sais, qu’il leur manque, seulement, un Roi, en leur sommet, pour leur conférer ce qui leur manque, aujourd’hui, ou, plutôt, pour les débarrasser de tout ce qu’elles ont, en excès, de pratiques nocives ..
Cette vision, quelle que soit l’éminente nécessité d’une fonction pérenne et non élective à la tête de l’Etat, me paraît assez angélique
Boutang, il y a quelques vingt-cinq ans, si « royaliste » fût-il, attirait déjà notre attention sur les facteurs de risque qui menacent notre société, non seulement en son sommet, mais aussi dans ses bases, des risques si graves que, peut-être, si nécessaire soit-il, le Prince ne suffirait pas.
Il citait – je le redis en substance – l’immense danger de l’Islam et l’extrême fragilité de notre société, de notre civilisation, le fait que nous ne valions plus, nous-mêmes, grand chose, que nous n’ayons plus beaucoup de raisons de vivre et de mourir..
Et il disait la nécessité absolue, si nous ne voulons pas mourir, d’une conversion profonde de toute la société française, et d’ailleurs, de tout « l’Occident », conversion morale, culturelle, politique et spirituelle.
Sans-doute serons-nous d’accord, au moins, si nous acceptons cette vision beaucoup plus large que seulement politique et institutionnelle, sur le fait qu’un Roi, ou un Prince, comme on voudra, à la tête de l’Etat, quel que soit le titre qu’il porte et « pourvu, comme disait encore Boutang, que la réalité du pouvoir souverain y soit contenue », serait une contribution décisive à la mise en route d’un processus de renaissance à la fois nationale et d’une civilisation qui redevienne digne de ce nom.
Tandis que les uns font bloc autour de Jeanne d’Arc et de Charles Martel, les autres feignent de croire que Hitler est revenu. Au bouc émissaire traditionnel, l’immigré « responsable du chômage et de la délinquance », s’en oppose alors un autre, le « fascisme » ou le « sarkozysme », auquel on peut de façon mimétique attribuer présomptivement toutes sortes d’intentions diaboliques. On rejoue ainsi des guerres qui ont déjà eu lieu : nostalgie contre nostalgie, simulacre de « fascisme » contre simulacre d' » antifascisme », exclusions et anachronismes en tout genre, tandis que s’annonce un monde nouveau sur lequel personne ne veut ouvrir les yeux.
Pour répondre à la fois à Anatole et Sébasto, je dirai qu’effectivement, la royauté dans un cadre constitutionnel établi sur les bases des principes affirmés à l’origine, dans la Vème république: indépendance nationale, indépendance et arbitrage du Chef de l’Etat, nécessité de la durée … et selon nos traditions historiques, permettrait déjà de pallier les carences ou dérives du système, et de le rééquilibrer.
Quant aux valeurs et » au monde nouveau qui s’annonce », il parait certain que le Prince aurait le souci de servir l’intérêt général pour le bien commun de tous, en mettant au coeur de son action politique, l’humain, avant toute autre considération. Dans ce cas, il y aurait inversion des valeurs, ainsi, par exemple, l’économie serait mise au service de l’homme au lieu du contraire, ceci serait nécessairement révolutionnaire mais dans le bon sens du terme. Cela impliquerait que la France se pose en pays leader de la contestation de l’ordre économique mondial aux côtés des plus pauvres et revendique une remise à plat des traités et accords pour un nouvel ordre mondial.
Tout un programme !
L’ennemi principal est celui qui est à la fois le plus nuisible et le plus puissant.
C’est le capitalisme financier (par opposition au capitalisme patrimonial) et la société de marché sur le plan économique, le libéralisme sur le plan politique, l’individualisme sur le plan philosophique, les Etats Unis sur le plan géopolitique.
Quel sera le sujet historique qui fera basculer les choses? Mystère. Mais pour préparer cet évènement et ne pas être le sujet de l’histoire des autres, le retour du Roi en est la condition essentielle. La restauration des valeurs (et non pas leur inversion mon cher DC) passe inévitablement par la restauration de la Monarchie.