Depuis qu’en août 1971 le président Nixon a décidé de rompre le lien qui unissait le dollar à l’or, toutes les monnaies du monde « flottent ».
Elles flottent les unes par rapport aux autres, mais aussi par rapport à toute valeur externe intrinsèque. C’est ainsi que le but a été atteint : les États ont pu continuer à faire croître, comme jamais auparavant, leur masse monétaire nationale sans risquer de relancer l’inflation. Cette croissance de la masse monétaire a essentiellement bénéficié à l’envol de la valeur des actifs financiers détenus par les grandes entreprises multinationales qui ont ainsi pu devenir plus riches et plus puissantes que bien des États. Grâce au libre échange et à l’activisme de l’Organisation mondiale du commerce, l’accès libre aux produits en provenance des pays où la protection sociale et les retraites sont inexistants ont permis de contenir les salaires. Mais on a aussi rompu le lien entre la croissance de la masse monétaire et l’envol généralisé des prix et salaires. On n’a pas pour autant changé les lois économiques.
Christien Lagarde au sommet des Grands argentiers, à Séoul : « La guerre des monnaies n’aura pas lieu… ». A voir !
L’augmentation de la masse monétaire a conduit à une dévalorisation généralisée des monnaies qui se traduit par un envol de la valeur des produits financiers, par une augmentation sans fin des prix de l’immobilier et par un gonflement sans précédent des prix des matières premières. Comme on a dévalué le prix du travail (par un maintien de la pression du chômage grâce à l’abolition des frontières) en même temps que la valeur de la monnaie (par une augmentation sans précédent de la masse monétaire), on a donné l’illusion d’une disparition de l’inflation. Du coup, la valeur des biens qui n’étaient pas atteints par cette dégradation générale, a paru s’envoler dans un phénomène de bulles. Désormais, il existe apparemment deux sortes de bulles : celles qui résultent d’une véritable spéculation et celles des produits rares mais indispensables. Seules les premières peuvent exploser à tout moment. Les secondes ne font que traduire le gonflement artificiel de la masse monétaire et donc la dévalorisation continue de toutes les monnaies.
Comme il n’y a plus de monnaie de référence ni de véritable monnaie internationale indépendante, toute baisse intrinsèque de la valeur d’une monnaie passe dans un premier temps totalement inaperçue. Dans un monde ouvert, une monnaie faible – par rapport aux autres – favorise les exportations et défavorise les importations ; elle devient donc une arme qui remplace les anciennes barrières douanières. Le « franc fort », autrefois cher à Monsieur Trichet, favorisait les importations et permettait ainsi de peser sur le marché du travail, ce qui, par contre coup, permettait de freiner l’inflation affichée en limitant la hausse des salaires… mais favorisait aussi la hausse de la valeur des actifs financiers spéculatifs.
Le meneur de jeu
Puis la crise est arrivée. Les montants de crédit non remboursés dans l’affaire des subprimes étaient très largement supportables, sauf que, du fait de la titrisation, on ne savait plus quel établissement financier allait y perdre. Dès lors, les banques ne se sont plus fait confiance entre elles et la circulation financière s’est arrêtée… ce qui n’a pas fait l’affaire des États qui comptaient sur celle-ci pour continuer à dépenser plus que n’y autorisaient les impôts prélevés. La machine à s’endetter s’est alors emballée tandis que l’effondrement des valeurs financières a produit ce que l’on appelle un « effet pauvreté ». Les ménages, se voyant moins riches, ont commencé à freiner leurs dépenses. Le commerce s’est enrayé. Or, comme les populations des pays qui se croyaient riches ne consomment plus, que le taux de chômage augmente et que l’envol de la dette publique ne permet plus aucun plan de relance et risque même de conduire à un effondrement des subventions et autres prestations sociales, il ne reste plus qu’une voie : relancer le commerce international. Pour cela il faut faire baisser la valeur de sa monnaie par rapport à celle des autres.
Dans ce modèle économique ce qui compte le plus ce n’est pas véritablement la production de richesses nouvelles mais le commerce et surtout les échanges monétaires et financiers. Or, comment mieux stimuler ce commerce qu’en incitant à la consommation, fut-ce au prix d’un endettement toujours plus important ? Peu importe que des ménages surendettés ne puissent plus rembourser leurs emprunts, pourvu que la masse monétaire en circulation soit devenue telle que la valeur des actifs financiers soit incomparablement supérieure à celle des biens réels. Pour tenir l’équilibre, il suffit d’autoriser les banques à spéculer pour leur propre compte. Avec l’affaire Kerviel, la Société Générale a perdu en une seule fois la valeur de plus de 20 000 crédits immobiliers accordés à des clients qui n’auraient pas commencé à rembourser un centime de capital.
L’inconvénient pour les Américains est que leur principal partenaire commercial, la Chine, a arrimé la valeur de sa monnaie à celle du dollar, comme Dupond s’était accroché à Dupont dans la fusée qui les emmenait vers la lune… jusqu’à ce que Tintin réussisse à y rétablir la pesanteur ! Mais la Chine n’a pas l’intention de laisser le yuan tomber tout seul. « Les États-Unis ne peuvent pas, pour des raisons intérieures, faire supporter à d’autres pays leurs problèmes économiques et d’emploi », a ainsi déclaré le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Yao-Jian. Dans la chute, la Chine sait que les États-Unis seront toujours en dessous et qu’ils amortiront le choc. Mais elle s’emploie aussi à desserrer l’étreinte. Depuis quelques temps déjà, elle se défait des Bons du Trésor américain pour acheter des yens, acculant ainsi les autorités nippones à ramener à zéro leur taux directeur ! La Chine sait qu’au-delà des incantations politiques américaines, les réactions psychologiques des agents économiques sont plus complexes et les conséquences économiques moins assurées. Elle vient d’ailleurs d’en administrer la démonstration le 19 octobre 2010 en décidant unilatéralement, et par surprise, de relever de 0,25 % les taux des dépôts et crédits en banque. Cela aurait dû faire monter le cours du yuan ; cela a fait monter le cours du dollar, chuter le cours du baril de pétrole et le cours des Bourses européennes et australiennes. Il semblerait que les programmes informatiques qui déclenchent automatiquement les opérations sur les marchés financiers sont tels que lorsque le yuan s’apprécie, ils anticipent un risque de ralentissement de l’économie chinoise conduisant à une diminution des exportations allemandes et à une baisse des exportations australiennes de matières premières.
On a toujours les conséquences
En fait, ce sont les États-Unis qui continuent à mener le jeu comme l’a expliqué Martin Wolf dans Le Monde du 19 octobre : « Les États-Unis voudraient pousser le reste du monde à l’inflation tandis que le monde cherche à engager l’Amérique dans la déflation ». Cela tient au rôle exorbitant que joue le dollar dans l’économie mondiale. Dans une politique qui oblige les Américains à ne pas pomper la richesse des autres États par une « dévaluation concurrentielle », le G 20 réuni à Gyengju en Corée du Sud, n’a pu que « suggérer » aux États de « s’abstenir de toute dévaluation compétitive » ! Quant au ministre brésilien des finances, Guido Mantega, il n’a pu que dénoncer cette « guerre des monnaies » ! Non, Monsieur le Ministre, il ne s’agit pas simplement d’une « guerre des monnaies », mais d’une « guerre économique » totale ; les monnaies ne sont que l’arme actuellement la plus utilisée. Cependant, elle paraît tellement inefficace qu’Ulrich Leuchtmann considère que la situation actuelle « crée l’impression que la Fed est impuissante et prise de panique au lieu d’instiller la confiance sur sa politique monétaire ». Cette utilisation de l’arme monétaire n’a de raison d’être que dans la mesure où elle permet de gagner du temps pour préparer une véritable contre-attaque économique. Mais pour cela il faut faire un bon diagnostic. Pascal Lamy vient de se féliciter du fait que, depuis le début de la crise, les États n’ont pas succombé aux sirènes protectionnistes telles que le relèvement des barrières tarifaires ou, pire, la lutte contre le dumping social (sic). Dans la mesure où ses États reconnaissent que leur première priorité est de donner à leurs populations les conditions qui leur permettent de vivre dignement de leur travail, alors que l’idéologie du moment leur interdit toute mesure qualifiée de protectionniste, il ne leur reste plus que l’arme monétaire. La consommation domestique de populations surendettées dans des pays où la dette publique explose, ne permet plus de soutenir la « croissance ». Celle-ci ne peut plus venir que des exportations et donc des « dévaluations compétitives ». Or cette arme n’est utilisable que si la production globale du moment est adaptée aux besoins réels de la population, à l’exploitation non prédatrice des ressources naturelles et à la répartition harmonieuse des fruits de l’activité économique entre les producteurs et les consommateurs.
Le professeur Hülsmann n’a-t-il pas raison, lui qui pense que ce qui est en cause, c’est d’abord notre actuelle structure de production ? Pour lui, nos industries « qui sont aujourd’hui en difficulté ont fait des investissements qui ne se rentabilisent que dans le monde des richesses imaginaires » de la spéculation financière. Ils ne se rentabilisent pas dans le monde de l’économie réelle. Donc, lorsque les États soutiennent par des mesures financières artificielles ces industries en difficulté, ils ne font qu’aggraver la crise au lieu de permettre d’en sortir. Cette vision peu optimiste des choses devrait pousser les Européens à s’interroger sur les conséquences inéluctables du système mis en place avec le Traité de Maastricht et conforté par celui de Lisbonne. Car ce système conduit inexorablement à une surévaluation relative de l’euro par rapport aux autres monnaies du monde, au prix d’une rigueur interne sans précédent. Cela fragilise les exportations des États européens vers les autres pays (et pèse donc sur l’emploi intérieur) et, en même temps, freine considérablement la demande interne. Tous les ingrédients d’une récession durable sont réunis. Le président Sarkozy, qui doit prendre ce mois-ci la direction du G 20, va-t-il réussir à réformer le système monétaire international, ainsi qu’il l’avait promis voici maintenant deux ans ? ■
Publié dans le numéro 90 – novembre 2010 – de Politique Magazine.
Que François Rejoulac ne rêve pas, Nicolas Sarkozy ne va pas réussir à réformer le système monétaire international comme il l’avait promis, car pour cela, il faudrait que :
– soit définie une nouvelle politique monétaire,
– le Réseau européen de banques centrales puisse être
contrôlé par le Conseil européen,
– soit assigner à la Banque centrale européenne, par le
Conseil européen, des objectifs de croissance
économique et de soutien aux exportations de l’Union,
– la Banque centrale européenne puisse battre monnaie
comme la F.E.D.
– l’euro, monnaie unique, soit abandonné au profit d’un
euro, monnaie commune conçue comme unité de compte
globale et instrument de réserve, uniquement détenue
par les Banques centrales de l’Union européenne
– les monnaies nationales soient rétablies et convertibles
seulement entre elles dans la monnaie commune, selon
des taux de change révisables permettant des
dévaluations et des réévaluations décidées par le Conseil
européen, maître de la politique de change de l’Union,
– le dollar perde son rôle de monnaie mondiale,
– soit mis en place la création de systèmes monétaires
continentaux, sur le modèle de la monnaie commune
européenne,
– qu’un retour aux changes fixes soit établi entre ces
systèmes, comme fondement solide aux accords
commerciaux internationaux et pour assurer sur le long
terme la stratégie des exportateurs,
– soit mis en place la création d’une monnaie de réserve
mondiale, fondée sur un panier de monnaies.
Toute chose que Nicolas SARKOZY se refuse d’admettre et de faire valoir, non seulement pour les intérêts de la France et de l’Union européenne, mais pour un équilibre au sein du G20.
Si l’économie mondiale reste boursière,nous finirons par manger nos monnaies et cela sera très ingigeste.
Il y a nécessité de réformer le système bancaire pour
limiter la financiarisation de l’économie en séparant les
banques de dépôts, des banques d’investissement à
risques, par exemple, en contrôlant la politique du crédit
par une nationalisation des banques …
Pour faire simple, le retour de l’Etat dans les commandes
du système financier et monétaire est indispensable, si
l’on veut lutter contre les dérives des marchés, la
spéculation à outrance, les paradis fiscaux, tout ce qui nuit
à la majorité des citoyens qui vivent de leur travail et non
de l’exploitation du travail par le capital.
Il ne s’agit pas de prôner un système collectiviste qui a
échoué mais de mettre de l’ordre dans la fuite en avant du
capitalisme par l’intervention de l’Etat, seul garant de
l’intérêt général.
Est-il normal que les Etats dussent emprunter aux
marchés à des taux exhorbitant pour financer leurs dettes,
quand l’on sait que celles-ci sont le prix à payer des
dégâts sociaux, causés par l’enrichissement d’une minorité
qui n’a que faire du chômage et de la pauvreté et dont une
part des profits ne sont pas mis à contribution pour
réparer au moins ces dégâts ?!
Est-il normal que les Etats soient interdits de battre monnaie, le symbole même de la souveraineté, et dussent emprunter à des taux si élevés, auprès de ceux-là mêmes qui profitent du système ?
Ne peut-on pas encourager les vrais entrepreneurs, plutôt que les financiers ?
Qu’en pense François RELOUJAC ?
Mais surtout que la BCE (banque centrale européenne) soit dissoute; son seul rôle est le contrôle de l’inflation en mère fouettard de l’économie européenne!!! On l’engraisse, ainsi que ses fonctionnaires et dirigeants! elle interdit toute régulation des économies nationales au profit de la spéculation des banques privées!! et ceci est HONTEUX!! Quant aux USA et à la Chine… ils nous broient chaque jour un peu plus car eux, peuvent battre monnaie selon leurs intérêts commerciaux, financiers et budgétaires… et Nous pauvre et misérable Europe nous nous obligeons à avoir une politique monétaire innocente alors que nous n’avons même pas une fiscalité unique!!! Pauvre Europe et pauvres institutions européennes …
Le capitalisme, on l’a souvent dit, se nourrit de ses propres crises. Il n’est cependant pas sûr qu’il pourra toujours surmonter ses propres contradictions.
Même s’il crée sans cesse de nouveaux besoins, programme l’obsolescence de ses produits et fait apparaître toujours de nouveaux » gadgets », on ne peut exclure l’hypothèse que l’abondance elle-même finisse par nuire au marché, dans la mesure où celui-ci ne peut fonctionner que dans une situation de rareté relative des biens produits.
Un autre paradoxe est que, dans le système capitaliste, l’avantage compétitif se nourrit des différences entre les pays, alors que sa généralisation aboutit dans le même temps à les faire disparaître. La « bulle » spéculative ne pourra gonfler indéfiniment.
Le système de l’argent périra par l’argent.
Il n’y a pas le capitalisme, mais des capitalismes, même
des capitalismes d’Etat (la Chine, par exemple).
A mon avis, il ne s’agit pas d’avoir la prétention de refaire
le monde du jour au lendemain, mais de se fixer des
principes d’organisation et de vie commune.
Rôle essentiel de l’Etat comme garant de l’intérêt général,
à l’intérieur, comme à l’extérieur, redistribution équitable
des richesses produites, libre entreprise et démocratie
sociale « codécisionnaire » au sein de celle-ci (salariés et
actionnaires ou patrons), renforcement du secteur public
des biens « non marchands » (eau, énergie, santé,
éducation), fiscalité progressive adaptée.
Aujourd’hui, l’Etat s’est inféodé à l’extérieur, au système
financier, auquel il a abandonné une grande part de
souveraineté (« on ne peut pas faire autrement », « il faut
être réaliste », « les marchés ceci, les marchés cela ») alors
que rien n’est irréversible et que les supposés « représentants du peuple » ne représentent plus qu’une
oligarchie, complice et gestionnaire du système.
Tandis qu’à l’intérieur, les marges de manoeuvre restantes
se sont affaiblies, avec en outre une politique de classe
menée par le gouvernement actuel (entre autre le bouclier
fiscal, mais il y a aussi l’absence ou l’insuffisance de
taxation de certains revenus (retraites chapeau, stocks
options …) et l’ensemble de toutes les exonérations
fiscales dont il est prouvé que certaines sont
économiquement totalement inefficaces et constituent un « effet d’aubaine », ce qui permet à des contribuables
richissimes bien conseillés fiscalement de n’avoir à
déclarer, même pas le revenu d’un cadre moyen.
Tout cela a été dit et redit, constaté et chiffré, notamment
par la Cour des Comptes, mais personne ne remet en
cause, pour l’instant, cette politique néfaste pour le budget
de l’Etat, alors que l’on tranche dans les dépenses
publiques, non pas essentiellement en rationalisant là où
c’est possible, en concertation avec les administrations ou
établissements publics, pour faire de réelles économies,
mais en supprimant par « coupes sombres », de manière
purement comptable, tel service public, tel nombre de
fonctionnaires, au point que pour ne citer que les hôpitaux
publics, il est parfois plus rassurant et plus rapide de se
faire soigner en clinique privée pour ceux qui en ont les
moyens (la boucle est bouclée, on y retrouvera les fonds
de pension, les gros actionnaires, ce sera bientôt pareil
pour la sécurité sociale, la retraite, avec le recours aux
assurances privées, si les contribuables se laissent faire).
Que l’on arrête donc de nous dire sans cesse, on ne peut
faire autrement.
On ne veut pas faire autrement, pour préserver les
intérêts d’une minorité, oui cela est sûr, mais c’est bien la
seule chose.
Sur le plan politique, le libéralisme est la doctrine qui divise la société en un certain nombre de « sphères « , et qui prétend que la « sphère économique » doit être rendue autonome vis-à-vis du pouvoir politique, soit pour des raisons d’efficacité (le marché ne fonctionne de manière optimale que si rien ne vient interférer avec son fonctionnement « spontané »), de , soit pour des raisons « politiques » (la liberté du commerce, dit BenjaminConstant, affranchit l’individu du pouvoir social). Titulaire de libertés et de droits qu’il ne tient d’aucune appartenance commune, l’individu est alors posé comme une » personne séparée » essentiellement mue par une démarche égoïste.
Parallèlement, le pouvoir politique est réduit à la portion congrue : il garantit l’observance des règles du jeu, c’est-à-dire de l’affrontement concurrentiel des intérêts, et se doit de rester muet (« neutre ») sur les valeurs, qu’il rabat dans le meilleur des cas sur la seule sphère privée.
» Veilleur de nuit » ou « serviteur de la société civile », ce pouvoir politique n’est évidemment plus souverain. Il en résulte que l’individu peut socialement faire tout ce qu’il veut, pour autant qu’il n’interfère pas avec la liberté d’autrui, ce qui l’exposerait aux sanctions prévues par la loi.
Comme le respect de la loi n’a rien à voir avec la morale, toute préoccupation éthique disparaît du même coup.
Parabellum, j’ai bien suivi votre démonstration qui semble
pertinente, mais vous oubliez un point fondamental, la loi
fondamentale, la Constitution et ses préambules ainsi que
les principes généraux du droit, qui, réunis, placent
l’individu devant ses obligations collectives, qui certes,
peuvent paraître encore insuffisantes ou mal appliquées,
mais qui existent tout de même.
Il ne s’agit ni de morale, ni de principes religieux, même si
notre héritage judéo-chrétien n’est pas étranger à notre
manière de concevoir la vie en société, mais
cela a bien trait à des valeurs, que je qualifierais de
res-publicaines, celles du bien commun, d’un point de vue
laïc.
Il y a donc à la fois les outils et la matière, certes, à
enrichir, pour qu’à travers le libéralisme politique, puisse
s’exercer une pleine souveraineté et si je puis me
permettre, selon la formule, « que le trône ne soit pas un
fauteuil vide », c’est une question de volonté,
d’indépendance et de légitimité.
Quant au libéralisme économique, il doit être encadré par
le politique, cela paraît évident, surtout lorsque l’on
constate les dérives actuelles.