Chercher la force dans l’union ? Lancer une série de projets militaires communs, ainsi que des accords destinés à rapprocher les industries de défense française et anglaise ? « Regrouper les industries » des deux pays pour « partager les coûts de développement » et faire émerger des « champions européens » capables d’être « compétitifs vis-à-vis des Etats-Unis » ? pour reprendre les propos de la présidence française ? Oui, bien sûr !
On a même envie d’ajouter : évidemment !
Mais il faut bien voir que cette coopération, heureuse, a ses limites, d’ailleurs bien signalée par les signataires de l’accord signé début novembre entre Paris et Londres, et présenté un peu trop souvent comme historique…
Les grandes lignes de cet accord sont les suivantes…
En matière de sous-marins, Paris et Londres veulent développer ensemble, à partir de 2011, « des équipements et des technologies pour les sous-marins nucléaires des deux pays« . Mais en indiquant tout aussitôt (source : Elysée) : « Cette coopération ne concerne pas la propulsion nucléaire, ni les armes nucléaires, mais tout le reste« . Les deux pays vont également travailler dès l’an prochain à la conception de la future génération de drones de surveillance « moyenne altitude, longue endurance » (Male), qui doivent être conçus entre 2015 et 2020, et lancer en 2012 un « programme commun de démonstrateur » destiné à préparer les futurs « drones de combat » susceptibles d’entrer en service en 2030.
Sur le plan des missiles, la France et le Royaume-Uni doivent dévoiler un « plan stratégique décennal » destiné, selon l’Elysée, à faire éclore un « maître d’oeuvre industriel européen unique« . Dès 2011, les deux pays vont ainsi travailler à un nouveau missile anti-navire, au successeur du missile de croisière baptisé Scalp en France et Storm Shadow au Royaume-Uni et à un projet de missile aérien de courte portée, a ajouté Paris. Hormis ces coopérations industrielles, Paris et Londres vont également renforcer leur coopération opérationnelle.
Pour ce qui est des porte-avions, la décision de Londres de se doter en 2016 d’un futur porte-avions doté de catapulte, comme le Charles-de-Gaulle français, va permettre à partir de 2020 de déployer une force aéronavale franco-britannique susceptible d’opérer à partir des deux bâtiments. Les deux pays signeront par ailleurs en 2011 un contrat unique d’entretien et de maintenance pour leur flotte d’avions de transport militaire A400M et veulent former leurs pilotes ensemble. Ils partageront enfin leurs flottes de ravitailleurs en vol.
Voilà, rapidement résumé, la teneur de l’accord franco-anglais, tel que les dépêches l’ont présenté.
Rien à redire, donc, là-dessus, et, comme nous l’expliquions en début de note, notre position est claire et sans ambigüité : oui à la plus grande coopération possible, en allant le plus loin possible, entre la France et la Grande-Bretagne (et d’autres…); tout en sachant pertinemment que cela ne pourra pas aller au-delà d’un certain point, et sans chercher à faire prendre pour argent comptant aux deux opinions publiques certains délires que l’on a pu lire ou entendre ici ou là….
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