Par François Marcilhac
Ce n’est pas sans émotion que, chaque année, les militants parisiens et franciliens de l’Action française sont venus rendre hommage à leurs aînés qui, courageusement, défièrent l’occupant allemand le 11 novembre 1940, pour honorer les poilus de la grande guerre.
Ce 11 novembre 2019, nous avons rendu un hommage spécial à André Pertuzio, qui nous a quittés au début de l’année et qui, tant que ses forces le lui permirent, ne manquait pas le rendez-vous annuel de l’AF du 11 novembre, aux hauts des Champs-Élysées. C’est que, jeune militant royaliste et nationaliste, il fut l’un des courageux organisateurs de la manifestation du 11 novembre 1940, l’Action française ayant toujours été une école de résistance. Il était heureux de voir que, plusieurs décennies plus tard, de nombreux jeunes Français suivaient la trace de leurs aînés.
Notre manifestation annuelle, en mémoire de ceux qui s’opposèrent à l’occupant de l’époque, a été également, cette année, l’occasion de répondre aux collabos de l’islamisme radical, qui manifestèrent en toute impunité le dimanche précédent, certains arborant avec indécence des étoiles jaunes, reconnaissant cyniquement, par cette provocation, que le nouvel antisémitisme est bien un antisémitisme d’importation. Mélenchon, en défilant à leur tête, a ainsi confirmé le choix qu’il avait fait, en novembre 2018, quand il a préféré aller en Seine-Saint-Denis saluer la « nouvelle France », tandis que l’ancienne France, du moins à ses yeux : les gilets jaunes, expression du pays réel, manifestait sur tout le territoire national contre Macron et ses idiots utiles. Ce choix, qui est une trahison du peuple français, est aussi une trahison de la femme : le voile, symbole de son asservissement, n’est pas plus l’affaire de Mélenchon que de Macron. C’est la civilisation française, qui a toujours connu la mixité, qui se trouve ainsi bafouée par les collabos de l’islam politique.
Cette manifestation a été, pour beaucoup, à gauche, une occasion de chute, dont on espère qu’ils auront du mal à se relever. D’où la gêne de certains, et le scandale au plan national. En militant pour une France communautarisée, éclatée, qui tolère sur son sol des zones non pas de non-droit, comme on a l’habitude de le dire – car un autre droit s’y applique de plus en plus –, mais de non-droit français, ces politiques faillis ne font que fragiliser, avec l’unité nationale, la paix civile. Il faut regarder la réalité en face : le « en même temps » macronien ne permet pas au gouvernement de lutter efficacement contre l’islamisme et son expression terroriste, alors même qu’il « rapatrie » des criminels ou s’apprête à en libérer en grand nombre. Surtout on n’est armé ni politiquement ni moralement pour lutter contre cette guerre intestine à notre unité, lorsqu’on ne reconnaît ni culture française, ni identité nationale : on continue de laisser lâchement s’aggraver la sécession des quartiers « populaires » dans l’espoir d’un « vivre-côte-à-côte » qui est la vérité du vivre-ensemble. Et on n’aboutit qu’à se faire humilier par un Conseil français du culte musulman en voie de radicalisation.Tout en favorisant l’immigration, sous prétexte d’instaurer des quotas… sans toucher au regroupement familial ni mettre fin au détournement du droit d’asile.
Quant à la gauche, qui défile aujourd’hui en scandant « Allah akbar », elle ne pourra plus tenir de discours sur la laïcité, sauf si elle accepte de reconnaître qu’elle ne la conçoit que comme une arme de destruction massive de l’identité chrétienne de notre civilisation, laquelle a enfanté, malheureusement comme une vipère en son sein, l’expression moderne de la laïcité, qui s’est retournée contre elle. Et qui, les sociétés, autant que la nature, ayant horreur du vide, se retournera un jour contre la « laïcité » elle-même, comme l’a montré, ce dimanche, l’alliance plus qu’objective des laïcards professionnels et des islamistes radicaux.
Toutefois, l’Europe continue de se réveiller, lentement : même l’Espagne, qui commence à prendre conscience des menaces qui pèsent sur elle. On la disait vaccinée de la droite nationale, en raison du franquisme. Manifestement, la politique de guerre civile larvée qu’a conduite le socialiste Sanchez s’est retournée contre lui comme un boomerang : le PSOE a reculé, tandis que Vox a plus que doublé le nombre de ses députés et est devenue la troisième force politique du pays. Et rien ne dit que la coalition qui se profile, de toute façon non majoritaire, du PSOE avec Podemos, explicitement antimonarchiste et favorable à l’indépendance de la Catalogne, tiendra longtemps.
Être à l’écoute des métamorphoses en cours demeure notre devoir le plus impératif. ■