La dernière fois que nous avons évoqué le sujet, c’était courant décembre, à l’occasion de la mort de Richard Holbrook, pour signaler – en l’approuvant – le billet de Patrice de Plunkett : (extrait) « Le gâchis a commencé lors de l’autodestruction de la Yougoslavie, avec la transformation de guerres tribales en tentative d’américaniser la région. Illusion dont plusieurs effets se voient en 2010 : le Kosovo Etat mafieux, dirigé par de tels gangs que les « Kosovars » les dénoncent eux-mêmes (voir la presse française d’hier); la Bosnie, puzzle de haines insolubles ; etc. Etrangement c’est la Serbie – ex-incarnation du Mal – qui paraît aujourd’hui le partenaire raisonnable, alors que naguère Washington parlait d’elle comme d’une nouvelle Allemagne hitlérienne…. »
On a appris, juste après, que la Serbie venait de s’engager dans une offensive diplomatique de grande envergure afin de réclamer une enquête après le rapport du Conseil de l’Europe évoquant un trafic d’organes sur des prisonniers serbes organisé par des maquisards indépendantistes kosovars à la fin des années 1990.
Cette activité diplomatique portera sur « tous les forums internationaux » afin d’assurer l’ouverture d’une enquête, a déclaré à la radio B92 Rasim Ljajic, le président du Conseil national serbe pour la coopération avec le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye. M. Ljajic a annoncé qu’il serait ce lundi à Strasbourg pour des entretiens avec les responsables du Conseil de l’Europe sur les mesures à prendre après la publication du rapport de Dick Marty.
Selon le parlementaire, la plupart des victimes était des prisonniers serbes, transférés du Kosovo et détenus dans des camps de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) en Albanie. Le rapport met en cause un groupe de responsables de l’UCK, dont faisait partie Hashim Thaçi, l’actuel premier ministre kosovar.
Selon le rapport du Conseil de l’Europe, la plupart des victimes étaient des prisonniers serbes, transférés du Kosovo et détenus dans des camps de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) en Albanie
M. Ljajic a estimé qu’adopter ce rapport « ne suffira[it] pas, nous estimons important d’adopter des recommandations concernant le Conseil de l’Europe et les pays membres sur les mesures à prendre afin de faire aboutir cette enquête ». « Il est important de se déplacer sur le terrain de la justice, sans aucune politisation. Il est important qu’Eulex (la mission de police et de justice de l’UE au Kosovo) prenne la responsabilité de mener cette enquête », a dit M. Ljajic.
« La Serbie ne demande qu’une chose : c’est d’établir toute la vérité sur ces accusations et bien entendu de s’assurer que justice soit faite. Car cela est une condition préalable à la réconciliation dans la région », a ajouté M. Ljajic.
M. Thaçi a réfuté jeudi le rapport de M. Marty, le qualifiant de « scandaleux » et composé d' »éléments fabriqués et de mensonges ».
Il fallait, évidemment, s’y attendre : il n’empêche, on va suivre les développements de cette « affaire » avec intérêt…..
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