Par Jean-Philippe Chauvin.
Il faut bien l’avouer : aujourd’hui, malgré les efforts des militants monarchistes de toutes tendances, le royalisme semble presqu’invisible aux yeux de nos contemporains, baignés dans l’ambiance distractionnaire de la société de consommation, désormais plus numérique que physique, et par l’angoisse actuelle de la maladie qui rôde dans nos villes : cette dernière menace semble d’ailleurs tétaniser toute capacité de réflexion politique et, tout compte fait, elle paraît souvent profitable (pour l’instant…) aux pouvoirs en place, au point de prédire (mais n’est-il pas bien pour cela ?) une élection présidentielle au second tour semblable à l’élection précédente, avec un même destin électoral… Cette situation et la promesse d’une resucée de 2017 ne sont pas satisfaisantes, et les royalistes ne peuvent s’en satisfaire : je ne m’en satisfais pas.
En tout cas, et malgré les impasses d’une République qui semble autant bloquée que bloquante, et alors même que tout semble confirmer les inquiétudes des royalistes devenus depuis un siècle des « Cassandre malgré eux », le royalisme connaît une marginalisation évidente dans le paysage politique français, aujourd’hui monopolisé par les tenants du « tout démocratique » et du « politiquement correct ». Cette situation gêne évidemment la perception des idées royalistes, trop souvent limitées, dans l’esprit de nos concitoyens, à quelques mondanités ou à des anecdotes, mélanges d’activisme et de folklore… Il est vrai que les royalistes sont parfois responsables de cette image déplorable ou caricaturale, et que leurs incessantes querelles, qu’elles soient dynastiques ou idéologiques, détournent du royalisme maintes bonnes volontés qui, pourtant, peuvent apporter de la « fraîcheur » à un courant d’idées temporellement vieux mais toujours utile, voire nécessaire au débat politique et institutionnel.
Ainsi, au moment où la Ve République doit affronter les défis de la globalisation et de la logique globalitaire (néolibéralisme, idéologie consumériste, démocratisme élitaire et oligarchique…) ; au moment où les intelligences les plus vives ressentent un « malaise de civilisation » (prémisses ou, plutôt, révélateurs d’une crise aujourd’hui bien réelle ?) ; au moment où la maladie au numéro 19 remet en cause quelques unes des certitudes de notre mode de vie « sans limites », l’idée d’une instauration monarchique apparaît bien lointaine (autant dans le passé que pour l’avenir), mais doit revenir dans le champ des possibles : la Monarchie royale, au regard des données politiques et institutionnelles actuelles, reste (et sans doute, de manière plus précise, redevient) nécessaire pour notre nation aujourd’hui moins sûre d’elle-même et fragilisée par des forces externes (diplomatie états-unienne ; montée des puissances « alternatives », de la Chine à la Turquie ; règlementarisme européen…) et internes (ethno-nationalismes séparatistes, communautarismes religieux ou sociologiques,…). Une nation que nous évoquons, non comme une idéologie jacobine (la « Nation » avec un N majuscule) dont les excès centralisateurs se manifestent jusque dans la gestion « parisienne » de la crise sanitaire (les Marseillais en savent quelque chose, mais aussi les Rennais : les préfets sont redevenus les « représentants en mission » d’une République maladroite dans ses réponses à la pandémie), mais comme une forte réalité issue de l’histoire et des liens qu’elle a fondés et entretenus, et comme le fort sentiment de l’appartenance à un « ensemble pluriel et inaliénable ».
Pourtant, la Ve République pensait avoir résolu le problème des institutions en « monarchisant » la République (hommage du vice à la vertu, diraient certains…) mais cette monarchie incomplète qui, en fait, semble plutôt avoir été, du temps du général De Gaulle, une forme française de « monocratie » renforcée par ses successeurs, est aujourd’hui largement remise en cause par les diverses réformes constitutionnelles de ces dernières années, mais aussi par les diverses cohabitations qui se sont succédé depuis 1986 (trois en quinze ans) et que le quinquennat a rendu désormais plus improbables (le mal est déjà fait, pourrait-on ajouter avec regret). En effet, depuis les années 1960, sous la pression conjointe d’une société de consommation de plus en plus mondialisée et d’une construction européiste qui oubliait, en fait, les réalités européennes comme la Nation de la 1ère République avait nié les réalités françaises, cette « pluralité de l’unité », la nation française paraît affaiblie et inquiète d’elle-même sans se résoudre ni à disparaître ni à se grandir à nouveau, et la Ve République est impuissante à se hisser à la hauteur des espérances que l’histoire de France, pourtant, autorise et que nombre de peuples, dans le monde, attendent !
Voici ainsi une bonne raison d’être royaliste et de le faire savoir, avec ferveur mais sans démesure, en cherchant, d’abord, à servir le pays qui est le nôtre, ce « cher et vieux pays » dont les dévastations urbanistiques et les dégradations environnementales nous désolent. Il ne s’agit pas de prendre une douteuse revanche sur une histoire de France guère heureuse pour les derniers rois comme pour leurs partisans ultérieurs, mais de rendre à la nation française sa juste conscience d’elle-même et sa place au regard même de ce qu’elle a été, que cela soit chez elle ou de par le vaste monde. Une France qui ne s’arrête pas aux limites de l’hexagone mais navigue aussi sur tous les océans à travers ses territoires ultramarins, de la Nouvelle-Calédonie (qui vient de confirmer ce dimanche par référendum son appartenance à l’ensemble national) à l’île de Mayotte, notre plus récent département (depuis 2011) et pour lequel toute une génération de royalistes, autour du maurrassien Pierre Pujo et de son hebdomadaire Aspects de la France, a milité, « contre le sens obligatoire de l’histoire »…
Mais être royaliste ne signifie pas être en « exil intérieur », bien au contraire, et, même si certains républicains peuvent en être surpris, nous travaillons en France, sous la République, parfois au sein de sa Fonction publique, sans que cela nous pose souci : il s’agit de servir le pays, sa population et, pour mon cas, ses jeunes générations. Un royaliste a sa place partout en France, partout où il faut servir et non « se servir ». Refuser de le faire serait, d’une certaine manière, appliquer « la politique du pire » qui est, comme le soulignait Maurras, « la pire des politiques ». Cela n’empêche pas, là où nous sommes, d’œuvrer, aussi, pour un État digne de ce nom, un État royal et dynastique qui n’a qu’une passion, qu’une obsession : la France, la France encore, la France d’abord… ■
Très bonne analyse, mais ne soyons pas pessimiste , même si le président du gouvernement parle de séparatisme.
Il faut enseigner notre histoire , il faut redonner du courage aux Français en leur donnant le vérité. Personne ne sait ce que sera demain. Les hommes de bonne volonté diront que la révolution a été le résultat de l’oppression de l’église catholique et que les terroristes en ont profité pour détruire le socle royal. Ce monde demandait certainement d’évoluer puisque tout est évolution, la demande de changement a échappé aux auteurs premiers. L’erreur source vient de l’annulation de l’édit de Nantes et de la chasse aux protestants , imposant une France toute catholique. Nous commençons à vivre la même erreur avec l’islam. Pourquoi devrions nous tous penser de même. La France, c’est d’abord des femmes et des hommes qui désirent vivre ensemble dans un pays construit par leurs ancêtres.
La cohésion des régions de France a été réalisée par les rois d’origine germanique, en commençant par Clovis et Charlemagne, au nom de rois Chrétiens. Les Bretons qui s’étaient après l’épisode Romain, soumis à Clovis pour raison de chrétienté, se sont vu absorbés par François premier. On peut trouver une histoire locale identique ou presque dans toutes les régions de France. Chateaubriand et Surcouf, deux personnages qui ont oeuvré pour la France , le premier royaliste forcené, le second guerrier commerçant , l’un a subit les affres des fous parisiens révolutionnaires , le second les a ignoré, voguant sur les mers, détruisant les navires Anglais et Américains. Les républicains ont réécrit l’histoire des hommes à leur convenance, il faut leur apprendre l’histoire et les faits de nos ancêtres, celle des hommes simples, afin de leur proposer un roi. L’erreur serait de copier les partis politiques républicains, qui n’ont aucun fondement solide à long terme. Il faut proposer un avenir qui perdure pour les descendants à venir, dans une Europe des gens unis en paix vis à vis des états étrangers, de l’Amérique, de la Chine, de la Russie, du Japon. Le fuite des Anglais s’avèrera une erreur de jugement à long terme. La France royale doit retrouver l’Afrique.
Sur l’organisation du pays, la cinquième république impose un président chef du gouvernement qui par le vote est un monarque. C’est lui et lui seul qui décide des limites de son pouvoir. Il a une constitution qui devrait le guider, il a un parlement qui devrait parlementer sur les orientations politiques, et il a un sénat qui dort.
Remplacer le président par un souverain héréditaire conduirait à mettre en place une longévité politique, pour le reste , la gestion serait identique, elle dépend des hommes .
Seulement il faut détruire l’intox imposée par les républicains qui nous conduisent à penser Louis XIV le roi soleil, le monarque absolu. Pour éviter la monarchie absolue, la monarchie républicaine ou royale peut et doit être appuyée par une constitution, ( nos républicains l’ont déjà transformée plus de dix fois en soixante ans, comme bon leur semble).
Donc apprenons aux Français que notre actuelle république est gérée par une constitution aléatoire évolutive et un parlement dont les députés ne représentent plus le peuple de France., puisque notre actuelle organisation est tenue par un parti idéologue qui bloque les oppositions, ce qui fait du président un monarque absolu, à l’image du roi soleil.
Alors il n’y a pas de honte à penser qu’un souverain héréditaire bien encadré par les institutions de la cinquième république porterait haut la France dans le temps et dans une Europe de paix et de prospérité, puisque le président disparaît tous les cinq ans ( mais gardant ses avantages pécuniers) . Il faut toute une vie pour faire un roi…
De nos jours qui est capable de percevoir les objectifs de santé, de cohésion, de prospérité , d’insertion dans l’Europe (qui est à revoir); qui est capable de décrire la politique envers la pandémie numéro 19 ?
Derrière tout ceci, c’est la peur de perdre ce que l’on croit être née de la révolution, la fameuse liberté, aussi parler de séparatisme , c’est brandir la peur de perdre la liberté. Mais qu’elle liberté, quant cette dernière s’amenuise chaque jours à nos dépends.
Les Français sont depuis leurs ancêtres Celtes, royalistes, à leur manière, il reste a les convaincre de retrouver l’envie de vivre ensemble.