Voici un nouveau document d’archive. Rare, voire exceptionnel, comme ceux que nous avons déjà publiés (Rassemblements royalistes, Boutang, Molnar) ou que nous allons publier bientôt (Dîner-débat de Benoist/Thibon) sa qualité technique est loin d’être fameuse : mais il date de près de 25 ans ! Comme pour les autres documents, c’est évidemment son fond qui en constitue l’intérêt, et nous demandons aux auditeurs de passer sur les imperfections techniques évidentes, pour aller à « la substantifique moelle… ». Il s’agit ici d’une conférence prononcée à Marseille, au siège de la FRP, juste avant les célébrations du bicentenaire de 1989 par un René Sédillot très en forme. On rappelle qu’il fut pendant de longues années le directeur de La Vie française, l’un des principaux journaux économiques de l’époque. A bientôt, pour l’écoute du Dîner-débat de Benoist/Thibon…)
Dans son Discours aux Lucs sur Boulogne (le premier de nos Grands Textes…) , Soljénitsyne explique la malfaisance de toute révolution, de la nôtre en particulier. Il critique ses racines idéologiques elles-mêmes, les illusions des Lumières, la devise de notre République, les « organisateurs rationalistes du bonheur du peuple »….
Il écrit, entre autres :
« …C’est le XXe siècle qui a considérablement terni, aux yeux de l’humanité, l’auréole romantique qui entourait la révolution au XVIIIe. De demi¬-siècles en siècles, les hommes ont fini par se convaincre, à partir de leur propre malheur, de ce que les révolutions détruisent le caractère organique de la société, qu’elles ruinent le cours naturel de la vie, qu’elles annihilent les meilleurs éléments de la population, en donnant libre champ aux pires. Aucune révolution ne peut enrichir un pays, tout juste quelques débrouillards sans scrupules sont causes de mort innombrables, d’une paupérisation étendue et, dans les cas les plus graves, d’une dégradation durable de la population.
Le mot révolution lui-même, du latin revolvere, signifie rouler en arrière, revenir, éprouver à nouveau, rallumer. Dans le meilleur des cas, mettre sens dessus dessous. Bref, une kyrielle de significations peu enviables. De nos jours, si de par le monde on accole au mot révolution l’épithète de «grande», on ne le fait plus qu’avec circonspection et, bien souvent, avec beaucoup d’amertume.
Désormais, nous comprenons toujours mieux que l’effet social que nous désirons si ardemment peut être obtenu par le biais d’un développement évolutif normal, avec infiniment moins de pertes, sans sauvagerie généralisée. II faut savoir améliorer avec patience ce que nous offre chaque aujourd’hui. II serait bien vain d’espérer que la révolution puisse régénérer la nature humaine…. »
Comme en écho à ces propos, René Sédillot se penche, lui, justement, sur le coût de la révolution. Le mot « coût » ne devant bien évidemment pas être pris dans sa seule acception économique….
Alors préparons et imposons le Dérévolution d’urgence!!!!!
sURSUM cORDA!!!!!