Comme nous avons annoncé le dépôt de gerbe de mercredi, par l’Action française (à 19 heures, Place Jacques Bainville, 7ème, métro : Solférino), Jaco envoie le commentaire suivant, dont la pertinence fait qu’il nous paraît dommage de le laisser dans sa catégorie commentaire, et qu’il mérite d’être publié comme une note de ce Blog.
Voici donc ce qu’écrit Jaco :
Rappeler le souvenir et l’oeuvre de Jacques BAINVILLE me paraît, en effet, très important.
En matière de diplomatie, et, bien plus encore, de politique extérieure, il fut l’antidote des nuées totalitaires qui constituent, en la matière, la « pensée » dominante d’aujourd’hui.
Au lendemain de sa mort, l’Action française titrait : « DEUIL DE L’ETAT » et c’était sans exagération, car Bainville fut vraiment, et, d’ailleurs, en vain, le « conseiller invisible » d’un Etat qui n’en était plus un et qui conduirait la France, malgré ses avertissements, parmi quelques autres, au désastre de juin 40.
Pourtant, l’influence politique de Jacques BAINVILLE sur tous ceux qui ont pu compter dans notre histoire récente, de De Gaulle à François Mitterrand, a été déterminante. Et, s’il existe encore un courant de réflexion qui, en matière d’affaires internationales, raisonne en termes de « politique réaliste », dont, à mon sens, le plus sérieux des représentants est Hubert Védrine, c’est, en fait dans le sillage de sa pensée, dans la lumière de ses analyses.
L’historien, le financier, le critique passionneront aussi les amateurs de « limpide pensée ».
Ses talents personnels étaient évidents; mais il témoigne, aussi, contre tous les frileux et les adversaires, de la fécondité du courant maurrassien, au XXème siècle et encore au nôtre qui n’est pas, c’est le moins que l’on puisse en dire, d’une grande fécondité pour ce qui est des choses de l’esprit …
Lumineux commentaire de Jaco, lumineuse décision de l’ériger en note sur le blog VLR
Autre citation : »Ce qui est curieux, ce n’est pas tant qu’on ait tout dit, mais qu’on ait tout dit en vain, de sorte que tout est toujours à redire. »
Une autre, encore, de mémoire, provenant des « Lectures », à propos de Brissot et des Girondins :
« La seule chose qui rende supportable les récits de la Révolution, c’est que l’on peut dire à la plupart des imbéciles ou des scélérats qui ont coopéré aux actes révolutionnaires : « toi non plus, tu n’en as pas pour longtemps ».
Et si l’on considère l’histoire des révolutions qui ont suivi la nôtre, qui y ont puisé leur inspiration, par exemple la révolution bolchevique, l’ont peut en dire à peu près autant.
Les révolutions ne détruisent pas seulement les sociétés; elles sacrifient leurs héros, comme jadis les grecs sacrifiaient les boeufs des hécatombes …