Y a-t-il, dans ce contexte, une « affaire des béatifications » ? mais non ! seulement une grande ignorance ou une immense mauvaise foi…..
Dans son intéressant bloc-notes -que l’on ne consulte jamais sans en retirer quelque bénéfice…- Patrice de Plunkett recadre bien le « débat » à propos des béatifications du 28 Octobre (977 martyrs de la Guerre Civile béatifiés depuis 1977, dont 11 canonisés; 498 d’un coup le 28 octobre 2007; et 2000 procès de béatification en cours ….); en voici un extrait (1):
« Depuis huit jours, les journaux parisiens surenchérissent à propos de la béatification – ce 28 octobre – de prêtres espagnols tués avant et pendant la guerre civile. Le Monde avait titré sur le « lugubre cortège » de Benoît XVI… Le Figaro d’hier matin laisse entendre que ces victimes n’avaient pas été honorées sous Jean XXIII et Paul VI parce que ces deux papes « détestaient Franco » … Record du demi-week-end : France Info ce matin. Ne sachant pas ce qu’est une béatification ni quelle est la définition (strictement religieuse) du martyre, le journaliste a souligné que l’Église ne béatifie « que les victimes d’un seul camp ». Il avait l’air de trouver ça discriminatoire, donc illégal, voire passible d’un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme…. »
La vérité est que certains commentateurs -et certaines commentatrices…- devraient d’abord se calmer, et -ensuite et surtout…- se former: l’inculture (2), et pour être encore plus précis, l’ignorance crasse de nombre de journalistes est en effet stupéfiante; et ceci aussi bien dans le domaine spirituel que dans le domaine historique; il est vrai que le conformatage des esprits et le triomphe absolu du conformisme et de la vérité officielle sont passés par là…
Que fait l’Eglise lorsqu’elle béatifie ou canonise quelqu’un ? Elle reconnaît l’exemplarité de sa vie, l’héroïcité de ses vertus; et elle les propose à ses fidèles comme exemple. Dans le cas d’un martyre, il faut que la personne ait été martyrisée « en haine de la Foi »: c’est à dire, très concrètement, que ses assassins l’aient tué « parce que » chrétienne et catholique. Et non pour ses idées politiques ou ses engagements sociaux ou autres… L’Église est donc dans son rôle, et elle est parfaitement fondée à le faire, lorsqu’elle béatifie des centaines de prêtres, religieuses ou simples croyants tués par les républicains parce qu’ils étaient chrétiens, alors que ceux qui les tuaient voulaient éradiquer le christianisme.
Le cas des prêtres basques, tués par les nationalistes, n’a rien à voir et ne peut faire l’objet, en soi, d’une béatification ou d’une canonisation; non parce qu »il y aurait des « bons » ou des « mauvais » morts, mais parce que ces prêtres avaient fait un choix politique -se placer dans le camp de la République (3)-; les nationalistes ont donc tué des adversaires politiques, non des prêtres de l’Église catholique en tant que tels (comme le faisaient de leur côté les républicains). C’est peut-être dur à dire, difficile à entendre, mais c’est ainsi (4)…..
(Lisez aussi, sur l’actuelle situation de l’Espagne, les réflexions que nous recevons d’Amadeo Ciscar (Valence, Espagne)….
(1): « Patrice de Plunkett: le blog (un bloc-notes de journaliste) ». Voir la note « Béatification des victimes espagnoles…. »
(2): lorsqu’on parle d’un ignorant, on dit couramment qu’il est ignare (d’après le Larousse: « qui est scandaleusement ignorant; sans culture ni instruction »); curieusement, le mot « ignardise » n’existe pas pour dénoncer « la chose », là où l’on dispose du mot « ignare » pour dénoncer la personne: on pourrait peut-être proposer au public d’adopter ce mot, et de travailler ainsi -comme le faisait Ronsard….- à l’enrichissement de la langue; et dédier ce mot nouveaux à ces journalistes ignares: il qualifie si bien leur état!….
(3): nouvel exemple « d’ignardise »: la tarte à la crème des « Basques-contre-Franco »: vieille terre catholique et traditionaliste, le Pays Basque a fourni un apport décisif au camp « national » durant la Guerre Civile: tous ceux qui connaissent un tant soit peu le sujet savent très bien que, sans les Carlistes, Franco n’aurait jamais gagné la Guerre. En clair, et pour faire court, il y avait plus de Basques du côté nationaliste que du côté républicain…..
(4): Quant à la « coïncidence » de la date des béatifications avec celle du vote par les Cortes de la Loi de Rodriguez Zapatero, c’est et ce n’est, justement, qu’une coïncidence: il faut des années -rappelons-le à certains journalistes qui l’ignorent…- pour instruire un procès en béatification; il est évidemment impossible que l’Église ait cherché à faire « coïncider » quoi que ce soit….
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