Par Vincent Trémolet de Villers.
Le commentaire de JSF. Une chose au moins est certaine : personne ne sortira satisfait de la réforme des retraites ni du conflit qui s’éternise, conflit que le Pouvoir a indignement traité – comme il l’avait fait pour les gilets jaunes – c’est à dire par une savante stratégie du pourrissement, de la fracturation, et in fine en achetant par beaucoup d’argent un illusoire retour à une paix sociale qui restera de toute façon une paix armée. Mais personne en vérité ne pouvait sortir satisfait de la réforme des retraites, primo parce que les questions d’argent sont diviseuses à l’infini, secundo parce que notre pays souffre en réalité de maux bien plus profonds que le déséquilibre du régime des retraites. Prendre de l’altitude s’impose. Analyser le mal français dans sa profondeur aussi. C’est ce que fait ici Vincent Trémolet de Villers à sa manière qui n’est ni politicienne ni soumise au politiquement correct. Qui va plus haut et plus profond. On ne peut que s’en féliciter. Le mouvement des idées va son chemin sur des bases plus sûres que celles de la République en marche qui, au fait, selon toute apparence, ne va nulle part. [Le Figaro, 15.01]. JSF
« Les enfants d’abord »
Elle est la grande absente du discours public, et pourtant la démographie est au cœur de toutes les questions qui nous hantent.
La réforme des retraites, d’abord, avec le nombre de cotisants qui diminue à mesure que celui des retraités augmente : « Nous avons perdu 70.000 naissances par an depuis 2010, rappelle Jean-Pierre Chevènement. Or il faut une population active nombreuse qui travaille et cotise pour avoir un bon système de retraite. C’est ça, le fond de l’affaire. » Cette vérité première n’est jamais rappelée, et, quand Jean-Paul Delevoye s’y est risqué, au mois de décembre, c’était pour justifier de nouvelles vagues d’immigration. Comme si baisse de la natalité rimait définitivement avec fatalité. L’immigration, justement, qui transforme depuis deux générations le visage de notre pays, est un des facteurs du malaise démographique. Jérôme Fourquet, par le biais de l’étude des prénoms, a bien montré dans L’Archipel français l’ampleur de ce bouleversement culturel : en 1960, 1 % des garçons qui naissaient portaient un prénom arabo-musulman ; aujourd’hui, ils sont 19 %. L’écologie aussi croise dans un sens comme dans l’autre la question des naissances. Les optimistes l’invoquent pour dénoncer l’impact des perturbateurs endocriniens sur la fertilité, les pessimistes évaluent très négativement le bilan carbone des 7 milliards d’habitants qui peuplent la planète. Ils plaident, désormais, pour une sorte de contrôle écologique des naissances. La science et l’éthique, enfin, dans le rêve fou de la fabrique des bébés, rejoignent le sujet.
Vieillissement, déficit, insécurité culturelle, inquiétude environnementale… tout nous ramène à cette question. Elle reste pourtant un angle mort. Il n’y a plus (et ça ne date pas d’hier) de ministère de la Famille dans le gouvernement. Depuis que François Hollande a brisé le tabou de l’universalité des allocations familiales, les gouvernements ponctionnent lentement mais sûrement les familles. Personne, enfin, ne prend en compte l’élan, la grâce, l’espoir qui naissent lorsque l’enfant paraît. Un pays sans jeunesse perd son sourire, sa vitalité: son avenir. ■
Éditorial du Figaro du 15/01/2020.
comment se projeter dans l’avenir sans travail pérenne et fonder une famille?C’est le raisonnement de nos jeunes qui ont la tête sur les épaules.
une citation de Françoise Dolto:un peuple qui ne s’occupe,pas de sa jeunesse est un peuple qui meurt…