PAR MATHIEU BOCK-CÔTÉ.
Cette chronique est parue dans Le Figaro de ce samedi matin. Qu’en dire sinon que nous sommes sur une ligne identique à celle de Mathieu Bock-Côté. Deux remarques cependant : l’érosion mortifère de la constitution de 1958, celle de la Ve République, a conduit continument, entre autres déviances, au gouvernement paralysant des juges, reproduisant la lutte historique des parlements d’Ancien Régime envers le Pouvoir royal. On n’en sortira que par une restauration des pouvoirs de l’exécutif, y compris vis à vis des institutions judiciaires de l’U.E. Deuxième remarque : Zemmour et Onfray sont tombés d’accord, dans leur face à face d’hier soir sur CNews sur le fait que les racines du mal français sont d’abord en nous-mêmes et principalement dans une forme de détestation de notre identité historique par les élites dominantes. C’est, en bien pire, le mal qu’analysait Maurras dans son livre des débuts du siècle dernier, Quand les Français ne s’aiment pas. Non pas entre eux, mais eux-mêmes. Cette détestation de soi nous rendant particulièrement incapables d’intégrer cette part d’étrangers qui pourraient l’être et n’ont plus guère de raisons de le souhaiter, si ce n’est que de profiter des avantages matériels que nous leur octroyons sans compter et en vain. Mathieu Bock-Côté ne pense sans-doute pas autrement. Mais nous devons en convaincre le plus grand nombre pour inverser vraiment la mécanique de nos malheurs.
L’esprit collabo a de l’avenir. Pour certains, la trahison est un métier. Un métier subventionné.
Pendant quelques jours, on a voulu y croire. Qu’il s’agirait de l’attentat sanglant de trop. Que la décapitation de Samuel Paty marquerait définitivement les consciences. Qu’on ne chercherait plus à relativiser le danger de l’islamisme. Qu’on serait intraitable non seulement envers les terroristes, mais aussi envers la cinquième colonne qui les soutient.
L’illusion n’aura pas duré. Le parti du déni ne chôme pas, n’a même pas été capable de se garder une petite gêne, et s’est remis à mettre en garde contre la récupération de l’événement par «l’extrême droite», dont il ne faudrait pas faire le jeu. L’esprit collabo a de l’avenir. Pour certains, la trahison est un métier. Un métier subventionné.
En moins d’une semaine, les mécanismes habituels de neutralisation symbolique se sont réenclenchés, comme si une grande partie du dispositif politico-médiatique avait pour fonction inconsciente de détourner la signification des événements historiques, en empêchant les hommes de savoir ce qui leur arrive. Si la théorie du déséquilibré peine à revenir à l’avant-scène, et si celle du loup solitaire est en panne, le régime diversitaire fait tout pour transformer l’islamisme en manifestation parmi d’autres de « l’intolérance » et de « la haine » – telle est sa nouvelle esquive pour ne pas nommer clairement la guerre qu’il mène contre la France. Ainsi, on en a entendu expliquer que la question du blasphème ne concernerait pas exclusivement l’islam, mais aussi d’autres religions, notamment l’évangélisme et le catholicisme. On se demande si un tel propos témoigne de la persistance d’un surmoi anticlérical aussi bête qu’anachronique ou d’une simple lâcheté. La deuxième option semble la plus crédible. De même, la tentation est forte d’inscrire la question de l’islamisme dans celle, plus vaste, du « séparatisme », en y adjoignant celle du « suprémacisme blanc », ce qui confirme l’américanisation mentale d’une société qui plaque une grille de lecture étrangère sur sa réalité, et en vient même à s’inventer des problèmes imaginaires pour ne pas assumer ceux qu’elle rencontre réellement. On en a ainsi trouvé pour expliquer que la lutte contre le séparatisme impliquerait d’abord la dissolution du groupe Génération identitaire comme si les jeunes gens survoltés de cette association, quoi qu’on pense de leur engagement, étaient à ranger dans la même catégorie que les islamistes.
En d’autres mots, si on ne cherche plus à expliquer l’offensive islamiste à la manière d’une réponse malheureuse mais inévitable à l’exclusion sociale des musulmans, on demeure incapable de le penser dans une perspective civilisationnelle. La philosophie politique peut nous éclairer. La modernité semble incapable de résister à la tentation de la désincarnation, et traduit toujours la diversité du monde dans des termes exagérément généraux. Elle condamne les peuples à s’identifier à des abstractions comme la « démocratie » et la « République », comme s’il fallait confondre le substrat historique d’une nation avec le régime politique qu’elle se donne, et peine à caractériser la figure de l’ennemi, comme on le voit dans la dénonciation du « terrorisme », en oubliant que ce dernier n’est qu’un moyen, monstrueux, certes, au service d’une idéologie qui n’est pas indéterminée. Les islamistes profitent de cette réduction de la France aux « droits de l’homme », d’autant qu’ils ont su les instrumentaliser pour faire avancer leurs revendications ethnoreligieuses. On le voit quand c’est en leur nom qu’ils justifient la présence du voile intégral dans l’espace public.
À travers cela, on a l’impression qu’ils sont nombreux à ne pas voir les contradictions dans lesquelles ils s’empêtrent. On répète beaucoup, ces derniers jours, que la France ne devait en rien céder dans sa défense de la liberté d’expression. Cette affirmation est paradoxale quand on garde en mémoire la multiplication des procès politiques voire au pénal contre ceux qui ont risqué la mort sociale, et souvent, la mort tout court, pour dénoncer l’islamisme qui frappe aujourd’hui. On ne peut pas être Charlie seulement avec les idées qui nous plaisent ou qui s’expriment dans le langage prescrit à France Inter.
La France n’est pas menacée par le séparatisme islamiste mais par un islamisme conquérant, qui dispose désormais, grâce à l’immigration massive, d’une base sociale, qu’il travaille à radicaliser. Il ne s’agit plus seulement de défendre la « République », la laïcité ou l’universalisme mais un peuple historique qui a le droit de conserver ses mœurs et sa culture. Les tensions entre l’islam et la civilisation européenne s’étalent sur plusieurs siècles, et se sont transposées aujourd’hui au cœur de cette dernière. La France ne pourra pas mener la guerre contre l’islamisme sans rompre avec le gouvernement des juges qui condamne aujourd’hui l’État à l’impuissance et permet au cartel islamo-progressiste de prospérer à l’abri du droit. ■
Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l’auteur d’Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politique, aux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).
L’islamisme découle de l’islam, l’islam de l’immigration. Donc l’islamisme découle de l’immigration. Tant qu’on n’aura pas compris cela, rien ne pourra être fait pour nous protéger contre cette peste. L’islam politique (redondance, l’islam est politique par nature) est parti à l’assaut de l’Europe, ce n’est pas moi qui le dit, mais les islamistes, dans quantité de publications analysées par exemple par Alexandre Del Valle dans ses ouvrages ou par le think tank MEMRI qui décortique la presse musulmane. Nous sommes aveuglés par nos perspectives à très court terme, l’œil fixé sur la prochaine élection. Les islamistes, eux, raisonnent en termes de siècles et disent : cela prendra un siècle, cela prendra deux siècles, mais nous vous soumettrons et par l’immigration et la démographie, un jour l’Europe sera musulmane. Pendant l’Occupation, il y a eu des ultras de la collaboration engagés aux côtés du nazisme, les Jacques Doriot, Marcel Déat, issus de la gauche communiste ou socialiste, aujourd’hui il y a des collabos de l’islamisme, les Mélenchon, Plenel et autres Clémentine Autin, issus du trotskisme ou du parti totalitaire PCF. Oui, il s’agit bien d’une guerre de civilisation et d’un choc des cultures. Et contrairement à ce que disent les imbéciles, ce n’est pas à la république que s’en prennent les islamistes, ils commettent les mêmes attentats en Grande-Bretagne ou en Belgique qui sont des monarchies, c’est la France et la civilisation qu’elle incarne qu’ils veulent détruire. Ils peuvent compter pour cela sur le gauchisme, les racisés et autres décoloniaux, qui en passant leur temps à vomir sur notre pays, à l’accuser de tous les maux de l’histoire contribuent à nous désarmer et à nous culpabiliser en donnant des armes aux islamistes et aux musulmans qui nous haïssent et des arguments pour nous attaquer, ils sont les complices de ces derniers et sont passés à l’ennemi.
Evidemment!
Superbe message de Jean de Maistre !