Par Jacques Trémolet de Villers
Voilà un cri sincère, vrai, et donc réconfortant.
Yvan Rioufol, libéral, bien élevé, Nantais de bonne famille, qui aurait pu être avocat et s’est retrouvé journaliste, qui écrit dans Le Figaro, a eu la grâce de commencer son métier sur le terrain, par une chronique provinciale de la vie quotidienne.
Il en a gardé le goût du contact, de la rencontre, de l’écoute et du parler vrai. Ses conversations sur son blog lui en disent plus que les conférences de rédaction et les dépêches AFP.
Aussi a-t-il immédiatement été en sympathie avec les Gilets jaunes. La dérive de ce mouvement spontané, son utilisation ou sa manipulation par le pouvoir ne lui ont pas dissimulé sa véritable nature, qui est d’être une vraie révolution.
Non pas la révolution, au sens quasi-mystique du mot, qui est subversion de l’ordre naturel et divin, mais une révolution au sens de Péguy, celle des fils contre les pères mais pour rejoindre les grands-pères. Une révolution conservatrice, patriote, libérale et nationale. L’insurrection d’un peuple contre ses dirigeants qui la trahissent.
D’où le titre Les Traîtres. [Cliquer sur l’image]. Cette révolution se cherche. Il lui manque des causes à défendre ou des polémiques à lancer. Il lui faudrait un fédérateur et un projet. Ici le propos se fait plus incertain, mais comment le reprocher à l’auteur, un cri de colère n’est pas un discours du Trône.
Qui prononcera le discours du Trône ? À la fin de ses trop brèves mémoires, Georges Pompidou, désabusé de toute illusion politique, demandait « qui tranchera ce nœud gordien ? »
Qui ? Le seul qui puisse le faire, depuis Alexandre, c’est le Prince, seul le Prince peut trancher le nœud gordien. Après, il prononce le discours du Trône. ■