Comme l’a fait le Blog de SOS Education qui a donné la parole à Madame C., orthophoniste dans le Nord…
Ouvrons les yeux : les enfants qui consultent des spécialistes des troubles du langage ne souffrent pas tous de dyslexie, de dysorthographie ou de dyscalculie. Beaucoup d’entre eux souffrent simplement de dyspédagogie, parce que les méthodes choisies ne sont pas les bonnes et qu’elles génèrent des troubles là où au contraire elles devraient poser les bases …
PS : les lecteurs désireux de connaître l’opinion du Prince Jean sur ce sujet des méthodes d’apprentissage à l’école – exprimée dans son ouvrage Un Prince français – peuvent se reporter, en guise de première approche, à notre PDF Quelques instants en bonne compagnie, et consulter l’extrait numéro 3 (sur vingt) :
https://www.jesuisfrancais.blog//list/documents/un-prince-francais-pdf.html
Orthophoniste, je constate tous les jours les méfaits des méthodes à départ global. Le souci est que dès la maternelle, on formate le cerveau des enfants sur ce mode de lecture qui considère le mot comme une image et amène donc le cerveau droit à travailler au lieu du gauche.
Si l’on revient enfin au syllabique pour le bonheur des enfants (ça videra sûrement une grande partie de nos cabinets et fera faire des économies à la sécurité sociale), il faut aussi traiter le problème en maternelle. Petite, je me souviens que chaque enfant au lieu d’écrire son prénom sur ses dessins, signait son travail avec un tampon : il est donc possible de faire disparaître le global en maternelle aussi.
Aujourd’hui, on demande aux enseignants de ne pas donner de travail écrit à faire à la maison. Au cours de ma scolarité, je me souviens avoir eu de nombreux exercices à faire (bled et mathématiques) à l’école et le soir, ce qui permettait l’automatisation des règles, sans parler des vraies dictées quasi quotidiennes. Or aujourd’hui, exit les exercices et les dictées d’où une absence d’automatismes en écriture. Il paraîtrait à chacun absurde d’attendre d’un automobiliste les bons réflexes de conduite lors d’un accident, si on ne lui a donné que l’enseignement théorique de la conduite, 2 ou 3 heures de cours et qu’il ne conduit quasi jamais ! Eh bien, c’est pourtant ce que les pédagogues responsables des programmes et manuels scolaires attendent des enfants. Alors revenons aux fondamentaux, apprendre à lire, écrire, compter et réfléchir sans fioriture, n’ayons pas peur de parler d’instruire les enfants et de reconnaître que l’adulte possède le savoir et doit le transmettre ce qui sécurise les enfants
Tous les enseignants n’utilisent pas les mêmes méthodes et il serait indispensable de soutenir ceux qui ont fait le choix, parfois à leurs risques et périls, de lutter contre le système. C’est grâce à ceux-là que j’ai appris il y a 25 ans à lire avec la méthode BOREL couplée avec du Montessori. J’en garde un très bon souvenir. Je dois beaucoup à la directrice ce l’école qui contre vents et marées a lutté pour maintenir cette méthode dans son école, partant du principe que si ça aidait les enfants en difficulté ça ne ferait aucun mal aux autres.A l’époque sur 2 classes ( = 45 élèves) d’un même niveau, seuls 2 enfants étaient suivis en orthophonie ! Aujourd’hui sur une classe de 20 élèves, il n’est pas rare que 5 ou 6 soient suivis par le RASED, l’orthophoniste et même en soutien scolaire. Orthophoniste aujourd’hui, je m’étonne que certains de mes collègues ne voient pas le problème mais aussi que des enseignants ne remettent pas en cause leur méthode quand la moitié de leur classe de CP est suivie en orthophonie!
Je me permets aussi de remarquer que les travaux de Mme Nuyts, dont il n’est pas fait référence sur ce site, pousse l’analyse des difficultés scolaires bien plus loin et incrimine aussi les méthodes d’enseignement de la grammaire et des mathématiques. Je peux témoigner de la véracité de ses propos et de l’efficacité des moyens qu’elle propose. Nombreux sont les enfants qui souffrent de dyspédagogie et non de dyslexie, dysorthographie, dysgraphie ou dyscalculie !
J’espère que le combat de SOS Éducation aboutira mais ne se cantonnera pas à la méthode de lecture même si elle est la base de tout.
Madame C., orthophoniste, dans le Nord
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