Encore un excellent « commentaire »de Christophe Barbier (un de plus!) le 21 Novembre sur LCI, en réponse aux questions de Jean-François Rabilloud. Après avoir parlé d’un peu tout le monde, il en arrive aux dirigeants syndicaux. Ce n’est pas tout à fait « Le Bon, la Brute et le Truand » mais presque; c’est très bien vu, c’et fort juste et, comme d’habitude, c’est dit sans fard ni langue de bois: un petit régal…
François Chérèque? C’est le type bien (plutôt « Le Bon »), qui s’inscrit dans une tradition déjà ancienne à la CFDT, avec Nicole Nottat. C’est quelqu’un « qui place toujours les revendications précises qu’il a dans le cadre de l’intérêt général », qui décide toujours « de la bonne durée d’un mouvement, même si le mouvement est rude et douloureux ». Cette attitude est courageuse car elle induit une fuite des syndiqués les plus radicaux, qui s’en vont chez « SUD », et donc une perte réelle de substance pour la CFDT ( de 5 à 10% de départs tout de même ces dernières années…). Sans tomber dans l’angélisme, une telle attitude mérite au moins le respect….
Bernard Thibaut? Non, ce n’est pas « La Brute », il est simplement débordé par sa base, il n’est plus le maître chez lui. Il est à la fois complètement dépassé et manipulé (en ce qui concerne la fédération des Cheminots) par Didier Le Reste « qui dit « Oui » lorsqu’il est en négociation avec le gouvernement » et puis s’en va après « dire « Niet » dans les Assemblées Générales »: c’est lamentable, mais cela montre simplement que la CGT a du plomb dans l’aile, que « la CGT n’est plus une maison tenue »….
Christian Mailleux, lui, le responsable-représentant de « SUD Rail », ne mérite-t-il pas carrément le titre de « Truand »? Détaillons son cursus: « 31 ans à la SNCF, dont 25 derrière un guichet, et puis cinq ou six ans derrière des bureaux pour l’encadrement… »; « …donc, dans quelques années, il va pouvoir partir, au nom de la pénibilité, après ce parcours là?… ». Et Christian Barbier d’ajouter (perfide? « in cauda venenum »…): « on est bien là dans un privilège » (et quel privilège!…..)
Ajoutons notre petit grain de sel à ces réflexions iconoclastes et cruelles, mais pertinentes, de Christophe Barbier: n’est-il pas savoureux (savoureux mais aussi écoeurant et révoltant…) de voir l’évolution suivie par les syndicats SUD? Voilà des gens qui se prétendent, au départ, des « purs et durs », des défenseurs des libertés syndicales, des droits acquis et tout le tremblement…; fort bien; mais, à l’arrivée, ils défendent quoi? Leurs mesquins petits avantages personnels (dont Christian Mailleux est, ici, le lamentable exemple, mais il est loin d’être le seul…). Tels les privilégiés de l’Ancien Régime, égoïstes comme eux, et comme eux arc-boutés sur la défense -« perinde ac cadaver »- de ce qui n’est rien d’autre qu’une injustice, indéfendable en tant que telle et, de toutes façons condamnée….
La devise du surintendant Fouquet, un rien mégalo il faut bien l’admettre…, était « Quo non ascendam? » (« Jusqu’où ne monterai-je pas?…). Celle de « Sud » et des « révolutionnaires bidons » (!?) de ce genre, avec leurs idéaux trahis, l’hypocrisie et la malhonnêteté intellectuelle dont ils font preuve, ce pourrait être plutôt, en référence à leurs « nobles » slogans de départ, « Quo non descendam! »:
Ô mânes de Jaurès! Quelle décadence, quelle dérision!…..
Tout à fait d’accord.
Ch. Barbier intelligent cultivé et mesuré sans parti-pris est un régal et votre journal aussi..