Trooping the Colour
Le « salut aux couleurs » est une parade militaire annuelle célébrant l’anniversaire officiel du souverain britannique depuis 1748. Au Royaume-Uni, la revue porte également le nom de « The Queen’s Birthday Parade » (le défilé pour l’anniversaire officiel de la reine). Cette parade a lieu sur Horse Guards Parade, immense place à proximité de St James’s Park et de Buckingham Palace, à Londres.
La revue des troupes a toujours lieu au mois de juin, bien que la reine Elisabeth II soit née un 21 avril. Le choix de cette date d’anniversaire officiel est conditionné par la météorologie, les organisateurs souhaitant profiter du temps plus clément du mois de juin.
Regardez le reportage qu’en a donné la BBC, ce dernier mois de juin 2011.
Il apporte quelques éléments de réponse à ceux qui se demandent : à quoi sert la reine d’Angleterre ? A quoi servent les rois qui n’exercent pas directement le pouvoir ? A quoi servent-ils s’ils règnent sur des sociétés aussi désagrégées, aussi décadentes que les autres ?
Encore une fois, aucune forme d’Etat ne peut être un modèle pour un autre. Aucune n’est « importable ». La tradition des uns diffère, par définition, de celle des autres. Et la monarchie britannique n’est pas pour nous le modèle applicable à la France : nous avons le nôtre.
Tout de même : regardez ces images où s’exalte la tradition nationale et royale de la Grande Bretagne. Ses traditions militaires ; sa tradition royale par laquelle le peuple britannique trouve, malgré tout, sa cohésion tout en maintenant vivants ses particularismes et même ses nationalités ; par laquelle il se rattache à son passé commun, à ses racines et trouve déjà l’image de son avenir. Sur le balcon de Buckingham Palace, toutes les générations se côtoient : autour de la Reine, qui a 85 ans et règne depuis 60 ans et du duc d’Edimbourg (90 ans), le prince de Galles et surtout les jeunes princes William et Harry préfigurent déjà l’avenir de la Grande Bretagne.
Regardez ces très belles images. Tout ce qui est racines est bon. Ceci vaut pour la France et pour toute l’Europe dont nous sommes solidaires non au sens de Bruxelles, mais à raison de notre communauté de civilisation. Passée, présente (ce qu’il en reste) ou à reconstruire, si nous le voulons. Et, pour finir, il ne nous paraît pas sûr du tout que la reine d’Angleterre ne serve à rien ….
http://www.youtube.com/watch?v=dy6BOOaBrVo&feature=player_detailpage
Vous oubliez le principal :
La date est choisie en mémoire de la victoire de WATERLOO. Le grand bonnet en poils d’ours a été pris à Waterloo aux grenadiers de la Garde impériale. Il s’agit donc d’une parade anti-française. Elle est d’autant plus belle qu’elle extrêmement dangereuse, psychologiquement parlant. Il suffit de voir la FORCE TRANQUILLE exhalée à Londres pour apprécier le contraste violent avec la prétention de plus en plus ridicule, surtout après les récents accords SARKOZY avec la défense anglaise, elle-même imbriquée à celle des USA, fondés sur la dévitalisation budgétaire de nos forces.
Je crois que la note du blog ne se plaçait pas du tout du point de vue des rapports franco-britanniques, passés ou présents. Nous sommes donc hors sujet.
D’autre part, il est possible que les Anglais n’aient pas la même religion des dates que nous car Waterloo s’est passé un 18 juin et la cérémonie dont il a été ici question s’est, semble-t-il, déroulée le samedi 11. (Le 18 tombait le samedi suivant).
Il faudrait être capables, à mon sens, de tenir les deux bouts de la chaine de la solidarité qui unit les peuples d’Europe, notamment face aux impérialismes d’aujourd’hui, et de ce que leurs intérêts ont toujours de nécessairement divergent.
L’Europe a su, parfois, réaliser ce savant équilibre. Elle y a trouvé de grands avantages. Elle l’a dramatiquement rompu lors des deux guerres mondiales qui l’ont ruinée pour le profit des autres.
L’Europe des Princes n’y a pas toujours réussi. Mieux, toutefois, me semble-t-il, que celle des « démocraties ».
Regardez les « guerres » et conflits ridicules où, à toute petite échelle, la France d’aujourd’hui s’est stupidement engagée. Elle n’y gagne rien. Et si nous essuyons quelques revers, il faut reconnaître que nous les avons cherchés. Que, même, nous les avons bien mérités. Ce n’est ni la sagesse ni la réflexion qui ont conduit nos dirigeants à s’y risquer.
La fête de la Fédération instituée le 14 juillet 1790, malgré son nom n’est pas destinée à « fédérer », c’est à dire unir dans la diversité, mais à proclamer l’indivisibilité de la nation. Il n’y a plus désormais de roi pour incarner en lui l’unité du royaume, par delà la diversité des peuples qui le composent.
C’est pourquoi plus de deux siècles après la révolution, se pose toujours avec accuité la question de l’identité nationale. En voulant faire table rase des anciens modes de vivre et de penser, la République a réduit en fait la notion de nationalité à celle de citoyenneté.
Or, dans les société traditionnelles, ces deux notions sont bien distinctes. Ce sont les communautés qui composent la nation et non pas les individus pris isolément. En son temps Rousseau rejette déjà le cosmopolitisme des Lumières » Il faut opter entre faire un homme ou un citoyen : car on ne peut faire à la fois l’un et l’autre…. Méfiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux « .
Il faudra bien finir par admettre qu’après tout, la France n’a pas commencé en 1789 !
Pourquoi opposer « communautés » et individus ?
Que seraient les « communautés » sans les individus ?
Que dire des individus qui nécessairement appartiennent à
différentes « communautés » dont les intérêts ne sont pas
nécessairement convergents ?
Que les « communautés » soient représentées en tant que tel
est une chose, mais ce sont bien, avant tout, les individus
nés Français et non pas membres de telle ou telle
« communauté » qui constituent la nation, et qui en tant
que Français ont un droit de vote individuel, quelque soit leur
appartenance à telle ou telle « communauté ».
Ce vote, aux élections législatives, exprime une position
parmi différents programmes politiques nationaux proposés
par les partis politiques qui concourent au futur
gouvernement de la France, chargé de les mettre en oeuvre,
et non la revendication d’intérêts corporatistes, par définition,
souvent différents les uns des autres, ou contradictoires, les
uns avec les autres.
D’ores et déjà, les partis politiques représentent ces
divergences d’intérêts, de manière atténuée, dès lors qu’ils
ont pour vocation de légiférer pour l’ensemble des Français,
et non pour une « communauté » en particulier.
Cependant, il est aussi nécessaire que ces « communautés »
économiques, mais aussi sociales ou territoriales puissent
être représentées et s’exprimer en tant que tel, pour
tempérer et éclairer l’assemblée nationale, c’est pourquoi le
Sénat devrait être réformé comme il en a été question en
1969. Enfin, il appartient au gouvernement et au Chef de
l’Etat d’arbitrer, précisément en tenant compte de l’intérêt
national, après avoir écouté la représentation nationale, pour
lui soumettre les projets les plus pertinents ou d’en appeler
aux Français, par référendum.
Dans les sociétés traditionnelles, dont la forme est avant tout communautaire, l’individu est perçu comme membre d’un ensemble, d’un tout organique. Sa singularité est reconnue, mais sur fond d’intégration à un support qui dépasse son être propre et le met en relation avec ses semblables, que ce soit au sein de sa famille, de son clan,de sa cité, etc. De telles sociétés s’appréhendent comme un tout, d’où le terme de » holistes » qu’on emploie pour les caractériser.
L’individualisme valorise au contraire un individu abstrait, envisagé hors du social, et donc coupé de ses appartenances. On pose alors que l’ordre des choses est subordonné aux désirs, aux besoins, à la raison ou à la volonté de l’individu. Celui-ci se voit attribuer une valeur propre indépendante de ses caractéristiques sociales.
Ce processus a commencé avec le christianisme, qui introduit en Europe le germe de l’individualisme en affirmant l’égalité en valeur des individus devant Dieu et en faisant du salut une affaire individuelle, dissociant ainsi l’individu de ses obligations sociales.
La place de la communauté et celle de l’individu dans le
christianisme, qui n’est pas une philosophie, sont très bien
identifiées, et rien qu’en reprenant les dix commandements
de l’Ancien Testament, la personne humaine plutôt que
l’individu, n’est pas du tout dissociée de ses obligations
sociales, dont la première est d’aimer son prochain.
Quant aux sociétés « traditionnelles » qui ne reconnaitraient pas
l’individu en tant que tel, mais seulement les communautés
auxquelles il appartient, cela relève en effet de sociétés peu
familières de nos racines judéo-chrétiennes et pour
lesquelles, à part vous peut-être, vous ne trouverez que peu
de gens souhaitant s’y projeter.
Je vous accorde mon cher DC, que, pendant tout le Moyen Age, le christianisme conserve l’idée de bien commun, qu’il a héritée de l’Antiquité.
Cependant, dès le XIVe siècle, la science n’est plus seulement le moyen privilégié de connaître le monde. Elle devient un instrument qui, par nature, serait au service des fins qui lui donnent sa valeur morale, à savoir l’émancipation de l’humanité.
Avec la modernité apparaissent des sociétés qui, au nom de la liberté de l’individu, nient l’autorité du passé et décident de réorganiser le monde au présent.
En France, la Révolution a instauré un lien direct entre l’individu et l’État par-delà l’écran des corps intermédiaires. »Il n’est permis à personne d’inspirer aux citoyens un intérêt intermédiaire, de les séparer de la chose publique par un esprit de corporation », déclare en 1791 Le Chapelier lors de l’adoption du décret supprimant l’organisation traditionnelle des métiers. L’action de l’État conflue alors avec la construction du « marché », les relations organiques étant remplacées par des rapports d’argent.
Quant à la notion d’égalité, impliquée par l’individualisme, elle est tout aussi ambiguë. La philosophie des Lumières a voulu en faire à la fois une arme contre les hiérarchies et un concept générateur d’autonomie. Si contestables qu’elles aient pu être, les anciennes hiérarchies étaient au moins intégratrices. Autrefois, même l’idiot du village était reconnu socialement et pouvait jouer un rôle. Dans une société égalitaire, toute la difficulté consiste à être reconnu comme un être singulier.
Je pourrais vous citer de nombreux sociologues qui ont caractérisé l’émergence de la modernité comme un processus de longue durée allant dans le sens d’un individualisme croissant.
Je vous suggère de lire (ou relire) « Tocqueville, » l’Amérique et nous », et « Tocqueville et la démocratie », et vous verrez que la « reductio ad unum » est un concept déjà perçu comme définissant au mieux l’état moderne.
Ce que vous dites n’est pas faux, mais il me semble que
depuis le dogmatisme de certains esprits révolutionnaires qui
avaient érigé l’individualisme et l’Etat comme piliers de
l’organisation sociale à des fins idéologiques, et pas
nécessairement au service du Bien commun, il y a eu depuis
un rééquilibrage, certes à repenser, qu’il s’agisse de
l’autorisation des syndicats, de la décentralisation, de la
création des conseils économiques et sociaux, de la
reconnaissance des branches professionnelles, des comités
d’entreprise
etc…
Comme en 1789, comme en 1945, nous sommes à un point
de rendez-vous de l’histoire, où nos sociétés, fortes de leurs
traditions historiques mais contraintes de se remettre en
question doivent rechercher les meilleures voies basées sur
des principes de justice sociale, de cohésion nationale et de
participation individuelle et collective à la vie de la cité pour
refonder une nouvelle organisation sociale plus conforme aux
nécessités de notre temps, sans omettre la place de
l’humanité par rapport au divin pour ceux qui ont la foi.