Les Lundis.
Par Louis-Joseph Delanglade*.
Dès que l’élection de M. Biden leur a semblé acquise, soit le 7 novembre, Mme Merkel et M. Macron félicitent ce dernier, de façon chaleureuse. Et même un peu plus, le Français appelant à l’union (« Agissons ensemble ! »), l’Allemande soulignant que «[l’] amitié transatlantique est irremplaçable ».
On est loin de la relation, ou plutôt de l’absence de relation, qui aura caractérisé les années Trump. L’unilatéralisme de ce dernier ainsi que son dédain flagrant pour la vieille Europe ont quand même eu pour conséquence positive une prise de conscience, certes très modérée, de la nécessité pour les pays européens de reconsidérer leur situation en matière de défense. Des paroles mais, bien sûr, rien n’a été fait.
Si Mme Merkel n’apprécie pas M. Trump, elle connaît M. Biden de longue date (elle serait, d’après certains journalistes, « celle qui le connaît le mieux ») et semble espérer qu’avec lui, les choses vont bien se passer.
Pour l’Allemagne, les affaires vont pouvoir reprendre sous protection américaine garantie, grâce au retour de la relation qui prévalait jusqu’à 2016 (on se garde d’évoquer les quelques signaux négatifs, « pré-Trumpiens », sous la double mandature de M. Obama).
« L’Europe a toujours besoin de l’Amérique », tel est d’ailleurs le titre éloquent de la tribune signée, dès le 2 novembre, par la ministre allemande de la Défense, Mme Kramp-Karrenbauer (Politico). Tout est dit. Elle peut bien admettre que l’UE devrait montrer « plus de présence – et plus de muscle, si nécessaire » dans les zones géographiques qui sont à sa périphérie : il faut quand même assumer davantage ses responsabilités au sein de l’alliance léonine euro-américaine Malgré quelques remous au sein de la CDU, la tendance en Allemagne est bien de souhaiter un retour à la « normale », ce qui passe par la réaffirmation du leadership stratégique américain.
Mais les Allemands, si réalistes par ailleurs, sont sans doute victimes d’une illusion dangereuse, tout simplement parce que le monde mais aussi et surtout les Etats-Unis eux-mêmes ont changé. Mme Kramp-Karrenbauer oublie de se demander si l’Amérique a, elle, besoin de l’Europe. Pour ce qui est de M. Biden, on connaît son dada d’idéologue vieillissant (Sommet pour le climat, Sommet pour la démocratie, etc.) qui risque quand même de l’occuper quelque peu. Il devrait par ailleurs avoir des priorités d’ordre intérieur liées aux conséquences immédiates des conditions de son élection. Et il devrait de toute façon continuer de privilégier le recentrage asiatique de la politique américaine, tendance stratégique lourde qui prévalait déjà avant le mandat de M. Trump.
La situation risque donc de continuer à s’aggraver même si les apparences restent sauves. Mieux inspiré et plus lucide que M. Macron, M. Beaune, Secrétaire d’État chargé des affaires européennes, affirme que « ce serait une faute de croire que tout change, l’Europe doit avant tout compter sur elle-même ». Cela dit (et bien dit), il reste que l’UE, « par sa nature même » (comme nous l’avons suggéré dans ces mêmes colonnes le 19 octobre dernier) pourrait difficilement être acteur d’une éventuelle défense « européenne ». La conjoncture offre donc une opportunité, notamment à la France, laquelle pourrait prendre l’initiative de contacts et consultations avec les principales puissances européennes, Russie et Grande-Bretagne incluses. ■
* Agrégé de Lettres Modernes.
Retrouvez les Lundis précédents de Louis-Joseph Delanglade.
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source
Les Français devraient se souvenir de la BNP condamnée à une amende de plus de 4 milliards de $, par les E.U. pour avoir commercé avec l’Iran. C’est bien du TRUMP complètement stupide, SAUF que c’était sous l’administration OBAMA et que BIDEN continuera à privilégier les intérêts de son pays. Alors les Européens ou prétendus tels, remuez vous, et apprenez à vous défendre par vous même. Nous avons quand même la France et le Royaume Uni, forts de l’arme nucléaire ( en mégatonnes) et d’un droit de véto à l’ONU pour éventuellement couvrir une opération douteuse. Alors cessez de pleurnicher, Agissez Français et pourquoi pas une Action française<..