Par Marc VERGIER.
Sagesse antique et sa recherche de la bonne vie.
Un petit avant-goût du récent opus d’Olivier Rey, « l’idolâtrie de la vie », nous est donné par sa présentation sur TV libertés. Seul un esprit jeune et libre pouvait nous parler ainsi de la vie et de la mort en pleine épidémie.
Ne s’arrêtant pas aux critiques omniprésentes et assez faciles à l’encontre des autorités, il met en cause l’idée de la vie qui a été peu à peu instillée dans l’esprit du public et l’exploitation politique qui en est faite. la vie comme un droit, la mort comme un accident évitable, si on (l’Etat, avant tout) y met le prix.
A une opinion qui ne demande qu’à y croire, on fait, par exemple, avaler la 5G en vantant ses applications -marginales- en télé-médecine. C’est ce qu’il appelle l’idolâtrie de la vie. Pour moi cette idolâtrie inspire aussi toutes les sollicitations commerciales autour du thème de la santé, souvent au détriment de l’esprit de frugalité et de responsabilité. Nombreuses et bruyantes sont, par exemple, les incitations à supplémenter son alimentation et à se médicamenter, rares et confidentielles celles à moins manger.
La sagesse antique et sa recherche de la bonne vie nourrit la dénonciation par Olivier Rey du mot d’ordre « sauver des vies ». J’ai trouvé son allusion à un passage de l’Illiade si lumineuse que j’ai pensé utile de le proposer ici. Voici donc les paroles de Sarpédon à Glaucos, prononcées avant un combat qui sera fatal au dit Sarpédon, au livre XII, dans deux traductions différentes.
celle trouvée sur internet, sans nom d’auteur :
« Ah ! S’il nous suffisait, mon cher, de fuir cette bataille pour rester à jamais exempts de vieillesse et de mort, ce n’est certes pas moi qui me battrais au premier rang et qui t’entraînerais dans le combat où tous s’illustrent ; mais puisque sans arrêt les démons du trépas nous guettent par milliers, et que nul ne peut les fuir ni les chasser, donnons la gloire à quelqu’un d’autre, ou gagnons-la pour nous. »
et celle de Mme Dacier (classiques Garnier 1924)
« Si, en nous dérobant aux dangers de cette sanglante guerre, nous étions assurés de vivre exempts des incommodités de la vieillesse et de devenir immortels, je ne viendrais ni affronter ces hasards ni vous conseiller de vous y exposer vous-même, quelque gloire que vous y dussiez acquérir. Mais puisque les destins nous ont ouvert mille et mille portes pour aller à la mort et qu’il n’y a point d’homme qui puisse se dérober à cette nécessité fatale, allons aux ennemis : par notre défaite, nous relèverons leur gloire ou ils honoreront notre triomphe par la leur.»
En l’an 2020, nos médecins et hospitaliers ne se parlent-ils pas encore ainsi ? Olivier Rey résume superbement le dilemme de tous les combattants : Le courage est le propre des mortels. Il faudra lire le livre pour savoir ce que les Dieux réservent aux obnubilés de la sécurité et l’éternelle jouvence. ■
Voir plus loin dans JSF la vidéo de TV Libertés.
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Excellent !